Comment soigner son addiction au médicament?
Publié le 4 septembre, 2024 par Marion Boisselière
L’addiction aux médicaments est un problème majeur de santé publique, aussi bien en France que dans le monde occidental.
Ce trouble débute le plus souvent par une prescription médicale tout à fait proportionnée et légale pour aider une personne à mieux supporter ses douleurs ou son anxiété. Pour certains, ce sera le premier pas vers une dépendance au produit prescrit. Les conséquences pourront alors atteindre non seulement la santé, mais aussi la sphère familiale et psycho sociale de la personne. Près de 21% des français de plus de 15 ans bénéficient d’une prescription de psychotropes une fois par an au minimum, essentiellement des somnifères, des anxiolytiques, des antidépresseurs. Ces chiffres montrent qu’une politique de santé publique mettant en œuvre la prévention, l’éducation, le soutien, est indispensable. Elle doit s’accompagner d’une surveillance globale de la prescription et de la consommation des médicaments susceptibles de conduire à une addiction.
Quelles sont les causes d’une addiction aux médicaments?
Les substances psychoactives tels que anxiolytiques, antidépresseurs, antalgiques opiacés (codéine, morphine), modifient l’activité cérébrale et mentale.
Elles peuvent ainsi provoquer une accoutumance du corps (dépendance physique) et un besoin de retrouver les sensations associées à la prise du produit (dépendance psychique).
Certaines personnes sont plus susceptibles de développer une telle addiction, notamment celles qui ont des prédispositions génétiques ou celles qui évoluent dans un environnement social ou professionnel propice au risque d’abus.
Quelles sont les signes et symptômes d’une addiction aux médicaments?
Les signes physiques : la personne ressent le besoin d’augmenter petit à petit la dose de médicament pour obtenir l’effet recherché (signe d’accroissement de la tolérance du corps).
Si le médicament n’a pas été pris, des sensations physiques telles que nausées, sueurs, tremblements, maux de tête, insomnie surviennent (signe de sevrage de l’organisme, c’est le “manque”). L’entourage de la personne peut observer des modifications de son apparence physique et de son comportement (aspect négligé, hygiène insuffisante….). Des problèmes de santé non préexistants et sans cause identifiable peuvent apparaître.
Les signes psychiques : ils se manifestent par une préoccupation constante et excessive de la personne pour se procurer et consommer le médicament en question. Cette obsession est ponctuée par de brusques fluctuations de l’humeur, allant de l’irritabilité à l’anxiété, avec parfois une euphorie soudaine et transitoire.
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De plus en plus incapable de gérer son stress, le sujet voit sa dépendance augmenter graduellement. Il pourra aller jusqu’à un retrait plus ou moins prononcé des sphères familiale, sociale, voire professionnelle.
Des problèmes légaux peuvent survenir, car l’individu va éventuellement tenter d’obtenir des prescriptions qui se recouvrent en consultant plusieurs médecins différents et ira en parallèle s’approvisionner dans diverses pharmacies.
Traitements et soins possibles contre une addiction aux médicaments?
La prise en charge doit être globale, et inclure un accompagnement psychologique, médicamenteux, social.
Approche psychologique : il s’agit d’identifier les causes sous-jacentes de l’addiction. puis de développer des stratégies de comportement.
Les TCC (thérapies comportementales et cognitives) sont particulièrement pertinentes pour réguler comportements et pensées vis-à-vis de l’usage du médicament.
Traitements médicamenteux : ils varient selon le médicament à la base de l’addiction. Certains sont destinés à traiter les manifestations dûes au sevrage. Des antidépresseurs, des anxiolytiques sont prescrits selon les besoins de la personne.
Accompagnement social : son rôle est essentiel. Ce peut être une aide à la gestion des problèmes pratiques quotidiens, des liens familiaux, de l’insertion professionnelle. Les groupes de soutien où la personne pourra échanger avec bienveillance et sans jugement sont particulièrement recommandés.
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Risques et conséquences si je ne traite pas mon addiction aux médicaments?
Au plan physique, la dépendance induit la nécessité d’augmenter les doses pour obtenir un effet identique (adaptation de l’organisme), ce qui conduit à un risque de surdose, voire d’overdose possiblement mortelle.
Le danger est encore plus important en cas de polyconsommation avec d’autres médicaments ou de l’alcool. Un syndrome de sevrage avec symptômes marqués (stress, anxiété, insomnie, convulsions, douleurs, diarrhée…) peut avoir lieu lors de tentative d’arrêt pas ou mal gérée. Il est à noter que l’addiction à certains médicaments provoque des troubles cognitifs importants (perturbations de l’attention et de la mémoire) et peut avoir une incidence dans le domaine professionnel, voire conduire à un accident du travail.
Au plan psychologique, l’addiction aux médicaments a des effets néfastes sur l’humeur (stress, anxiété, dépression) ce qui contribue à aggraver le trouble initial pour lequel le médicament en question avait été prescrit à l’origine.
