Dépression héréditaire

Une dépression héréditaire ou non est une maladie mentale caractérisée le plus souvent par : une tristesse constante, une perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités jugées agréables auparavant, des troubles du sommeil, une fatigue, une diminution des capacités cognitives, des idées noires.

La dépression est en général le résultat d’une combinaison de différents facteurs : génétiques, biologiques, environnementaux et psychologiques. La dépression a une composante génétique et elle peut être héréditaire. On parle de maladie héréditaire lorsqu’elle est transmise par les parents ou la fratrie, soit via la génétique (ADN), soit via les comportements familiaux modèles observés. Ces deux aspects sont prépondérants dans la potentielle survenue d’une future dépression, mais ce n’est pas du tout une fatalité. A contrario, l’absence d’antécédents familiaux dépressifs ne vous préserve pas de devoir faire face à une dépression un jour. Les causes de la dépression sont multifactorielles, nous allons découvrir dans cet article le rôle de l’hérédité dans la dépression.

 Hérédité ou maladie héréditaire, c’est quoi ?

Il existe une différence subtile entre hérédité et génétique, entre une maladie héréditaire et une maladie génétique. La nuance se caractérise au niveau de la manière dont la maladie est transmise ou causée.

Dans le cas d’une maladie héréditaire, on sous-entend qu’elle a été transmise par la génération ascendante : les parents. La transmission se fait par le biais des gènes : de ce fait, les maladies héréditaires peuvent inclure des maladies génétiques.

N’oublions pas qu’un état dépressif est causé par de multiples facteurs, et que l’hérédité à elle seule ne suffit pas à déclencher une dépression. Même si une personne a des prédispositions héréditaires à une maladie, c’est le croisement avec d’autres facteurs (environnementaux, mode de vie) qui conduira à présenter la maladie.

Les maladies génétiques ne sont pas toutes héréditaires, elles peuvent remonter à plusieurs générations au-dessus des parents. Elles sont transmises par les gènes, et elles sont causées par une anomalie ou une mutation dans le génome d’un individu.

 

 

Santé mentale et hérédité

Bon nombre de maladies mentales ont une composante héréditaire. L’importance du facteur génétique est variable en fonction des troubles ou des maladies. Dans la plupart des cas, cette zone de vulnérabilité génétique peut rester en sommeil si la personne ne la cumule pas avec d’autres facteurs en lien avec son mode de vie (consommation de substances toxiques) ou son environnement (vie anxiogène, événements traumatisants émotionnellement).

 Troubles mentaux et hérédité

Les troubles du spectre autistique (TAS) sont fortement influencés par la génétique. Il y a environ 80 % de possibilité de transmission héréditaire pour ces troubles. Pour le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), on estime le risque de transmission héréditaire à 70 %.

La schizophrénie et le trouble bipolaire de type 1 (anciennement appelé maniaco dépression) ont une composante héréditaire significative. Si l’un de vos parent en est atteint, le risque de développer un jour la maladie est de 10 %. Si vos deux parents sont porteurs de la maladie, le risque monte à 50 %. Concernant la bipolarité, notons que les études faites portent essentiellement sur la forme « sévère », trouble bipolaire de type 1. Cette forme clinique de la maladie présente des symptômes psychotiques (hallucinations, délires). Il n’y a pas de chiffre précis concernant la transmission héréditaire du trouble bipolaire de type 2.

Pour les troubles anxieux ou troubles alimentaires (anorexie, boulimie), les risques de transmission héréditaire sont présents mais faibles.

La dépression est-elle héréditaire ?

La dépression peut être héréditaire. Si vous avez un parent ou un membre de votre fratrie ayant reçu un diagnostic de dépression, vous êtes davantage susceptible d’en développer une à votre tour, comparé à quelqu’un qui n’a pas ces antécédents familiaux.

La dépression est-elle héréditaire ou multifactorielle ?

La dépression est le résultat d’une combinaison complexe multifactorielle. L’hérédité et la génétique ne sont qu’une composante éventuelle de la survenue d’une dépression. La biologie, le contexte environnemental et la psychologie de la personne jouent un grand rôle dans le déclenchement d’une dépression. Il est possible de tomber en dépression sans avoir de terrain héréditaire prédisposé, comme il est possible d’avoir une vulnérabilité génétique en sommeil sans jamais développer de dépression.

Le « gène de la dépression » n’existe pas. Il semblerait qu’un faisceau de plusieurs gènes « fragilisés » pourrait contribuer au risque de développer un syndrome dépressif, lors d’interactions avec des événements de vie perçus par la personne comme intensément douloureux.

