Dépression mélancolique

La dépression mélancolique est une maladie mentale.Elle constitue une sous-catégorie des troubles de l’humeur. Cette forme clinique de dépression est répertoriée dans les manuels psychiatriques (DSM-5), elle considérée comme une forme dépressive particulièrement sévère en raison de l’intensité de ses symptômes et de la manière dont elle peut gravement affecter le fonctionnement quotidien d’une personne. Différents facteurs peuvent conduire un individu à développer cet état dépressif : biologiques, psychologiques, génétiques et environnementaux. Les traitements fréquemment proposés aux patients sont une prescription pharmacologique associée à une psychothérapie. Le risque suicidaire est important et nécessite parfois une hospitalisation pour les cas graves. Un patient atteint de trouble bipolaire peut manifester des épisodes de dépression de type mélancolique.

Dans cet article vous trouverez une présentation des causes, symptômes et possibilités de traitements de la dépression mélancolique.

Mélancolie et dépression mélancolique

Par définition, la mélancolie est une tristesse de l’âme diffuse, générant profond chagrin et pessimisme sans raison clairement identifiée. Tout le monde peut ressentir de la mélancolie, c’est-à-dire un sentiment général de tristesse, de nostalgie ou de désespoir. Tant que ce sentiment est passager, il n’est pas pathologique, il n’est pas symptôme. S’il persiste, il devient un signe d’un trouble de l’humeur (dépression, cyclothymie, etc.).

La mélancolie est un terme qui a été utilisé à travers l’histoire pour signifier une tristesse profonde. Dans la médecine de l’Antiquité gréco-romaine, Hippocrate l’un des plus éminents médecins de son époque a proposé la théorie des 4 humeurs, reposant sur le fait que la santé réside dans l’équilibre des humeurs, et que chacune d’elle est associée à un fluide du corps. La mélancolie, l’une de ces « quatre humeurs » était associée à la bile noire. Par exemple, on croyait qu’un patient avec un sentiment mélancolique fort (tristesse intense) avait un excès de bile noire dans son organisme, ou encore qu’un excès de colère était lié à un excès de bile jaune.

En psychiatrie moderne, le terme « mélancolie » est utilisé pour décrire un état de détresse apathique immense, une phase d’humeur triste intense, et ce sans raison apparente. Les psychiatres diagnostiquent une dépression mélancolique pour indiquer une forme extrême de dépression. Ils peuvent aussi employer la terminologie de « phases mélancoliques » dans le cadre de la dépression du trouble bipolaire. Les symptômes de cet épisode de mélancolie sont en opposition à ceux de la phase maniaque, puisque la bipolarité, signifie deux pôles opposés, comme le Nord est opposé au Sud, la mélancolie est opposé à la manie (exaltation, excitation, euphorie, etc.).

Dépression mélancolique : causes et origines

Les causes de la dépression mélancolique sont une combinaison de plusieurs facteurs : génétiques, biologiques, environnementaux et psychologiques. Les facteurs de risque peuvent inclure des antécédents familiaux de troubles de l’humeur, des événements de vie stressants ou traumatisants, certaines caractéristiques de personnalité, un problème de santé ou douleur chronique, etc.

Facteurs génétiques

Certaines recherches suggèrent qu’il existe une susceptibilité génétique à la dépression. Cela signifie que si vous avez un parent proche (comme un parent ou un frère ou une sœur) qui a souffert de dépression et de mélancolie, vous avez un risque plus élevé de développer la maladie vous-même. Cependant, il est important de noter que de nombreuses personnes qui développent une dépression mélancolique n’ont pas d’antécédents familiaux de la maladie.

Facteurs biologiques

Les personnes atteintes de dépression peuvent présenter des anomalies dans la structure ou la chimie de leur cerveau par rapport à celles qui ne le sont pas. Par exemple, des déséquilibres au niveau des neurotransmetteurs du cerveau (substances chimiques qui aident à transmettre les signaux entre les cellules nerveuses) peuvent jouer un rôle dans les fluctuations de l’humeur. Les troubles hormonaux ou les maladies chroniques peuvent également contribuer à ressentir une profonde mélancolie voire à la survenue d’une dépression mélancolique.