Au plan social, la vie de l’individu est de plus en plus centrée sur sa compulsion, et va évoluer vers un isolement accompagné de difficultés relationnelles familiales, sociales et professionnelles.
Un nombre d’accidents et de décès significatifs existe par usage inapproprié du médicament (erreur de dosage, combinaison appropriée entre médicaments…).
Quelles sont les maladies possibles?
Des effets négatifs sur les capacités cognitives et la concentration sont fréquemment rencontrés dans ce type d’addiction. Des perturbations de l’humeur conduisent à l’isolement et à la marginalisation.
Différents troubles sont exacerbés : problèmes gastro-intestinaux, dermatoses, sensibilité à diverses infections, incidences sur le système cardio-vasculaire.
Les gestes de prévention pour lutter contre une addiction aux médicaments?
La prévention de l’addiction aux médicaments repose sur plusieurs points clés :
Qui consulter pour une addiction aux médicaments?
Le médecin traitant peut être votre premier contact pour évaluer avec vous votre degré d’addiction, votre contexte familial et professionnel. Il pourra ainsi vous conseiller et vous proposer si nécessaire une consultation avec un spécialiste ou une structure spécialisée.
La consultation d’un psychiatre ou psychologue peut vous orienter vers une thérapie individuelle pour traiter les problèmes sous-jacents de l’addiction et éventuellement vers un groupe de soutien.
Les CSAPA (Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) réalisent l’accompagnement et le suivi personnalisés, gratuit et anonyme, des personnes confrontées aux addictions.
Les addictologues peuvent effectuer une expertise spécifique de l’addiction et vous proposer un plan de sevrage adapté à votre cas.
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Participer à un groupe de soutien chaleureux est susceptible d’aider au soutien émotionnel et d’échanger des conseils pratiques lors du parcours contre l’addiction. Les services hospitaliers spécialisés reçoivent les personnes qui doivent effectuer un sevrage médicalement supervisé. C’est en particulier le cas lorsque des problèmes de santé conséquents sont associés à l’addiction. L’important est de ne pas rester isolé et de chercher de l’aide dès les premiers signes d’addiction aux médicaments. Un soutien professionnel et un environnement bienveillant sont essentiels pour surmonter une addiction. L’implication du Cabinet Oser le Changement dans l’accompagnement des problématiques d’addictions se concrétise par le développement de ses pratiques professionnelles spécifiques dans le contexte de l’addictologie et de la santé mentale.
Ainsi, l’institut offre dans ces domaines information, soutien, ressources et formations, ce qui lui confère un rôle d’accompagnement de choix, tant pour des professionnels de santé que pour des personnes en recherche d’aide pour combattre leurs addictions. Si vous êtes confronté à une dépendance aux médicaments, Oser le Changement peut constituer une ressource précieuse pour trouver des renseignements, des orientations, du soutien et pour contribuer à la réalisation de votre accompagnement en liaison avec votre parcours médical. Ne se substitue pas à un avis médical.
Pour conclure
En conclusion, retenons que la prévention de l’addiction aux médicaments implique une vigilance extrême. Elle doit s’exercer, de la part des professionnels de santé, dans une prescription et un suivi rigoureux des traitements dont ils font bénéficier leurs patients.
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En parallèle, ces derniers se doivent d’être informés précisément de l’utilisation responsable de leurs médicaments et respecter scrupuleusement leur traitement. En cas d’addiction, il est crucial de chercher de l’aide auprès de professionnels de santé tels que médecins généralistes, psychiatres, addictologues, ou au sein de structures spécialisées comme les CSAPA.
Des structures telles que Oser le Changement peuvent également jouer un rôle clé en offrant soutien et accompagnement aux personnes touchées par cette addiction.
FAQ
Le paracétamol peut-il conduire à une addiction ?
Non, il n’y a pas de risque de dépendance ou d’accoutumance au paracétamol. Cependant, il faut savoir qu’il y a risque de fragiliser le foie et les reins avec une consommation excessive et répétée. La dose à ne pas dépasser pour un adulte est de 4 g par jour.
Sachez que si avec 4 grammes de paracétamol, votre douleur n’a pas cédé, il n’y aura pas d’amélioration en “montant” jusqu’à 6, 7 grammes…
Un traitement de sevrage aux antidouleurs opiacés est-il obligatoirement fait en hôpital ?
Le sevrage aux opiacés peut être effectué en ambulatoire. Cependant, pour certains patients, le déroulement du sevrage nécessitera une hospitalisation s’il existe un état concomitant de perturbation notable de leur santé physique ou mentale.
Mésusage de médicament et addiction c’est la même chose ?
Non, le mésusage d’un médicament consiste à l’utiliser intentionnellement et de façon inappropriée pour un usage qui n’est pas conforme à son AMM (autorisation de mise sur le marché) et qui ne respecte pas les recommandations de “bonnes pratiques” préconisées pour ce médicament.
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