Dépression chronique

La dépression chronique est un trouble de l’humeur, appelée aussi « dysthymie » ou « trouble dysthymique ». Cette maladie mentale se distingue des autres formes cliniques de dépressions par des symptômes d’une moindre intensité mais subsistant plus longtemps, entre deux et plusieurs années. Bien que ces symptômes soient moins sévères, la dysthymie altère le bien-être et la qualité de vie de la personne qui en est atteinte, car elle affecte notamment l’humeur, l’énergie et l’élan vital au quotidien . Les causes de la dépression chronique sont multifactorielles : la génétique, la chimie cérébrale, l’environnement et la psychologie de la personne peuvent y contribuer. Le traitement d’une dépression chronique combine souvent une psychothérapie et de la médication. Il existe aussi d’autres solutions qui peuvent aider : méthodes alternatives, relaxation, hygiène de vie.

Dans cet article vous trouverez une présentation des causes, symptômes et les possibilités de traitements d’une dépression chronique.

Dépression chronique, c’est quoi ?

La dépression chronique est une forme clinique de dépression qui apparaît récalcitrante car elle s’étend sur une longue période. Chez les personnes atteintes d’un trouble dysthymique, on observe des phases de mieux-être pouvant durer quelques jours et jusqu’à 2 ou 3 semaines. Puis, le moral retombe, l’humeur dépressive demeure présente. Ces épisodes « joyeux » par intermittence fatiguent psychologiquement le patient, et diminuent parfois ses espoirs de se sortir un jour de cet état dépressif.

Imaginez un ciel constamment couvert, avec des éclaircies rares et éphémères : c’est ainsi que l’on pourrait décrire la sensation de ceux qui souffrent de dépression chronique. Contrairement à la dépression majeure, où les symptômes sont souvent sévères mais temporaires, la dépression chronique se manifeste par des symptômes moins intenses mais qui perdurent dans le temps.

Les personnes atteintes peuvent avoir l’impression d’être constamment tristes, désintéressées de tout, ou dans un état d’humeur basse et désespérante. Elles parviennent souvent à fonctionner au quotidien, mais la vie peut leur sembler sans éclat, comme si un voile gris recouvrait tout. Cette constance des symptômes peut, parfois, rendre la dysthymie moins perceptible pour l’entourage et même pour la personne elle-même, qui peut croire qu’il s’agit simplement de sa « nature » ou de sa « façon d’être ».

La dépression chronique est parfois mal comprise par l’entourage qui peut alors faire preuve de maladresse, dénier la maladie ou en suggérer une autre. Il n’est pas rare que des proches minimisent le trouble en suggérant que ce n’est pas vraiment une dépression mais seulement de la déprime passagère. Il se peut également que des proches mal informés qualifient la personne de lunatique, cyclothymique, borderline ou bipolaire. Par ailleurs, certains patients combinent une dysthymie avec un trouble de l’humeur ou trouble de la personnalité, ce qui complexifie d’autant la problématique de cette affection.

Ce n’est pas un « trouble bipolaire léger »

Les fluctuations des humeurs du dépressif chronique peuvent parfois se confondre avec les troubles bipolaires, en particulier le trouble bipolaire de type II. Ce dernier se caractérise par une alternance d’épisodes hypomaniaques (forme atténuée de manie) et d’épisodes dépressifs. L’hypomanie est une phase où le patient se sent mieux, exalté et parfois euphorique, il se sent plus fort et peut décider d’entreprendre ou de se lancer dans des projets avec des espoirs de réussite et d’efficacité. Puis s’ensuit une phase dépressive avec une humeur maussade et une profonde tristesse, une perte d’intérêt générale, une grosse fatigue souvent associée à des troubles du sommeil, un retour à une faible estime de soi, etc.

La dépression chronique présente en effet des symptômes en partie similaires à ceux observés dans la bipolarité, mais de moindre acuité. Le degré d’intensité des symptômes dépressifs est sans commune mesure avec celui du trouble bipolaire. Et lors des phases de mieux être ressenties par le patient, il n’y a ni d’exaltation, ni regain d’énergie significatif, ni élocution et pensées rapides, ni des comportements dits à risque. Ce mieux-être parfois observé au cours de la dysthymie n’est en aucun cas un symptôme d’hypomanie. La dépression chronique n’est généralement pas cyclique même si l’humeur peut fluctuer contrairement à la bipolarité.