Des études sont toujours en cours, mais il semblerait notamment qu’une « partie » de la région du gène SLC6A4 pourrait avoir un rôle prépondérant dans la venue d’un syndrome dépressif. Ce gène qui est situé sur notre paire de chromosome n°17, est chargé de la production d’une protéine permettant le transport de la sérotonine dans le corps. La sérotonine est considérée comme une « hormone du bonheur », car elle a une incidence positive sur l’humeur lorsqu’elle est en quantité suffisante dans l’ensemble de l’organisme. Une production déficitaire ou un transport perturbé de cette hormone aura donc un impact négatif sur l’humeur : tristesse, instabilité de l’humeur, état dépressif, etc.

Cette partie de ce gène peut avoir une « forme courte » ou « une forme longue ». Selon certains scientifiques, il y aurait une vulnérabilité au syndrome dépressif lorsque la partie de gène située sur chaque élément de la paire du chromosome n°17 présente une « forme courte »

D’autres études en cours soulignent que des gènes de certains chromosomes (X, 11, 7,3) pourraient avoir une implication dans le trouble maniaco dépressif.

Dépression héréditaire : étude sur la transmission génétique chez les jumeaux

Plusieurs études sur les jumeaux ont été réalisées concernant la prédisposition génétique de maladies, notamment sur la transmission de la dépression. Les études ont été faites sur les deux types de jumeaux : les jumeaux monozygotes (identiques) qui partagent 100 % de leurs gènes, et les jumeaux dizygotes (non identiques) qui partagent environ 50 % de leurs gènes comme de simples frère et sœur.

On observe une plus grande concordance héréditaire chez les jumeaux monozygotes (identiques). Si l’un des jumeaux fait une dépression, le jumeau monozygote a davantage de risque d’en développer une à son tour, comparé au jumeau dizygote. Cela signifie que les facteurs génétiques tiennent un rôle important dans la survenue de la dépression.

Toutefois, selon les chiffres rapportés sur les jumeaux monozygote, on constate qu’avoir le même génome ne présage pas le développement de la dépression. Cela met en avant que le facteur génétique à lui seul ne suffit pas à déclencher la maladie dépressive, et que les facteurs environnementaux et les expériences de vie individuelles contribuent forcément au développement de la maladie.

On estime les risques de transmission héréditaire ou génétique de la dépression à 30-40 %.

quel est le rôle de l’hérédité dans la dépression ?

Lorsqu’il y a des antécédents familiaux de dépression, cela favorise la possibilité de développer la maladie à un moment donné de sa vie. Les risques de transmission sont deux à trois fois plus élevés que pour les personnes n’ayant de facteurs héréditaires. L’hérédité concerne les parents et la fratrie. En outre, si un parent a souffert d’une dépression infantile (entre les âges de 3 à 17 ans), le risque de transmission à ses descendants directs est encore plus important.

Hérédité et prédisposition génétique

La prédisposition génétique à la dépression rend plus vulnérables les individus aux effets du stress, au mode de vie, aux événements susceptibles de perturber l’équilibre psycho-émotionnel. Une personne présentant une prédisposition génétique peut avoir des réactions intenses à des situations éprouvantes émotionnellement (perte d’un emploi, perte d’un proche, rupture sentimentale, etc.), à une hygiène de vie défavorable, ou à la consommation de drogues ou d’alcool. Par exemple, il y a des cas où la consommation de cannabis « réveille » la prédisposition génétique à une maladie mentale, telle que la dépression, la bipolarité, la schizophrénie, etc. Pour certains, une seule prise de drogue (ecstasy, héroïne, etc.) peut provoquer des effets dévastateurs : crise de panique, maladie mentale, idées suicidaires, maladies physiologiques, décès .

Dépression héréditaire : l’influence des comportements familiaux

L’hérédité ne concerne pas uniquement la donnée génétique. Les modèles de comportements observés dans la famille proche (parents, frère et sœur) rentrent aussi en ligne de compte. Une partie des comportements peuvent se transmettre : les modes de pensée (négatifs, pessimistes, alarmistes, etc.), la façon de communiquer, les comportements sociaux (conduite d’évitement, angoisses, phobie, etc.), des attitudes particulières face aux situations, une mauvaise hygiène de vie, des comportements addictifs, etc. Ces facteurs héréditaires non génétiques peuvent favoriser le développement d’une dépression ultérieure.

Les gènes peuvent subir des modifications au cours de la vie en fonction de diverses choses : l’alimentation, le stress, les comportements, etc. On appelle cela les facteurs épigénétiques. Ils peuvent jouer un rôle dans la survenue de la dépression. On constate que le contexte environnemental de l’individu peut donc avoir un impact sur sa génétique (son ADN).

Troubles mentaux héréditaires : diagnostic et traitement

La présence d’antécédents familiaux de troubles mentaux connus favorise le recours à la prévention et facilite la détection de ces troubles. Le diagnostic peut souvent être posé plus rapidement, et donc la prise en charge de la maladie mentale arrive plus vite. Dans les cas de dépression, plus l’accompagnement médical et thérapeutique intervient tôt, moins elle a de chance de devenir « sévère » et plus vite elle se guérit.

