Les différents types de dépression

A l’heure actuelle, de nombreux Français sont concernés par la dépression pour eux même ou l’un de leurs proches, Il est à noter que cette pathologie mentale touche de plus en plus d’enfants (1 sur 20). La consommation de médicaments pour les troubles dépressifs (psychotropes, antipsychotiques, antidépresseurs, hypnotiques et sédatifs) a fortement augmenté ces dernières années : la France compte parmi les plus grands consommateurs au monde d’antidépresseurs.

Il existe plusieurs formes cliniques de dépression, chacune ayant des manifestations particulières et des spécificités. Vous trouverez dans cet article des informations sur les types de dépression les plus fréquemment observés.

Troubles dépressifs et troubles de l’humeur, c’est quoi?

L’humeur est l’état émotionnel ressenti par une personne. Ces émotions peuvent être positives (joie, espérance) ou négatives (tristesse, colère, etc.), et à l’état d’équilibre, la personne peut les contrôler tant dans leur intensité que dans leur durée. Si les émotions deviennent exagérément intenses, se prolongent, et sont peu ou pas maîtrisées, on dit que la personne est atteinte de trouble de l’humeur. Celui-ci va impacter ses comportements ainsi que sa santé mentale et physique. Le trouble dépressif est une sous catégorie des troubles de l’humeur. Il existe plusieurs pathologies, troubles du comportement ou contextes de vie ayant une incidence sur la fluctuation de l’humeur, à savoir :

  • la cyclothymie (alternance de symptômes légers de dépression et de manie)

  • les troubles de l’humeur causés par un problème de santé sous-jacent (effets secondaires d’un traitement, trouble de la thyroïde, maladie neurologique, lésion cérébrale)

  • le stress post traumatique (symptômes anxieux et dépressifs)

  • le trouble dysphorique prémenstruel (cycle féminin)

  • la prise de substances (cannabis, ecstasy, héroïne, etc.)

  • les troubles dépressifs : vous trouverez dans cet article la description des divers types d’états dépressifs. Les différentes formes cliniques de la dépression peuvent toucher tout le monde : les enfants (dépression infantile), les adultes et les personnes âgées.

La dépression réactionnelle

La dépression réactionnelle se manifeste suite à un événement de vie très stressant ou à un bouleversement dans l’existence, suscitant une réaction émotionnelle intense et une profonde souffrance. Ce trouble dépressif est facilement identifiable car il est causé par un événement spécifique et précis. Le déclencheur de la dépression est en lien avec le contexte environnemental de la personne, qui peut être : la perte d’un emploi, une mutation professionnelle, une rupture sentimentale, la maladie, le décès d’un proche, etc.

Il est à noter que ce type de situations ne conduit pas forcément à un état dépressif, d’autres facteurs y contribuent comme la personnalité, les expériences passées, la sensibilité individuelle, etc.

Si vous êtes concerné par ce type de dépression, il est à envisager que, d’une façon ou d’une autre, le déclencheur de votre dépression ait réactivé des blessures du passé, notamment de l’enfance. C’est une piste de réflexion qui peut être traitée en thérapie. Afin d’approfondir cette réflexion et de vous libérer de vos émotions négatives, les Cabinets Oser le Changement vous proposent un accompagnement en thérapie brève sur quelques séances.

La dépression post partum

La dépression post-partum est une forme sévère du « baby blues » : c’est un trouble dépressif qui touche certaines femmes suite à leur accouchement. Cet état dépressif apparaît généralement quelques semaines après la naissance du nouveau-né et peut s’étendre sur une durée d’un an.

La mère atteinte d’une dépression post partum éprouve une sensation de fatigue extrême, des sentiments d’anxiété forts et de tristesse profonde. L’ensemble de ses symptômes entrave sa capacité à réaliser les activités de tous les jours et à prendre soin de son bébé correctement.

La dépression saisonnière (ou trouble affectif saisonnier)

La dépression saisonnière se produit de façon cyclique, chaque année à la même période. Le trouble affectif saisonnier (TAS) présente deux sous catégories :

  • la dépression hivernale est liée au manque d’exposition à la lumière naturelle suscitant un dérèglement des rythmes circadiens, ce qui génère des perturbations au niveau de l’humeur, du sommeil et de l’appétit. 10 % des Français seraient concernés. Pour beaucoup, la luminothérapie est un moyen efficace pour apporter un mieux-être durant cette période hivernale.

  • la dépression estivale est liée aux fortes chaleurs et à l’humidité, ceci générant une très grande agitation, insomnie et perte de poids importante.

La dépression chronique (ou dysthymie)

Les symptômes de la dépression chronique, bien que moins intenses que ceux de la dépression « classique », s’étendent sur une plus longue durée (plusieurs années). La personne qui en est atteinte oscille entre des phases de bonne humeur relative et des phases dépressives légères (chacune durant quelques semaines). Ces hauts et bas peuvent dérouter le patient et son entourage. Cela peut mener à un sentiment de découragement, et à terme si aucune action n’est mise en place, les symptômes peuvent s’aggraver. La dépression chronique, ou dysthymie, ne doit pas être confondue avec la cyclothymie ou la bipolarité.

La dépression maniaco dépressive (ou troubles bipolaires)

La dépression maniaco dépressive se caractérise par des fluctuations extrêmes de l’humeur et nécessite un suivi psychiatrique rigoureux. La personne atteinte d’un trouble bipolaire alterne entre des épisodes dépressifs, des phases de stabilité et des épisodes maniaques ou hypomaniaques. Les comportements observés en phase de manie sont l’exaltation, l’euphorie, les pensées rapides, l’hyperactivité, la logorrhée et les insomnies. La durée des épisodes est variable (plusieurs semaines, mois). La bipolarité présente plusieurs sous catégories :

  • le trouble bipolaire de type I : présence de manies fortes parfois associées à des symptômes psychotiques.

