Dépression légère

 

Publié le 20 novembre, 2024 par Marion Boisselière

La dépression légère est une maladie mentale appartenant à la catégorie des troubles de l’humeur. L’intensité des symptômes de cet état dépressif est moindre que dans les autres formes de dépression.

Sa particularité réside dans le fait que ces symptômes persistent sur une longue période (au moins deux années). Les personnes souffrant de dépression légère peuvent ne pas se sentir complètement déprimées, mais elles éprouvent des sentiments de tristesse et de désespoir modérés qui subsistent longtemps. La dépression légère est aussi connue sous les appellations de dépression chronique, dysthymie ou trouble dysthymique. Ses causes peuvent être multiples, ses symptômes légers mais tenaces, et ses possibilités de traitements variées.

Dans cet article vous trouverez une présentation des causes, symptômes et possibilités de traitements de la dépression légère.

Dépression légère et déprime : quelles différences ?

Dans le langage courant, les deux termes peuvent être utilisés de manière inadéquate. Il faut savoir distinguer une « déprime » (ou « coup de blues ») d’une « dépression ». Une déprime est une réponse émotionnelle normale et temporaire à des événements stressants, tandis qu’une dépression, même légère, est un trouble mental caractérisé par une durée prolongée des symptômes qui impactent négativement la vie quotidienne de la personne qui en est atteinte.

Il est normal de faire de la déprime à la suite d’un événement de vie, tels qu’un deuil, une rupture ou un échec. La personne peut ressentir de la tristesse, de la mélancolie ou de la fatigue, mais ces symptômes sont passagers et ont tendance à se résorber d’eux-mêmes après quelques jours ou semaines. La déprime ne nécessite pas de traitement médical la plupart du temps.

Du fait de la persistance des symptômes, la dépression légère nécessite souvent un traitement, qui peut se composer d’une psychothérapie et d’une prescription médicamenteuse. Cet épisode dépressif a des conséquences négatives sur la qualité de vie du patient, dans sa capacité à travailler et dans ses relations sociales.

Quelles différences avec une dépression majeure ?

La dépression majeure est une autre forme de trouble dépressif. Elle se différencie surtout par l’intensité des symptômes dépressifs (modérés à sévères) et par les répercussions négatives sur le fonctionnement de la personne qui en est atteinte. Elle peut être plus courte sur la durée, mais tout dépend du type de dépression et des situations.

La dysthymie (trouble dépressif persistant) a des symptômes similaires à ceux de la dépression majeure, mais ils sont généralement moins intenses. La personne qui en est atteinte parvient souvent à fonctionner normalement au quotidien, il se peut même qu’elle se sente plutôt bien pendant une partie de la journée, ou pendant quelques jours. Toutefois son mal-être est latent et toujours bien présent.

Dans une dépression majeure, le patient n’a pas de répit. Les symptômes dépressifs sont présents quasiment tous les jours et ont un impact important sur sa capacité à fonctionner dans sa vie quotidienne, que ce soit au travail, à l’école ou dans ses relations interpersonnelles. La dépression majeure implique souvent l’isolement et une énorme difficulté à réaliser ses tâches quotidiennes, même les plus simples.

Il est possible d’avoir à la fois une dépression majeure et une dysthymie, cet état est connu sous le nom de « double dépression ».

Les troubles dépressifs : plusieurs degrés

Il est possible de catégoriser les dépressions en fonction du degré d’intensité des symptômes. Lorsqu’on évoque les 5 phases de la dépression, on fait allusion à la prédisposition, les signes initiateurs, les symptômes légers, modérés et enfin sévères.

La dépression légère : les symptômes dépressifs ne sont pas envahissants mais ils sont présents, la personne peine à faire ce qu’elle a à faire mais elle y parvient.

La dépression modérée : les symptômes sont intenses et plus nombreux, ils interfèrent davantage dans les affaires quotidiennes du patient. Les relations sociales, les activités liées au travail ou à l’école deviennent difficiles à gérer, voire à maintenir.

La dépression sévère

La dépression légère, ce qu’il faut comprendre

En psychiatrie, on différencie l’intensité des symptômes (légers, modérés, sévères) des différents types de dépression. Aucune forme clinique de dépression n’est intrinsèquement « légère », mais certaines peuvent se présenter avec des symptômes moins intenses que d’autres.

L’une des formes qui est généralement perçue comme moins sévère en termes de symptômes est le trouble dysthymique (dépression légère ou dépression chronique). Cependant, ce qui rend ce trouble particulièrement préoccupant n’est pas l’intensité des symptômes, mais leur persistance dans le temps.