Ces deux maladies sont distinctes et nécessitent un traitement différent. Même si dans les deux cas, le médecin peut ordonner la prise d’antidépresseurs, la prescription sera plus légère (type de molécule, dosage) pour traiter les symptômes de la dysthymie. Pour une personne atteinte de trouble bipolaire, le traitement est bien plus lourd, avec des antidépresseurs plus forts ou d’un dosage plus élevé, souvent associés à des stabilisateurs de l’humeur et les antipsychotiques atypiques.

Ce n’est pas de la cyclothymie

La cyclothymie est un trouble de l’humeur qui peut se confondre avec la dysthymie, car les deux sont chroniques et présentent des symptômes dépressifs similaires dits « légers ». A la différence que le cyclothymique présente également des symptômes hypomaniaques légers, et non une sensation de mieux-être « simple ».

La dépression chronique se caractérise par une humeur dépressive relativement constante. Cependant, il peut y avoir de brèves parenthèses où la personne ne se sent “pas si mal” (une journée, une semaine, deux semaines), mais il n’y a pas de manifestation hypomaniaque.

A ne pas confondre avec d’autres troubles

La dépression chronique peut mettre du temps avant d’être diagnostiquée : une observation des symptômes dépressifs sur deux années est souvent requise. Il existe d’autres troubles et maladies pouvant générer des symptômes dépressifs légers. Le diagnostic d’une dépression chronique ne peut intervenir qu’après avoir écarté d’autres pistes, en voici quelques-unes :

– Trouble anxieux comme le TAG (trouble de l’anxiété généralisé) Les symptômes d’inquiétude constante et de tension peuvent se confondre avec la dysthymie.

– Troubles de la personnalité : personnalité évitante (hypersensibilité, peur du rejet, faible estime de soi, parfois associé à des symptômes dépressifs), personnalité borderline (sautes d’humeur, sentiments d’abandon et la faible estime de soi, épisode dépressif).

– Troubles somatoformes : (plaintes intenses au sujet de symptômes physiques inexpliqués médicalement, ce qui peut générer des symptômes dépressifs).

– Trouble de l’adaptation : (réaction dépressive ou anxieuse à un stress identifiable).

– Troubles de la thyroïde : l’hypothyroïdie ou l’hyperthyroïdie peuvent entraîner des symptômes dépressifs dysthymiques.

– Troubles neurocognitifs : comme la maladie d’Alzheimer (qui peut provoquer des changements d’humeur ressemblant à la dysthymie).

– Dépression majeure : il est possible de présenter à la fois des épisodes de dépression majeure en plus de la dysthymie, auquel cas on parle de « double dépression ».

Faire une évaluation avec un professionnel de la santé mentale est essentiel afin de distinguer les divers troubles : seul un diagnostic précis permet de fournir un traitement approprié. Il est à noter que la dysthymie peut coexister avec un autre trouble, ce qui complique encore davantage le diagnostic.

Les causes de la dépression chronique

La dépression chronique résulte souvent de la combinaison de facteurs endogènes (biochimiques, génétiques) et exogènes (environnementaux, psychosociaux, psychologiques). C’est l’assemblage de plusieurs vulnérabilités chez un individu qui peut déclencher un état dépressif. Par exemple, une prédisposition génétique à elle seule ne conduira pas à une dépression, elle peut seulement augmenter les risques.

Les causes biologiques et chimiques

La sérotonine, la dopamine et la noradrénaline sont des neurotransmetteurs chimiques du cerveau. Elles ont un rôle central dans la régulation de l’humeur, or s’il y a un déséquilibre de ces neurotransmetteurs et des substances qu’ils produisent, cela peut contribuer au développement d’une dépression.