Facteurs psychologiques

Certains traits de personnalité, comme le pessimisme, la faible estime de soi ou la tendance à l’autocritique, peuvent rendre une personne plus susceptible de développer un état dépressif. De plus, les personnes qui ont des difficultés à gérer le stress ou qui ont d’autres problèmes de santé mentale, comme l’anxiété ou le trouble de stress post-traumatique, sont également à un risque plus élevé.

Facteurs environnementaux

Les événements stressants ou traumatisants de la vie, comme la perte d’un être cher, le divorce, le chômage ou le fait de vivre dans la pauvreté, peuvent déclencher un profond sentiment de mélancolie ou une dépression mélancolique chez certaines personnes. Les expériences négatives de l’enfance, comme la maltraitance ou la négligence, peuvent également augmenter le risque.

Dépression mélancolique, quels symptômes ?

La dépression mélancolique est un sous-type spécifique de dépression classique. Elle se caractérise par une sévérité des symptômes dépressifs habituels. Voici les signes et symptômes de la dépression mélancolique :

  • Anhédonie : c’est la perte d’intérêt ou de plaisir dans toutes, ou presque toutes, les activités que la personne trouvait autrefois agréables. Cela va souvent au-delà de la simple perte d’intérêt qui peut être présente dans d’autres formes de dépression : il y a une incapacité à prendre du plaisir à faire quoi que ce soit.

  • Mélancolie intense : elle génère des sentiments de désespoir et de tristesse qui sont prégnants et constants.

  • Aggravation des symptômes le matin : Les personnes atteintes de dépression mélancolique éprouvent souvent une aggravation de leurs symptômes le matin. Elles peuvent se réveiller très tôt et ne pas pouvoir se rendormir.

  • Trouble du sommeil : insomnie ou hypersomnie.

  • Fatigue et perte d’énergie : l’épuisement est physique et psychique.

  • Perte de poids et d’appétit significatifs : bien que la perte de poids ou la diminution de l’appétit puissent survenir dans d’autres formes de dépression, elles sont souvent plus prononcées dans la dépression mélancolique.

  • Capacités cognitives diminuées : les personnes atteintes de dépression mélancolique ont des problèmes de concentration, de mémorisation ou de prise de décision plus importants que dans les autres formes de dépression.

  • Troubles psychomoteurs : la dépression mélancolique peut s’accompagner d’un ralentissement significatif des mouvements physiques, la psychomotricité est réduite (déplacement lent, maladresse gestuelle, ralentissement de la pensée et de la parole, etc.). Dans une minorité des cas, elle peut générer une agitation psychomotrice, l’expression d’une grande nervosité.

  • Culpabilité excessive : les personnes atteintes de dépression mélancolique peuvent se sentir excessivement coupables et inutiles, elles se blâment de manière inappropriée pour des choses qui ne sont pas de leur faute.

  • Idées suicidaires : dans les cas les plus graves, lorsque le patient ne voit aucune issue à ses souffrances, il y a alors un risque suicidaire important et l’hospitalisation en unité psychiatrique est nécessaire.

Si vous pensez que vous-même ou quelqu’un que vous connaissez souffrez de dépression mélancolique, il est important de consulter au plus vite un professionnel de la santé mentale pour obtenir de l’aide et un traitement approprié.

Dépression mélancolique : traitement et prise en charge

La dépression mélancolique est généralement traitée à l’aide de médicaments, tels que les antidépresseurs pour atténuer les symptômes dépressifs, ou des anxiolytiques pour les sentiments de mélancolie anxieuse. Il est également essentiel de suivre une psychothérapie.