Les symptômes de la dysthymie sont souvent une humeur dépressive, une diminution de la capacité au plaisir, des troubles de l’appétit ou du sommeil, de la fatigue, une faible estime de soi, des difficultés de concentration. Les personnes peuvent ressentir de façon omniprésente une certaine insatisfaction dans leur vie et du désespoir.

La dépression chronique peut manifester une alternance de moment de mieux et d’enjouement (quelques jours ou semaines), mais cet état de mieux-être apparent retombe systématiquement dans un mal-être dépressif en toile de fond. Ce ne sont pas des coups de blues passagers à répétition. C’est un trouble de l’humeur dépressive.

Les causes d’une dépression légère

La survenue de troubles dépressifs est le résultat d’une combinaison complexe de facteurs biologiques, génétiques, environnementaux et psychologiques. L’origine des dépressions varient selon les cas, de fait, le traitement diffère selon les situations.

Les facteurs biologiques et prédisposition génétique

Les neurotransmetteurs dans le cerveau, comme la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline, jouent un rôle prépondérant dans la régulation de l’humeur. S’il y a un déséquilibre chimiques au niveau des neurotransmetteurs, cela peut contribuer à un épisode dépressif.

Les changements hormonaux peuvent également participer à provoquer un trouble dépressif. Ces bouleversements hormonaux peuvent être dus à un trouble de la thyroïde, à la ménopause, à la suite d’accouchement, etc.

Par ailleurs, une prédisposition génétique ou des antécédents héréditaires de dépression peuvent également jouer un rôle dans la survenue de cette maladie. Il n’y a pas de gène spécifique responsable, mais plutôt un ensemble de particularités au niveau de plusieurs gènes. Évoluer dans un contexte familial avec la présence de troubles dépressifs peut influencer subrepticement la reproduction des modèles parentaux et fraternels.

Les facteurs environnementaux

Les expériences traumatisantes de l’enfance, la perte d’un être cher, les relations conflictuelles, les difficultés financières ou toute autre situation stressante peuvent favoriser la survenue d’un état dépressif.

Un sentiment de solitude profond, l’exclusion et l’isolement social peuvent également augmenter les risques d’un épisode dépressif.

Les facteurs psychologiques

Certaines personnalités et certains psychismes offrent un terrain plus propice au développement d’un épisode dépressif, par exemple :

– avoir une vision négative de soi-même, un manque de confiance, une tendance à l’auto-critique sévère.

– fonctionner sur un mode de pensée négatif, percevoir les événements de manière systématiquement pessimiste (« le verre est toujours à moitié vide »).

– avoir fait face à des traumatismes passés (abus, négligences, maltraitance, harcèlement, violences, etc.) qui influencent la manière dont une personne gère les émotions et les stress. Ces cognitions (schéma de pensée) sont distordues et négatives.

Troubles et maladies préexistants

Un problème de santé physique (douleurs ou maladies chroniques) et les effets secondaires de certains médicaments favorisent des épisodes dépressifs. Dans ces circonstances, il est nécessaire d’en parler à votre médecin, il pourrait adapter votre traitement ou vous suggérer des recommandations pour mieux gérer vos douleurs.

Des troubles psychiques (la bipolarité, les troubles anxieux, la schizophrénie, la cyclothymie, les personnalité borderline, etc.) augmentent le risque de développer des épisodes dépressifs.

L‘addiction à des substances telles que l’alcool ou des drogues, entraîne ou augmente très souvent la dépression. La dépendance n’est pas une maladie, c’est un trouble du comportement souvent mis en place pour compenser un vide émotionnel et affectif ressenti, ou pour anesthésier la douleur et les angoisses. Souffrir d’une addiction génère très souvent un sentiment de culpabilité, d’impuissance, de mésestime de soi, une perte d’intérêt pour d’autres choses, etc. Cumuler dépression et dépendance est un combo pernicieux.

Les symptômes d’une dépression légère

Les symptômes du trouble dysthymique sont similaires à ceux d’une dépression majeure, à la seule différence qu’ils sont généralement moins intenses et parfois moins nombreux. Voici une liste des différents symptômes qu’une personne atteinte de dépression légère (dysthymie) puisse présenter :

– Humeur dépressive : sentiment persistant de tristesse et de vide.

– Diminution de l’intérêt ou du plaisir pour la plupart des activités habituelles.

– Fatigue et manque d’énergie.

– Troubles du sommeil : difficultés à s’endormir, réveils fréquents pendant la nuit, sommeil non réparateur (insomnie) ou somnolence excessive pendant la journée (hypersomnie).

– Difficulté à se concentrer, à se rappeler des informations, à prendre des décisions.

– Irritabilité et colère plus qu’à l’accoutumé.

– Agitation ou ralentissement : Agitation motrice (incapacité à rester assis, nervosité) ou ralentissement motrice (parler ou bouger plus lentement que d’habitude).