Certaines études ont montré que le cerveau des personnes atteintes de dépression présente des différences structurelles au niveau des zones responsables de l’humeur, du sommeil et de l’appétit. Des anomalies au niveau de la structure cérébrale pourraient donc augmenter la susceptibilité aux troubles dépressifs.

Les déséquilibres hormonaux peuvent générer un épisode dépressif caractérisé et transitoire (passager), ou un état dépressif prolongé (combiné à d’autres facteurs dans ce cas). Les fluctuations hormonales ont un impact sur différents systèmes du corps, notamment sur le taux de cortisol (hormone du stress). Plusieurs situations et phases de la vie impliquent des variations hormonales pouvant avoir une influence sur l’humeur et sur le bien-être psychologique :

Menstruations : certaines femmes souffrant du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM), peuvent présenter des symptômes de la dépression chronique.

– Grossesse et post partum : Les changements hormonaux rapides après l’accouchement peuvent contribuer à la dépression post partum. Bien que de nombreuses femmes éprouvent seulement un « baby blues » passager (de quelques jours à un mois), certaines développent une dépression post partum qui est plus profonde et durable (une année en moyenne).

– Ménopause : La diminution des niveaux d’œstrogène pendant la ménopause peut causer des sautes d’humeur, de l’irritabilité, de l’insomnie et d’autres symptômes pouvant conduire à la dépression chronique.

– Adolescence : La puberté est marquée par de profonds changements hormonaux qui, combinés à d’éventuels difficultés sociales et d’autres problématiques propres à l’adolescence, peuvent augmenter le risque de dépression chronique ou de dépression majeure.

– Troubles de la thyroïde : les déséquilibres de la glande thyroïde (hypothyroïdie ou hyperthyroïdie) peuvent provoquer des symptômes dépressifs.

– Andropause (la « ménopause masculine ») : la baisse du niveau de testostérone chez les hommes vieillissants peut s’accompagner de symptômes dépressifs.

Les facteurs génétiques et héréditaires

Selon des recherches scientifiques, il existe une prédisposition génétique à la dépression, une vulnérabilité transmise lors de la conception, mais sans aucune fatalité. L’autre aspect de l’hérédité est la transmission de modèles familiaux. Partager son quotidien avec des personnes atteintes de dépression peut participer au risque de développer à son tour un épisode dépressif caractérisé au cours de sa vie.

Les facteurs environnementaux et psychosociaux

Les facteurs environnementaux sont multiples et entrent en interférence avec d’autres éléments, notamment les vécus, la personnalité et le psychisme de la personne (capacité de résilience, capacité à faire face aux événements stressants). Les traumatismes de la petite enfance, tels que la maltraitance, la négligence ou la perte précoce d’un parent, peuvent augmenter le risque de dépression chronique à l’âge adulte. Être sujet à un stress chronique peut contribuer au développement de troubles dépressifs sur le long terme, qu’il soit professionnel, relationnel ou financier. D’autres événements augmentent les risques : des problèmes de santé (maladies, blessures), un accident, certains traitements médicamenteux, l’addiction à des substances (alcool, drogues), être victime (ou témoin) de harcèlement, d’abus, de violences, etc.

Les facteurs psychologiques

Les personnes ayant une faible estime de soi, un sentiment chronique d’infériorité ou un perfectionnisme poussé, une propension à la rumination et une vision négative du monde sont souvent plus vulnérables à la dépression chronique.

Les personnalités à risques sont aussi celles qui ont tendance à percevoir les événements négatifs comme étant permanents et incontrôlables, et qui ont tendance à s’en sentir responsables (culpabilité excessive). Une manière de penser, empreinte de pessimisme, peut exposer davantage à des effets durables de tristesse et de mélancolie.

De plus, les personnalités dites « anxieuse » ou « évitante » ont un risque augmenté, car elles ont souvent une sensibilité importante au rejet et à la critique.