L’aide pharmacologique pour cette maladie

Les médicaments utilisés pour traiter la dépression mélancolique comprennent principalement des antidépresseurs, afin d’aider à rétablir un équilibre au niveau des neurotransmetteurs dans le cerveau. Voici les plus courants :

  • Les Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine (ISRS) : ils stimulent la sécrétion de sérotonine (hormone du bonheur), cela contribue à une meilleure humeur et une sensation de mieux-être (exemples de molécules ISRS : la fluoxétine, la sertraline, l’escitalopram).

  • Les Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine et de la Norépinéphrine (IRSN) : ils augmentent les sécrétions des hormones sérotonine et norépinéphrine, ce qui aide à stabiliser l’humeur (exemples de molécules IRSN : la venlafaxine, la duloxétine).

  • Les Antidépresseurs Tricycliques (TCA) : ils occasionnent de nombreux effets secondaires indésirables et sont utilisés uniquement lorsque les autres antidépresseurs sont inefficaces (exemples de molécules TCA : l’amitriptyline, l’imipramine).

  • Les Inhibiteurs de la Monoamine Oxydase (IMAO) : Ils sont utilisés en dernier recours lorsque le patient n’a pas répondu aux TCA, en raison des interactions dangereuses avec certains médicaments et aliments (exemple d’IMAO : la phenelzine).

Pour certains patients, le psychiatre peut prescrire d’autres types de médicaments en complément des antidépresseurs, comme les stabilisateurs de l’humeur, les antipsychotiques atypiques ou les médicaments contre l’anxiété comme les anxiolytiques.

Le choix du traitement médicamenteux dépend de nombreux facteurs, notamment la gravité des symptômes, la présence de tout autre problème de santé mentale ou physique, les effets secondaires potentiels et les préférences du patient. Le traitement doit être surveillé de façon régulière en fonction de l’évolution de la maladie, et de l’équilibre entre les bénéfices et les effets secondaires.

Dans les cas graves, le psychiatre peut envisager de pratiquer des ECT (électroconvulsivothérapie), anciennement appelés électrochocs. Ceci consiste à envoyer un courant électrique au niveau du cerveau afin de déclencher une crise convulsive, ce qui a une incidence sur l’humeur apportant un mieux-être.

Psychothérapies

En plus de la médication, la psychothérapie est une composante essentielle du traitement de la dépression mélancolique.

Une thérapie d’inspiration analytique, permet au patient de travailler dans les profondeurs de son être. La vie psychique est principalement déterminée par l’inconscient. L’objectif de la thérapie analytique est de permettre au patient de mieux comprendre d’où vient cette mélancolie, pourquoi il a telles cognitions et réactions émotionnelles dans telles circonstances. Cette thérapie lui permet de retrouver les clés de son histoire afin de ne plus être prisonnier de certains schémas. Prendre conscience que telle situation présente fait résonance avec certains événements du passé, participe à modifier son psychisme et ses comportements.

La thérapie cognitive et comportementale (TCC) aide les personnes à comprendre et à changer leurs schémas de pensée conduisant à des sentiments de mélancolie dépressive.

Autres thérapies

Les Cabinets Oser le Changement proposent des accompagnements basés sur 7 techniques de thérapie brève sur quelques séances par le biais de techniques en reprogrammation mentale, telles que l’hypnose, la Logosynthèse, l’EFT (Emmotional Freedom Technics). L’hypnothérapie permet de remonter aux origines de ce sentiment de mélancolie extrême. Cet accompagnement aide à identifier et mettre des mots sur ses vécus et ressentis douloureux, ce qui est libérateur. L’accompagnement peut également traiter les traumatismes et modifier vos schémas de pensées négatifs.

Notons que les personnes souffrant de stress post traumatique (SPT) ont souvent recours à l’hypnose afin de trouver de l’apaisement et une libération face à leurs traumas et angoisses. Cette technique a été mise au point par un psychiatre, et est pratiquée dans les centres hospitaliers en unité psychiatrique (tout comme la méditation en pleine conscience).

