Comment soigner son addiction a la Kétamine ?

Publié le 16 septembre, 2024 par Marion Boisselière

La kétamine appartient à la famille des médicaments appelés anesthésiques dissociatifs. Elle est essentiellement utilisée en chirurgie comme anesthésique général et en soins intensifs pour sédater le patient.

Elle est aussi prescrite en milieu hospitalier pour les douleurs aiguës notamment après intervention chirurgicale, et pour gérer certaines douleurs chroniques. Elle peut être employée sous certaines formes et dosages, pour traiter des dépressions résistantes aux traitements conventionnels. La kétamine fait l’objet d’un usage détourné en raison de ses effets hallucinogènes et dissociatifs. Ces derniers consistent à un état de dissociation entre le corps et l’esprit, où la personne se perçoit comme observatrice, à l’extérieur de son corps et non impliquée dans ses perceptions physiques et émotionnelles.

Utiliser la Kétamine en tant que drogue récréative est totalement illégale et peut occasionner de graves conséquences sur le corps humain. C’est cet usage détourné qui peut conduire à des problèmes de dépendance et d’altération cognitive.

Quelles sont les causes d’une addiction à la Kétamine ?

De multiples facteurs interagissent de manière complexe dans le développement d’une dépendance à la kétamine :

Les facteurs psychologiques sont souvent une recherche d’évasion pour échapper au stress, à l’anxiété, à la dépression.

Par ailleurs, cela peut être une recherche de sensation de détachement de la réalité et d’euphorie provoquées par l’effet dissociatif de la Kétamine

Les facteurs sociaux incluent l’influence, voire la pression de groupe dans les milieux où la consommation est courante et l’accès facile.

Les facteurs biologiques peuvent être d’une part la prédisposition génétique et d’autre part l’accoutumance qui conduit à une consommation croissante pour continuer à obtenir les mêmes effets initiaux.

Comment agit-il?

Les facteurs environnementaux peuvent être l’exposition à un niveau de stress élevé ou le vécu de situations traumatisantes.

L’ exposition en milieu médical est susceptible de conduire une personne à utiliser la Kétamine pour un usage non médical.

La culture et les loisirs dans certains cercles sociaux, clubs, soirées.

L’usage récréatif de la Kétamine y est normalisé et signe l’appartenance à un monde festif et “glamour”.

10 signes d’une addiction à la Kétamine ?

Les critères qui signent une dépendance à la Kétamine sont classiques de l’addiction, en voici 10 :

  • 1. Augmentation de la tolérance du corps de la personne, ce qui provoque la nécessité d’augmenter les doses pour maintenir les effets et pour éviter les symptômes de manque.
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  • 2. Utilisation compulsive qui aboutit à une consommation incontrôlée en quantité, et aussi en durée.
  • 3. Incapacité à réduire ou arrêter la consommation de Kétamine, même en cas de désir sincère de diminuer ou stopper les prises.
  • 4. Préoccupation constante et obsessionnelle pour l’acquisition des doses et la consommation.
  • 5. Abandon progressif de l’ensemble des activités (professionnelles, sociales, familiales) objectivé par la négligence et même la cessation pour certaines.
  • 6. Persistance à l’utilisation continue de la Kétamine, même en ayant pleinement connaissance des conséquences délétères physiques et psychiques causées ou exacerbées par ce produit.
  • 7. Problèmes relationnels dans le cadre familial, social, professionnel.
Comment agit-il?
  • 8. Dysfonctionnement au niveau des capacités de l’individu dans le cadre de son travail ou dans ses études.
  • 9. Prise de risques inconsidérés en consommant la Kétamine dans un contexte de dangerosité extrême comme la conduite d’un véhicule.
  • 10. Apparition des symptômes de sevrage physiques et psychiques en cas de réduction ou de cessation des prises.

Les traitements et les soins possibles contre une addiction à la Kétamine

Le traitement de l’addiction à la kétamine nécessite une approche globale et personnalisée. Il peut inclure diverses stratégies thérapeutiques et de soutien adaptées aux besoins spécifiques de l’individu. Les principales composantes des traitements et des soins sont listées ci-après.

La désintoxication médicalisée (sevrage) a pour objectif d’assurer en toute sécurité la gestion des symptômes de sevrage.

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Elle peut être effectuée en milieu hospitalier ou dans un centre spécialisé, ce qui est d’autant plus recommandé si l’individu connaît des problèmes de santé associés, ou présente d’autres addictions.

La TCC (thérapie comportementale et cognitive) permet d’identifier puis modifier les schémas de pensées, les croyances et comportements qui contribuent à l’addiction. Elle conduit au développement de stratégies d’adaptation afin de gérer le stress et d’éviter les rechutes.

La thérapie individuelle fournit un espace sûr et rassurant pour explorer les causes profondes de l’addiction. Elle inclut diverses méthodes adaptées à la personne.

La thérapie de groupe, sous la direction d’un thérapeute, offre un espace de soutien et d’échange sans jugement qui favorise un sentiment de compréhension mutuelle et de communauté bienveillante.