Ces traits de personnalité, combinés à des expériences de vie difficiles, comme des traumatismes ou des déceptions répétées, peuvent favoriser l’émergence d’une dépression chronique.

les Symptômes de la dépression chronique

La dépression chronique, bien qu’elle soit moins sévère qu’une dépression majeure, affecte considérablement la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes. Les symptômes de la dépression chronique sont peut-être moins intenses et moins nombreux, mais sa longue durée renforce souvent le sentiment de tristesse et le désespoir de s’en sortir un jour : il y a alors un risque de suicide.

La dépression chronique est une maladie, ce n’est pas de la déprime : il est important de vous rapprocher de votre médecin traitant ou d’un psychiatre si vous ressentez une souffrance durable parfois mécomprise par vos proches ou par vous-même. Il existe des solutions pour sortir de cet état dépressif.

Parmi les symptômes fréquents de la dépression chronique, on peut retrouver :

– Humeur dépressive : une humeur maussade, un sentiment de tristesse important, des difficultés à ressentir du plaisir dans ses activités et ses relations.

– Fatigue ou manque d’énergie : malgré le repos.

Sommeil perturbé : avec des épisodes d’insomnie (difficulté à s’endormir, réveils nocturnes fréquents ou réveil trop tôt le matin sans pouvoir se rendormir) ou des épisodes d’hypersomnie (dormir excessivement ou avoir du mal à rester éveillé pendant la journée).

– Faible estime de soi : un sentiment d’infériorité, de manque de valeur, une croyance que rien de ce qu’ils font n’est suffisamment bien.

– Pessimisme et désespoir : une vision négative du présent et de l’avenir, conviction que rien ne s’améliorera jamais, ruminations existentielles.

– Irritabilité ou colère : induites par des petites contrariétés ou une tolérance à la frustration affaiblie.

– Difficultés cognitives : tendance à être facilement distrait, à avoir du mal à suivre des conversations ou des tâches, à être indécis.

– Repli sur soi : préférer être seul, éviter les interactions sociales (ressenties comme fatigantes)

Fluctuation de l’appétit : manger plus ou moins que d’habitude, ou encore, manger excessivement (« alimentation émotionnelle »).

– Somatisations physiques : maux de tête, douleurs musculaires, maux d’estomac, problèmes digestifs, etc. Ressenti de douleurs physiques qui ne sont pas (ou peu) soulagées avec un traitement médicamenteux.

– Idées noires, des pensées récurrentes de mort, voire tentative de suicide.

Les patients atteints de dépression chronique ne présenteront pas l’ensemble de tous ces symptômes. L’intensité, la fréquence et la durée des symptômes sont variables d’une personne à l’autre.

Troubles dépressifs chroniques : les psychothérapies

La psychothérapie est une approche bénéfique pour traiter la dépression chronique, parfois en complément d’un traitement médicamenteux. Plusieurs types de thérapies sont possibles et efficaces, la meilleure approche dépendra des préférences, des besoins et des problématiques spécifiques de chacun.

Retrouvez ci-après un aperçu des psychothérapies recommandées pour la dépression chronique, avec pour chacune leur objectif et leur fonctionnement.

Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)

Objectif : Identifier et modifier ses schémas de pensée négatifs et ses comportements négatifs (voire autodestructeurs) qui y sont associés. Généralement, un suivi en TCC est un accompagnement bref, d’une durée de 12 à 20 séances.

La TCC met l’accent sur la reconnaissance et la restructuration des pensées négatives et sur le développement de compétences permettant de gérer les symptômes dépressifs. Par exemple, si un patient a tendance à penser qu’il est “nul en tout”, la TCC va l’aider à remplacer cette cognition par une pensée plus réaliste comme « Je rencontre des difficultés dans certains domaines, mais je réussis également dans d’autres ».

 Thérapie interpersonnelle (TIP)

Objectif : Résoudre ses problèmes interpersonnels, améliorer sa communication et ses relations sociales. Le plus souvent, cette thérapie brève dure entre 12 et 16 séances.

La TIP se concentre sur les relations actuelles du patient afin de constater comment elles affectent son humeur. Cette thérapie aide à identifier et à résoudre des difficultés relationnelles avec autrui, telles que les conflits.