Hospitalisation, dans quels cas ?

L’hospitalisation peut être nécessaire dans certains cas pour assurer la sécurité et le bien-être du patient. En effet, si le dépressif manifeste des idées suicidaires ou des comportements à risques, il sera considéré comme étant en danger immédiat pour lui-même ou pour les autres : il devra être hospitalisé en urgence. D’autre part, si le dépressif est tellement mal qu’il ne peut pas s’occuper de lui-même (si ses symptômes l’empêchent de manger, de se laver, de dormir, etc.) une hospitalisation peut être nécessaire pour stabiliser son état.

Toute personne présentant des signes de dépression mélancolique doit chercher de l’aide auprès de son médecin traitant et d’un professionnel de la santé mentale. La sévérité des symptômes de ce type de dépression nécessite une prise en charge rapide. Le danger majeur réside dans le risque suicidaire, car la douleur morale peut être telle que le dépressif est fortement susceptible de faire un brusque passage à l’acte et de tenter de mettre fin à ses jours. Toutefois, avec un traitement approprié et un bon accompagnement, il y a de bonnes chances pour le patient d’évoluer vers une rémission prolongée qui lui permettra de mener une vie satisfaisante et épanouissante.

FAQs

Quelles sont les manifestations les plus courantes de la dépression mélancolique au niveau de l’état d’esprit de la personne qui en est atteinte ?

La personne atteinte de dépression mélancolique perd tout intérêt au monde extérieur, ses sentiments sont anesthésiés, sa capacité d’agir est intensément inhibée. Elle ressent une profonde perte d’estime de soi et un sentiment de culpabilité constant sans raison objective. Ses souffrances lui paraissent sans aucune issue possible.

J’ai fait autrefois une dépression réactionnelle, mon fils adulte vient d’être diagnostiqué en dépression mélancolique et hospitalisé. Quelle est la différence entre les deux ?

La dépression mélancolique est la forme la plus sérieuse de dépression avec des symptômes de haute intensité. Elle n’a pas, comme la dépression réactionnelle, un évènement déclencheur clairement identifié. Toutefois elle peut exister de façon insidieuse sous jacente, sur un temps prolongé, et se manifester à la suite d’un choc perçu comme traumatique par votre fils. L’hospitalisation est la meilleure garantie pour éviter tout risque suicidaire. Elle permet de mettre en place un traitement approprié pendant et après son séjour, avec un suivi efficace et prolongé ultérieurement à sa sortie de l’hôpital.

Existe-t-il des formes atténuées de dépression mélancolique ? Comment les traiter?

Non, il n’existe pas à proprement parler de dépression mélancolique « légère ». Certaines personnes peuvent souffrir de dysthymie avec une apathie et une tristesse permanente plus ou moins intenses qui évoque la mélancolie et qui est persistante au fil du temps. Un accompagnement par reprogrammation mentale peut donner de bons résultats en permettant d’identifier et de se libérer de schémas mentaux souffrants. Les Cabinets Oser le Changement peuvent vous proposer un tel accompagnement.

Mon médecin traitant veut envoyer ma mère âgée en consultation en hôpital pour une suspicion de dépression mélancolique. Je m’interroge sur cette décision ?

La dépression de la personne âgée est souvent masquée par des problèmes somatiques et des plaintes hypocondriaques. Les symptômes sont moins évidents que ceux que l’on peut observer chez une personne plus jeune. C’est pourquoi il est recommandé de consulter un psychiatre ou un gériatre en milieu hospitalier qui sera plus apte et expérimenté pour poser un diagnostic au plus juste et définir un traitement approprié.

La dépression mélancolique est-elle courante?

Les dernières études font apparaître un pourcentage de 1% de la population atteinte par ce type de dépression qui est la plus intense et prolongée de toutes les formes de syndrome dépressif. Sachant qu’une personne sur 5 souffre d’une forme de dépression au cours de sa vie, on peut dire que la dépression mélancolique est rare.