Il est possible de proposer une thérapie familiale lorsque plusieurs membres de la famille sont confrontés à la dépression de l’un d’entre eux. Cela peut permettre d’améliorer la communication et la cohabitation durant cette période de profond mal-être, de régler certains problèmes, et d’instaurer un soutien familial.

Pour se libérer d’une dépression : médication et psychothérapie

Il est important de parler avec votre médecin traitant et de consulter un psychiatre. En fonction de votre situation, de vos symptômes, de vos ressentis, de votre psychologie et de vos antécédents : le psychiatre (ou le médecin généraliste) va très probablement vous prescrire des antidépresseurs agissant sur la sécrétion de sérotonine pour réguler l’humeur. Cette prise de médicament permet de “tenir bon” le temps de faire un travail sur soi pour dénouer la (ou les) problématique(s) ayant déclenché ou participé à la survenue du syndrome dépressif. En moyenne, la prise d’antidépresseurs n’excède pas une durée de deux ans, sauf cas particulier.

Il est recommandé de suivre une thérapie de soutien. Elle peut être conduite par un psychiatre, un psychologue clinicien, un psychanalyste. Selon vos besoins, vous pouvez opter pour une thérapie brève comme la TCC (Thérapie Comportementale et Cognitive) pour améliorer vos comportements et vos cognitions négatives (contenus de pensées entraînant des comportements de façon automatique). Ce travail thérapeutique est davantage axé sur le présent. Si vous préférez remonter aux origines de vos problématiques, faites une psychanalyse. Ce travail thérapeutique permet de comprendre vos schémas du présent en faisant une introspection dans votre passé.

Un accompagnement en reprogrammation mentale peut également être une solution : c’est ce que proposent les Cabinets Oser le Changement spécialisés pour les troubles du comportement addictif et les troubles dépressifs. Nos praticiens en Activation du Changement utilisent plusieurs outils, entre autres l’hypnose, l’IFS, le Logosynthèse, le Zéro Mental.

Les maladies mentales et la dépression en particulier peuvent survenir avec davantage de probabilité dans certains contextes liés à l’hérédité. Dans ce type de situation, il est conseillé de mettre un maximum de choses en place pour limiter les risques et prévenir la dépression : avoir une bonne hygiène de vie, faire un travail psychothérapeutique, tâcher de mettre toutes les chances de son côté pour mener une vie apaisée mais riche (professionnelle, amicale, personnelle), éviter les relations ou les situations qui vous mettent à mal émotionnellement.

FAQs :

Il y a beaucoup de personnes dépressives dans ma famille, que faire?

Avoir des antécédents familiaux de dépression implique une vulnérabilité à l’état dépressif mais n’augure pas une fatalité. Pour prévenir de la dépression, tâchez de mener une existence relativement apaisée, ayez une bonne hygiène de vie, essayez de vous créer un contexte de vie (personnel et professionnel) équilibrant émotionnellement.



Mon grand parent que je ne connais pas s’est suicidé, y a-t-il des risques que je fasse une dépression?

Les risques d’antécédents héréditaires sont en première instance liés aux modèles de comportements observés uniquement chez les parents au premier degré et la fratrie. Les risques héréditaires peuvent également dans certains cas être génétiques. Des recherches approfondies sont encore en cours. Donc dans votre cas, les risques de dépression en lien avec l’hérédité sont faibles.



Les cousins de mon enfant ont fait des dépression sévères, existe t-il des risques pour mes enfants?

Lorsque nous parlons d’hérédité dans les cas de transmission potentielle de maladies mentales ou physiques, il s’agit du lien familial et du lien biologique entre parents et enfants. On peut également y associer les frères et sœurs des mêmes parents, car les gènes en commun avec les parents, les frères et sœurs biologiques sont de 50 %. La correspondance génétique avec les cousins est bien moindre et, concernant le lien familial, on ne vit pas avec eux généralement.



Est-ce que la dépression est une maladie génétique?

Il existe beaucoup d’études en cours concernant la génétique, les progrès de la médecine nous donnent des indications mais pas de certitudes. On sait qu’il n’existe pas à proprement parler de gène de la dépression. Une hypothèse actuelle serait que certaines parties de plusieurs gènes auraient des particularités au niveau de leur structure, ce qui pourrait contribuer à la prédisposition génétique de la dépression.



Est ce que les troubles mentaux sont forcément héréditaires?

Cela dépend des troubles mentaux, certains ont un potentiel de transmission plus important que d’autres, comme le trouble bipolaire ou la schizophrénie par exemple. Sachez que pour qu’un trouble mental apparaisse, il y a des éléments autres que la génétique qui entrent en ligne de compte.