Thérapie psychodynamique ou d’inspiration analytique

Objectif : Explorer les schémas de pensée et comportements associés pleinement ancrés dans notre inconscient : en effet les actions et les pensées actuelles sont influencées (voire programmées) par nos expériences passées. La durée de ce type de psychothérapie varie considérablement en fonction des besoins et des objectifs du patient, allant de plusieurs mois à plusieurs années

Cette approche explore les expériences d’enfance, les rêves, les pensées et les émotions pour comprendre les motifs sous-jacents du comportement actuel. Il s’agit d’une exploration en profondeur des schémas émotionnels et relationnels.

Thérapie de groupe

Objectif : Permettre aux patients de partager leurs expériences, d’apprendre des autres et de développer le lien social et la communication.

La thérapie de groupe se fait sous la direction d’un thérapeute, les dépressifs peuvent exprimer leurs sentiments et leurs préoccupations souvent en partie similaires avec les autres membres du groupe. C’est un espace de soutien et partage d’expériences, d’où découle parfois des petites solutions utiles pour retrouver de la motivation sur les tâches quotidiennes ou d’autres choses.

Dépression chronique : méthodes alternatives en soutien

Les approches alternatives peuvent être très utiles dans le cadre de la dépression chronique, pour la prévention et pour le traitement.

Ces méthodes alternatives peuvent se suffirent à elles-mêmes dans une approche préventive, c’est-à-dire lorsque vous n’êtes pas « malade ». En revanche, lorsque la maladie est diagnostiquée, il est préférable de les envisager en complément d’un traitement conventionnel et non en remplacement.

Faisons un tour d’horizon des techniques alternatives les plus couramment explorées et pratiquées en France. Notons qu’en plus des effets thérapeutiques, ces différents soins apportent aux personnes atteintes de dépression : du réconfort, de la motivation, du bien-être, une forme de soutien, du lien social apaisant où l’on peut être soi. En somme “quelque chose” que le médecin ou le psychiatre n’ont pas la possibilité de vous offrir sous cette forme.

L’acupuncture (issue de la Médecine Traditionnelle Chinoise)

Certaines études suggèrent que l’acupuncture pourrait avoir un effet régulateur sur les neurotransmetteurs et les hormones liés à l’humeur.

L’acupuncture consiste à placer de fines aiguilles sur certains points spécifiques des méridiens (circuits énergétiques du corps humain), afin de rééquilibrer l’ensemble des énergies de l’organisme. Chaque méridien correspond à des systèmes du corps et de l’esprit. L’acupuncteur harmonise les blocages énergétiques, ainsi, l’énergie vitale corporelle circule mieux.

En fonction des symptômes de votre dépression, il évaluera sur quels méridiens (et sur quels points de ces méridiens) poser ses aiguilles. Par exemple, si vous êtes irritable, il agira sur les méridiens du foie et de la vésicule biliaire, si vous peinez à lâcher prise, ce sera sur le méridien du gros intestin, les angoisses sur celui du poumon, etc.

Le Shiatsu thérapeutique effectue une pratique similaire, les aiguilles en moins. Il se pratique par pression digitale et par moxibustion. Ce procédé, moxibustion, consiste à apporter de la chaleur sur des points d’acupuncture à l’aide de moxa (pour se faire une idée, cela ressemble à un bâton d’encens).

 L’hypnose

L’état hypnotique agit sur le système nerveux central et permet de travailler directement avec l’inconscient. L’hypnose facilite la modification des schémas de pensée et des comportements négatifs. Elle est également utilisée pour résoudre des traumatismes, diminuer les douleurs, cesser les comportements phobiques et addictifs, etc. Cette technique a été mise au point par le psychiatre Milton Erickson.

L’hypnose est une technique de reprogrammation mentale, qui amène une personne dans un état de conscience proche du sommeil. Les neuropsychiatres disent que “nous vivons dans notre cerveau” : c’est pourquoi le dialogue entre l’hypnothérapeute et l’inconscient du sujet peut permettre une sorte de ré-encodage de ses cognitions (schémas de pensée associés à des réactions émotionnelles et comportements automatisés).