SEVRAGE ALCOOL : LES SYMPTÔMES PHYSIQUES

La médication traite les troubles concomitants tels l’anxiété et la dépression qui peuvent être à la fois des causes et des conséquences de l’addiction.

Elle est prescrite par un médecin spécialiste en complément des autres formes de thérapie.

Les programmes de rétablissement à long terme ont pour objectif de maintenir l’abstinence et prévenir les rechutes sur le long terme.

Il peut s’agir de programmes résidentiels, de rencontres de groupes de soutien comme Narcotiques Anonymes, ou de suivis thérapeutiques continus.

L’éducation et la prévention des rechutes visent à fournir des outils et des compétences pour gérer le retour des envies de consommation et prévenir les rechutes.

Elle rassemble des techniques de gestion du stress, et des outils de planification pour envisager un avenir sans consommation de Kétamine.

Quels sont les risques et les conséquences si je ne traite pas mon addiction à la Kétamine ?

Ne pas traiter une addiction à la kétamine peut entraîner une série de risques et de conséquences graves, à la fois sur le plan physique, psychologique, et social.

Addiction Kétamine : risques et conséquences physiques

Poursuive une conduite addictive à la Kétamine peut avoir des impacts graves sur la santé physique, à savoir :

  • Problèmes urinaires : l’utilisation prolongée de la kétamine peut causer des dommages graves au système urinaire, incluant des difficultés à uriner, des douleurs et pressions au niveau de la vessie (cystite interstitielle). Des  dommages aux reins sont possibles.
  • Problèmes hépatiques : certains utilisateurs de kétamine à long terme peuvent avoir une atteinte de leur foie les amenant à des problèmes hépatiques sévères.
Comment agit-il?
  • Troubles gastro-intestinaux : l’usage chronique peut engendrer des douleurs abdominales et des nausées.
  • Risques cardiovasculaires : la pression artérielle et le rythme cardiaque sont augmentés ce qui entraîne possiblement des complications cardiovasculaires graves.
  • Maladies infectieuses :  contracter des infections telles que le VIH et l’hépatite C est fréquent dans le cadre de la consommation par injection avec partage d’aiguilles.

Addiction Kétamine : risques et conséquences psychologiques

La prise compulsive de Kétamine peut conduire à développer ou accentuer des troubles psychiatriques et neurologiques :

  • Dépendance et tolérance : la dépendance psychologique et l’augmentation de la tolérance nécessitent des doses de plus en plus importantes pour obtenir des effets équivalents.
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  • Troubles de l’humeur :  l’anxiété, la dépression et d’autres troubles mentaux  peuvent être induits ou bien exacerbés s’ils étaient préexistants .
  • Altérations cognitives : des difficultés à se concentrer, à mémoriser, et d’autres perturbations au niveau des cognitions apparaissent en cas d’usage prolongé.
  • Psychoses et dissociation : des expériences psychotiques incluant des hallucinations et des épisodes dissociatifs peuvent survenir, d’autant plus en cas de consommation importante à doses élevées.
  • Dommages neurologiques : des recherches sont en cours qui tendent à démontrer que l’usage de Kétamine à long terme entraîne des dommages neurologiques.

Autres risques

A terme, une addiction à la Kétamine peut conduire à des problèmes dans les relations sociales, dans la vie professionnelle ou encore sur le plan juridique.

Comment agit-il?
  • Isolement social : la consommation de kétamine peut conduire à un retrait des activités sociales.
  • Problèmes professionnels :  les performances professionnelles sont impactées et sont susceptibles d’entraîner une perte d’emploi et des difficultés financières.
  • Conflits relationnels : les relations avec partenaire, famille, amis  peuvent être très sérieusement affectées.
  • Problèmes légaux et juridiques : la possession et l’utilisation de Kétamine hors prescription médicale sont illégales dans la plupart des pays, ce qui entraîne des risques d’arrestations et de condamnations.

Prévention : comment éviter l’addiction à la Kétamine

La prévention individuelle de l’addiction à la Kétamine repose sur les points clés préventifs ci-après.

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Il est essentiel de s’informer sur les risques et les effets de la kétamine pour comprendre pourquoi il faut absolument éviter l’abus de cette substance, et surtout comment s’en préserver.

Développer des compétences pour gérer le stress de manière saine est primordial et peut diminuer la tentation de se tourner vers ce type de substance.

Participer à des activités renforçant la confiance en soi et l’autonomie, réduit l’envie de chercher une fuite à ses problèmes et insatisfactions à court terme dans l’usage de drogues.

Essayer de cultiver des relations saines avec son entourage familial et amical est une bonne base qui permet de trouver du soutien lorsqu’on est confronté à des difficultés assorties de tentations d’usage de substances.

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Il ne faut jamais hésiter à consulter un professionnel pour des conseils et un traitement si besoin, si l’on est confronté à des problèmes de stress ou de troubles de l’humeur. L’automédication est à proscrire absolument.

Soyez attentif à vos propres comportements et à ceux des autres, ainsi vous pourrez percevoir sans délai les signes précoces de l’abus de substances.