– Changements d’appétit : Augmentation ou diminution de l’appétit, parfois associée à une prise ou une perte de poids.

– Faible estime de soi : dévalorisation, culpabilité excessive et parfois irrationnelle.

– Sentiment d’inutilité <span »>: Croire que l’on est inutile, que l’on apporte peu à son entourage.

– Pensées de mort, automutilation.

Tous ces symptômes ne seront pas nécessairement présents chez les personnes souffrant de dépression légère, chaque patient est différent. Le plus important est de chercher de l’aide et du soutien auprès des médecins, des psychologues et de ses proches, afin de ne pas s’enfoncer dans une « double dépression » (être sujet à la fois de dysthymie et d’une dépression majeure).

Dépression légère : traitements et prise en charge

La prise en charge de la dépression légère varie en fonction des besoins spécifiques de chaque patient. Les médecins généralistes peuvent décider de prescrire des antidépresseurs. Les psychothérapies peuvent permettre de travailler sur l’origine du mal-être et sur les cognitions négatives. D’autres alternatives peuvent également être bénéfiques et apporter du confort et du réconfort.

Les médicaments

Généralement, le médecin prescrit des antidépresseurs plutôt dans les cas de dépression modérée ou sévère. Toutefois, la prescription d’antidépresseurs peut être envisagée pour le traitement d’une dépression légère.

Dans ce contexte de dysthymie, votre médecin peut vous prescrire des médicaments de la famille des Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ou des Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN).

Les médicaments ISRS les plus utilisés sont la fluoxétine (Prozac), la paroxétine (Paxil, Pexeva), la citalopram (Celexa) et l’escitalopram (Lexapro). Pour ceux de la catégorie des IRSN, la venlafaxine (Effexor XR) et la duloxétine (Cymbalta) seraient les plus prescrits.

<span »>Certains compléments alimentaires, comme le Millepertuis ou la S-adénosyl-L-méthionine (également appelée adénosylméthionine ou SAM-e, et qui est une substance naturellement produite par le corps) pourraient être bénéfiques dans le cadre du traitement de la dépression légère chez certains patients. Cependant, il est essentiel de demander l’avis de votre médecin avant de les prendre, car ces suppléments peuvent comporter des risques (contre-indications, interactions dangereuses avec d’autres médicaments). Consultez l’article sur le Millepertuis pour plus de renseignements.

Dans le cas d’un traitement sous antidépresseur, il est nécessaire d’avoir un suivi régulier avec votre médecin afin qu’il puisse constater l’évolution de la maladie, et adapter au fur à mesure le traitement médicamenteux (molécules, dosages).

Les psychothérapies

La psychothérapie peut être efficace pour traiter la dépression légère. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) peut vous aider à modifier vos schémas de pensée et vos comportements négatifs (vos cognitions). Au cours de cette thérapie, il est possible de faire quelques séances sur vos troubles du sommeil, vos troubles anxieux, votre estime de soi, etc. Ici, on vous propose des solutions et souvent des exercices thérapeutiques, sans aller chercher à comprendre la racine du mal.

La psychothérapie d’inspiration analytique permet de fouiller dans l’inconscient pour identifier la cause de votre mal-être et de votre état dépressif. La compréhension de ce qui se joue dans votre psychisme peut être un déclic, et vous amener à voir et à envisager les choses différemment pour votre présent, votre futur. Ce ne sont pas des solutions livrées clés en main et rapides que vous obtiendrez, mais un travail d’introspection éclairant sur vos pensées, vos réactions émotionnelles et vos comportements, afin de vous aider à changer votre fusil d’épaule pour avoir une vie meilleure.

Un accompagnement avec la méthode en activation du changement peut vous également vous aider. Durant les séances, il y a un dialogue direct avec l’inconscient, qui peut favoriser la remontée en surface au niveau conscient de la source de votre mal-être avec précision. Nos praticiens en Activation du Changement utilisent des techniques hypnotiques pour faire de la reprogrammation mentale<span »> ce qui permet de réencoder vos cognitions négatives en schémas de pensée plus sains et plus justes. Il en résulte un impact positif sur votre sommeil, votre anxiété, votre bien-être. Les Cabinets Oser le Changement peuvent vous proposer cet accompagnement en thérapie brève. En outre, nos praticiens en Activation du Changement sont également formés à d’autres techniques que l’hypnose, telle que l’IFS, l’EFT, la Logosynthèse, le Zéro Mental. L’ensemble des outils de la méthode en activation du changement permet un accompagnement bref et optimal.