Dans nos Cabinets Oser le Changement, nos praticiens en Activation du Changement sont formés à l’hypnose, mais aussi à d’autres techniques comme la Logosynthèse, l’EFT (technique de libération émotionnelle), le Zéro Mental. La méthode Oser le Changement est un accompagnement permettant une approche holistique et complète pour accompagner les personnes souffrants de dépression et d’addiction. Nous proposons des accompagnements personnalisés en fonction de votre situation.

La sophrologie

La sophrologie aide à apaiser le système nerveux central, elle réduit le stress, favorise la relaxation et améliore le bien-être. Elle permet de diminuer les symptômes dépressifs. La sophrologie a été mise au point par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo.

La sophrologie peut combiner des exercices dynamiques et des sophronisations (exercices de visualisation). Ces exercices se font avec des respirations suggérées (naturelle et ralentie) ce qui induit des effets calmants et relaxants.

La méditation en pleine conscience

La méditation en pleine conscience favorise la relaxation, elle permet de réduire l’anxiété et le stress, et elle augmente les capacités de résilience émotionnelle. C’est Jon Kabat-Zinn, professeur en médecine, qui a inventé la méditation en pleine conscience.

Cette méditation vise à recentrer l’attention de la personne sur l’instant présent, et à éliminer les pensées gênantes et envahissantes.

Le yoga (issue de la Médecine Traditionnelle Indienne)

Le yoga est un travail sur le corps alliant force, souplesse et cardio (respiratoire). Sur le plan psychique, le yoga aide à réduire l’anxiété et peut apporter un sentiment de paix intérieure.

Le yoga traditionnel combine postures, respiration et méditation avec visualisation, ce qui favorise le bien-être physique et mental.

Améliorer son hygiène de vie pour lutter contre la dépression

L’hygiène de vie et le mode de vie jouent un rôle important dans la gestion et la prévention des symptômes dépressifs. Voici quelques petits rappels et suggestions pour instaurer de bonnes habitudes, bienfaisantes pour la santé mentale :

Activité physique régulière : elle aide à libérer des endorphines (neurotransmetteurs) qui génèrent une sensation de bien-être et facilite le sommeil. Même une courte marche quotidienne peut faire une différence.

Sommeil : ayez une routine de sommeil en allant au lit et en vous levant à des heures fixes. Créez-vous un environnement propice au sommeil (obscurité, calme, température agréable, environnement feng shui).

Alimentation équilibrée : avec des protéines, des vitamines (fruits et légumes), des sucres lents (céréales, riz, pâtes, pomme de terre, pain, etc.).

Stimulants à éviter ou limiter car ils ont une incidence négative sur le sommeil et l’humeur : alcool, caféine (thé, café, soda), sucre, tabac.

Les drogues récréatives ou le surdosage de médicament sont à proscrire impérativement : ils peuvent augmenter le risque de dépression ou aggraver les symptômes dépressifs existants.

Faites de votre mieux pour gérer le stress avec une ou plusieurs pratiques de relaxation (méditation, cohérence cardiaque, yoga Nidra, sophrologie, etc.). Essayez d’organiser votre temps en fonction de comment vous vous sentez (to do list, petits objectifs accessibles et en nombre raisonnables, faire des poses, osez dire non quand c’est « trop pour vous »,…).

Restez connecté à vos proches, et aux personnes partageant vos intérêts. Maintenir ses relations sociales peut être un antidote puissant à la dépression. Privilégiez la compagnie des personnes qui vous font du bien moralement ( « personnes ressources ») et évitez autant que faire se peut celles qui vous perturbent.

Prenez la lumière naturelle un peu tous les jours, cela aide à réguler les hormones et l’humeur : de préférence le soleil, à défaut par luminothérapie.

– Consacrez-vous à des activités qui vous plaisent (lecture, musique, écriture, arts créatifs, cuisine, écoute de podcast, etc.). N’oubliez pas, parfois le plus dur c’est de s’y mettre ! Et songez que ces loisirs vous aident à détourner votre attention de vos pensées négatives et qu’ils peuvent vous procurer un sentiment d’accomplissement.