  • le trouble bipolaire de type II : présence de manies « légères » appelées hypomanie), pas de manifestations psychotiques.

  • l’état mixte : présence de symptômes dépressifs et maniaques simultanément ou en alternance très rapide (quelques heures, jours). C’est la forme la plus dangereuse du trouble bipolaire car elle augmente considérablement le risque de tentatives de suicide, en raison de la coexistence des pensées dépressives et de la désinhibition.

Les troubles anxio-dépressifs

Une personne atteinte de troubles anxio-dépressifs combine des symptômes sévères à la fois d’anxiété et de dépression, ce qui perturbe fortement son fonctionnement au quotidien. Elle est submergée d’inquiétudes et de ruminations excessives, également de peurs et d’angoisses irrationnelles. Elle est inhibée, procrastine, éprouve des sentiments de tristesse et d’abattement intenses. Elle est sujet à des troubles du sommeil et des dysfonctionnements cognitifs importants.

La dépression souriante

La dépression souriante est particulièrement insidieuse. Elle est difficile à détecter car elle est cachée derrière des « sourires » apparents, ce qui retarde l’accès à un traitement et laisse le mal-être psychique prendre de plus en plus d’ampleur. Les symptômes dépressifs et la souffrance sont dissimulés et donc invisibles aux yeux des autres : la personne est en réussite sociale et semble épanouie et tranquille en surface. Mais comme une cocotte-minute, la pression s’accumule de façon constante à l’intérieur. Elle peut « exploser » ou atteindre un point de rupture si elle n’obtient pas l’aide nécessaire. « L’explosion » peut se manifester par une aggravation soudaine des symptômes, une crise de panique, un épuisement professionnel (burn-out), ou même une tentative de suicide.

La dépression mélancolique

La dépression mélancolique, forme clinique marquée par des symptômes très intenses, se manifeste par une tristesse et une humeur dépressive extrême, et une incapacité à éprouver du plaisir dans n’importe quelle activité. Elle se caractérise notamment par une perte de poids notable, de graves perturbations du sommeil (insomnie ou hypersomnie), un ralentissement général des fonctions mentales et physiques, une tristesse et un désespoir incommensurables, et une culpabilité non justifiée. Plus complexe à soigner que d’autres types de dépression, elle peut nécessiter une hospitalisation pour prévenir un risque suicidaire. Un traitement médicamenteux, souvent associé à une psychothérapie et parfois à une électroconvulsivothérapie (anciennement électrochocs), est indispensable.

Ces différents types de dépression se caractérisent par une perturbation de l’humeur. Selon la forme clinique de la maladie et la personne, les traitements peuvent varier : médicaments, psychothérapie, thérapie brève, amélioration de l’hygiène de vie. Sachez que, malgré toutes les informations que vous avez pu collecter sur le web, il est indispensable de consulter un médecin ou un psychiatre si vous voulez obtenir un diagnostic précis. Seul un professionnel de la santé mentale est qualifié pour identifier les symptômes de la dépression, évaluer leur gravité et vous proposer un traitement adapté.

FAQs

Existe-t-il des signes avant-coureurs d’un état dépressif pouvant alerter l’entourage ?

Ce n’est pas constant mais certains signes peuvent être présents assez précocement. Souvent la personne devient plus irritable, cherche à s’isoler, et semble anormalement agacée par la présence de ses proches à proximité d’elle. Les expressions de son visage changent, deviennent plus figées, la voix est plus poussive, monocorde. Son apparence devient plus négligée. Il convient alors d’être attentif à l’évolution de ces signaux pour encourager votre proche à consulter.


Si on ressent des symptômes de déprime régulièrement, quand faut-il consulter ?

Il n’est pas nécessaire de consulter votre médecin si vos idées noires, sentiment d’être « nul » ou autre ne sont pas constants sur la durée (plus de 2 semaines en continu). Il s’agit alors de phases de « déprime ». Si ces phases se reproduisent régulièrement, vous pouvez envisager un accompagnement par thérapies brèves. Les Cabinets Oser le Changement peuvent vous proposer un accompagnement personnalisé dans ce cadre.

Ma mère âgée en EHPAD, évoque parfois des idées suicidaires : je ne sais pas comment réagir ?

Il ne faut pas craindre de lui répondre mais au contraire poser des questions directes sur ces idées mortifères. Cela peut soulager votre mère alors que votre silence et votre absence de réaction vont augmenter sa tension psychique sur le sujet. Vous pouvez vous rapprocher du médecin de l’établissement et de la psychologue qui pourront vous aider dans votre façon de dialoguer avec votre mère. Ce sera également pour eux l’occasion de prendre la décision d’échanger directement avec elle pour décider d’un traitement éventuel.

Existe-t-il des traitements antidépresseurs légers, car je crains les effets secondaires ?

Non, selon les psychiatres, il n’existe pas d’antidépresseurs légers. Votre traitement médicamenteux dépend de l’intensité de votre dépression. Certaines dépressions légères peuvent ne pas nécessiter la prise d’antidépresseurs. Les psychiatres recommandent dans tous les cas, qu’il y ait prise d’antidépresseurs ou non, de faire un accompagnement thérapeutique.