Alternatives à la prise de Kétamine

Concernant la gestion de la douleur, des options autres que la Kétamine existent : les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) pour la douleur légère à modérée, les opiacés pour les douleurs sévères (mais avec un risque d’addiction), et enfin, les antidépresseurs / anticonvulsivants pour la douleur chronique.

En cas de dépression, les ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) et les ATC (antidépresseurs tricycliques), la psychothérapie, et la stimulation magnétique transcrânienne sont des alternatives à la prise de Kétamine.

Enfin, d’autres méthodes comme l’exercice physique, la méditation, la relaxation peuvent aider à gérer le stress, l’anxiété et la douleur.

Trouver l’option la plus adaptée suppose un échange avec un professionnel de santé afin d’examiner chaque situation.


Qui consulter pour une addiction à la Kétamine ?

Pour une addiction à la kétamine, il est impératif de consulter des professionnels de santé spécialisés dans le traitement des dépendances et des troubles liés à l’usage de substances. Un médecin généraliste est apte à faire une évaluation initiale, à vous donner des conseils préliminaires, et à vous orienter vers des spécialistes.

Comment agit-il?

Un psychiatre vous prescrira des médicaments pour gérer les symptômes de sevrage, les troubles concomitants à l’addiction (dépression, anxiété) et jouera le rôle de soutien dans votre processus de rétablissement.

Les psychologues et psychothérapeutes proposent des thérapies comportementales et émotionnelles, comme les TCC (thérapie cognitive-comportementale) qui peuvent contribuer à la modification de vos comportements et pensées liés à l’usage de la Kétamine.

Des Centres de traitement des addictions offrent une gamme étendue de services de soutien pour les addictions. Ils incluent conseil, entretiens individuels, thérapie de groupe.

Certains proposent des programmes de désintoxication et de réhabilitation résidentiels.

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Les groupes de soutien, tels que Narcotiques Anonymes (NA), sont recommandés. Vous pourrez y trouver un environnement chaleureux de soutien mutuel pour partager des expériences et des stratégies pour gérer vos troubles.

Des services de santé mentale communautaires, comme les CSAPA (Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) mettent à disposition un accès à des conseils, à un soutien psychologique, et à des orientations vers des services spécialisés.

Des spécialistes en toxicomanie ou des spécialistes en dépendance fournissent un soutien spécifique pour gérer l’addiction et se rétablir en s’en libérant. L’Institut ADIOS est un centre privé pour arrêter les addictions en faisant un travail au niveau inconscient et en identifiant l’origine du comportement de dépendance.

Pour conclure

Pour se soigner d’une addiction à la Kétamine, il faut une approche pragmatique complète, incluant le soutien médical pour les symptômes de sevrage, des thérapies pour traiter les causes profondes de l’addiction, et un accompagnement psycho-social.

Les CSAPA sont des ressources clés offrant l’accès à des spécialistes.

Échapper définitivement à l’usage addictif de la Kétamine combine traitement, soutien, et prévention, ce qui nécessite un engagement sans faille dans un processus de soin accompagné de l’utilisation de stratégies pour minimiser les chances de rechute.

FAQ

Mon psychiatre me prescrit de la Kétamine pour ma dépression et j’ai une tendance aux addictions : que faire ?

Si vous avez une tendance aux addictions et que votre psychiatre vous prescrit de la kétamine pour la dépression, il est crucial d’en discuter ouvertement avec lui.

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Expliquez vos préoccupations concernant votre risque d’addiction et demandez s’il existe d’autres options de traitement ou des mesures de précaution supplémentaires à prendre.

Une communication ouverte avec votre psychiatre est essentielle pour assurer un traitement sûr et efficace.

Qu’est-ce la Kétamine, et pourquoi rend-elle dépendante ?

La kétamine est un médicament anesthésique dissociatif utilisé pour son effet analgésique et ses propriétés hallucinogènes.

Elle peut provoquer une dépendance en agissant sur les récepteurs du cerveau, entraînant des sensations de bien-être et d’euphorie, ainsi qu’une tolérance et une envie croissantes d’utilisation.

La kétamine est un médicament anesthésique dissociatif utilisé pour son effet analgésique et ses propriétés hallucinogènes.

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Elle peut provoquer une dépendance en agissant sur les récepteurs du cerveau, entraînant des sensations de bien-être et d’euphorie, ainsi qu’une tolérance et une envie croissantes d’utilisation.

Peut-on remplacer la Kétamine par un autre médicament ne provoquant pas d’addiction ?

Oui, il existe d’autres médicaments qui peuvent être utilisés pour traiter des affections similaires sans provoquer d’addiction, tels que certains antidépresseurs ou thérapies alternatives comme la psychothérapie ou la stimulation magnétique transcrânienne.

On peut également pratiquer des électrochocs (ECT), ou électroconvulsivothérapie, comme traitement pour certains types de dépression résistante sans risque de provoquer une dépendance. Cependant, leur utilisation dépend de la situation clinique spécifique de chaque patient et est généralement réservée aux cas graves et résistants aux autres traitements.