État dépressif chronique : médicaments

Le traitement médicamenteux de la dépression chronique (dysthymie) est similaire à celui de la dépression majeure. Plusieurs classes de médicaments antidépresseurs sont disponibles.

Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS)

Ils sont généralement les premiers à être prescrits en raison de leur profil d’effets secondaires relativement plus doux comparé à d’autres classes d’antidépresseurs.

Exemples d’ISRS : fluoxétine (Prozac), paroxétine (Paxil, Pexeva), citalopram (Celexa), escitalopram (Lexapro), sertraline (Zoloft). Les effets secondaires les plus courants sont : nausées, prise de poids, troubles du sommeil, sécheresse de la bouche, transpiration excessive, tremblements, diarrhée, diminution de la libido.

Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN)

Ils agissent sur la sérotonine et la noradrénaline.

Exemples d’IRSN : venlafaxine (Effexor XR), duloxétine (Cymbalta), desvenlafaxine (Pristiq, Khedezla). Les effets secondaires fréquents sont : nausées, sécheresse de la bouche, vertiges, somnolence, constipation, diminution de l’appétit, transpiration accrue.

Inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO)

Ils sont moins couramment utilisés en raison de leurs interactions alimentaires et médicamenteuses potentiellement dangereuses.

Exemples d’IMAO : phénelzine (Nardil), tranylcypromine (Parnate), isocarboxazide (Marplan), selegiline (Emsam). Les effets secondaires les plus courants sont : prise de poids, insomnie, battements de cœur irréguliers, vertiges, maux de tête, bouche sèche.

Antidépresseurs tricycliques (ATC)

Moins couramment utilisés aujourd’hui en raison de leurs effets secondaires plus prononcés, mais ils peuvent être efficaces pour certains individus dont l’état n’a pas été amélioré avec les autres antidépresseurs.

Exemples d’ATC : amitriptyline, nortriptyline (Pamelor), imipramine (Tofranil), desipramine (Norpramin). Les effets secondaires couramment observés : somnolence, sécheresse de la bouche, constipation, rétention urinaire, troubles du rythme cardiaque, baisse de la tension artérielle.

Antipsychotiques atypiques

Ils peuvent être utilisés seuls ou en association avec des antidépresseurs pour traiter la dépression résistante au traitement.

Exemples d’antipsychotiques atypiques : aripiprazole (Abilify), quetiapine (Seroquel), olanzapine (Zyprexa). Les effets secondaires courants sont : prise de poids, somnolence, tremblements, sensations de vertige.

 Les Stimulants

Dans certains cas, des stimulants, souvent utilisés pour traiter le TDAH, peuvent être prescrits pour augmenter l’efficacité des antidépresseurs.

Exemples de stimulants : méthylphénidate (Ritaline), dextroamphétamine. Les effets secondaires les plus fréquents sont : insomnie, augmentation du rythme cardiaque, augmentation de la tension artérielle.

Modulateurs du système glutamatergique

La kétamine et l’eskétamine (nom de spécialité SPRAVATO) sont des médicaments plus récents utilisés dans le cas de dépressions résistantes aux autres traitements. Ils sont administrés sous forme de spray nasal, et prescrits initialement par un psychiatre hospitalier. Ils agissent rapidement mais leur effet dure généralement moins longtemps que les autres antidépresseurs.

La dépression chronique est une maladie très éprouvante car elle se prolonge dans le temps, souvent sur plusieurs années. Les fluctuations des symptômes, l’impression de régresser régulièrement, peuvent donner à la personne atteinte le sentiment qu’il lui est impossible de s’en sortir durablement et qu’une vie apaisée est hors d’atteinte pour elle. Cependant, des réponses thérapeutiques existent et ont fait leurs preuves.

Les traitements médicamenteux peuvent constituer une solution efficace, mais les résultats sont variables selon les personnes. Certaines peuvent ressentir une amélioration de leurs symptômes dès les premières semaines. D’autres devront patienter plus longtemps pour ressentir une évolution significative. Un accompagnement régulier est impératif afin d’ajuster le traitement au fur et à mesure de l’évolution du trouble, soit pour essayer un autre antidépresseur en cas de réponse insuffisante, soit pour adapter les doses.