D’autres alternatives pour favoriser le mieux-être

Faire de l’exercice physique de façon régulière a des effets antidépresseurs. Cela booste naturellement certaines sécrétions d’hormones, comme la dopamine (plaisir immédiat), les endorphines (anxiolytique), la sérotonine (plaisir prolongé) si vous la pratiquez en bonne compagnie avec des personnes agréables. Les vertus d’une activité physique régulière sont beaucoup plus larges. A vous de choisir si vous préférez marcher, courir, faire du yoga, pratiquer un sport collectif, etc.

La méditation en pleine conscience est une activité relaxante qui réduit le stress et l’anxiété, ce qui permet de diminuer les symptômes de la dépression.

S’offrir des soins ne fera pas nécessairement partie des recommandations faites par les médecins ou les psychothérapeutes! Néanmoins, pratiquer des soins énergétiques sur votre corps peut être très bénéfique et peut permettre de réguler certains systèmes : on pense à l’acupuncture et au shiatsu thérapeutique, des techniques basées sur la médecine traditionnelle chinoise. Si vous êtes plus attiré par la médecine traditionnelle indienne, pensez aux soins ayurvédiques.

La dépression légère nécessite une prise en charge et un suivi médical. Même si vous ne voulez pas une prescription d’antidépresseurs, il est important d’en parler à votre médecin traitant, afin qu’il puisse surveiller votre état, constater son évolution, et être ainsi en mesure d’identifier rapidement si la dépression devient modérée ou sévère. Si vous souhaitez essayer un traitement en phytothérapie (plantes) ou avec des compléments alimentaires, là encore, demandez l’avis de votre médecin car ces médicaments peuvent comporter des contre-indications et interactions dangereuses, comme c’est le cas du Millepertuis. Ne négligez pas les bienfaits naturels du sport, de la relaxation, des médecines alternatives et de la psychothérapie.

FAQs

La psychothérapie seule, sans traitement médicamenteux associé est-elle toujours suffisante en cas de dépression légère ?

La psychothérapie seule sans traitement médicamenteux est classiquement préconisée dans le cas d’une dépression légère (dysthymie). Toutefois, en fonction des symptômes du trouble, du profil psychique du patient, de ses antécédents et de son contexte de vie, le médecin peut être amené à prescrire un traitement médicamenteux associé.

On vient de me diagnostiquer une dépression légère ne nécessitant pas la prise d’antidépresseurs. Mais je n’ai pas de moyens financiers pour la psychothérapie. Que faire ?

Vous pouvez bénéficier de séances avec un psychologue conventionné remboursées par la CPAM. Votre médecin traitant peut vous proposer ce dispositif dans le cadre d’un parcours de soins : le nombre de séances qu’il vous prescrira pour cet accompagnement psychologique sera fonction de son évaluation de votre état de santé. Huit séances au maximum sont remboursées.

Y a-t-il des points particuliers à considérer dans le cadre de la dépression légère chez une personne âgée ?

Il importe d’être très vigilant car une dépression, même légère, chez une personne âgée peut générer un risque suicidaire. Par ailleurs, il faut être attentif aux troubles cognitifs, aux plaintes relatives à des souffrances physiques, qui pourraient rendre le diagnostic du degré de la dépression plus délicat. Enfin, il est essentiel d’investiguer très précisément pour définir si cet état dépressif léger est, ou n’est pas, le premier signe visible d’une maladie neurodégénérative.

Le processus de deuil est-il assimilable à une dépression légère ?

Le deuil constitue un processus d’adaptation à une perte. Les étapes, qui sont une succession d’états émotionnels, en ont été définies : sidération, déni, colère, marchandage, dépression, acceptation, reconstruction. Ces étapes peuvent se recomposer et ne se déroulent pas par franchissements successifs et linéaires, il peut y avoir des retours en arrière, des phases absentes, etc. Le deuil n’est pas un état pathologique. Il s’agit d’un processus émotionnel normal traversé par l’endeuillé pour s’adapter à la perte. Il n’est pas nécessaire en principe de médicaliser le deuil en proposant un traitement. Cependant, un suivi, sur un plus ou moins long terme, auprès du médecin traitant, permettra d’identifier tout glissement éventuel de l’endeuillé vers un état dépressif.

Souffrant depuis un moment de dépression légère et bientôt à la retraite, je voudrais savoir, pour m’établir dans une nouvelle région, s’il existe des endroits en France où le taux de dépression est plus faible?

Des études ont établi que la vieillesse avancée est le critère le plus impactant pour qu’un trouble dépressif se déclare. C’est pourquoi certains départements comptent un nombre élevé de cas de dépression dû à la courbe d’âge de leurs habitants. En réalité, les facteurs qui pourraient avoir une incidence sur l’évolution de votre dysthymie n’ont pas vraiment de lien avec l’emplacement géographique que vous pourriez choisir pour y passer votre retraite.

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