Les thérapies non médicamenteuses peuvent apporter un réel soulagement et être un soutien dans le traitement du trouble dépressif chronique déclaré. Elles peuvent également, si le patient en est au stade de ce qu’il ressent comme les prémices de ce trouble, constituer une prévention efficace, d’autant plus si une amélioration de l’hygiène de vie va de pair.

Un accompagnement personnalisé, à base de thérapies brèves spécifiques choisies pour leur efficacité et leur complémentarité, peut vous être proposé dans les Cabinets Oser le Changement.

FAQ :

Les épisodes d’humeur basse dans la dépression chronique se manifestent-ils par des symptômes toujours semblables ?

Non, les symptômes ne se manifestent pas de manière constante qualitativement et quantitativement. Vous pouvez avoir par exemple essentiellement des ruminations présentes sur des thèmes différents suivant votre contexte de vie du moment. Ces ruminations lors d’un autre épisode seront moins envahissantes, et les symptômes les plus marquants seront autres : trouble de l’appétit, du sommeil, etc.

Âgée de 45 ans, je suis atteinte de dépression chronique. Est-ce une conséquence de la dépression que j’ai traversée à l’adolescence ?

Effectivement, le fait d’avoir été confrontée à un trouble dépressif à l’adolescence peut constituer un facteur favorisant la survenue d’une dépression chronique à l’âge adulte. Ceci peut s’avérer d’autant plus prégnant si ce premier épisode dépressif n’a pas été correctement pris en charge (traitement inapproprié, arrêt trop précoce, etc.).

Sous traitement antidépresseur pour une dépression chronique, je ressens moins de symptômes gênants, mais je ne me sens pas réellement “mieux”, un peu comme anesthésié psychiquement. Est-ce normal ?

Des études tendent à montrer que si les antidépresseurs suppriment une bonne partie des souffrances psychiques, ils paraissent également “émousser” la capacité à éprouver des émotions bénéfiques telles que la joie, le contentement, le plaisir. Vous pourriez travailler cet aspect en combinant votre prise d’antidépresseurs avec une psychothérapie classique qui peut nécessiter un certain nombre de séances sur un temps assez long. Une autre option serait l’association de l’antidépresseur avec une thérapie plus brève permettant une reprogrammation mentale au niveau de vos pensées et réactions émotionnelles négatives : un accompagnement proposé par les Cabinets Oser le Changement pourrait vous convenir.

Mes proches me reprochent d’avoir “changé de personnalité”. En fait, je suis atteint de dépression chronique diagnostiquée après avoir vu mon médecin, puis un psychiatre. Cependant je n’ai pas informé mon entourage car je ne me sens pas crédible. Comment me sortir de cette impasse ?

La dépression chronique déclenche souvent une culpabilité chez la personne atteinte vis-à-vis de son entourage. Elle se reproche de ne pas arriver à faire face à ce qui lui arrive en puisant uniquement dans ses propres ressources. Elle aggrave ainsi son stress et son mal-être en voulant masquer sa maladie par crainte d’être rejetée ou d’être un fardeau pour ses proches. Vous pourriez vous faire aider par une personne de votre entourage en qui vous avez particulièrement confiance, ou par un psychothérapeute. Cet échange devrait vous permettre de dédramatiser la situation, d’oser parler de votre dépression en termes simples à vos proches. Ceci pourrait vous aider à mettre un terme à ce “point de cristallisation” (je ne dis rien / ils me reprochent mon changement de personnalité) où vous semblez vous être enfermé, et qui contribue probablement à aggraver votre état.

Ma mère qui était atteinte de dépression chronique depuis des années a fini par être diagnostiquée comme étant atteinte de la maladie d’Alzheimer. Les deux sont-ils liés ?

La survenue de la démence sénile peut être favorisée par un certain nombre de facteurs, dont la dépression. D’autres contextes sont également favorisants : hypertension artérielle mal régulée, diabète, alcoolisme, etc. La dépression peut être aussi la première manifestation de la démence