Sevrage cannabique et dépression
Publié le 2 décembre, 2024 par Marion Boisselière
Les études estiment que l’humeur dépressive est l’un des symptômes les plus fréquents du sevrage cannabique.
Il est seulement devancé par la nervosité et l’anxiété, l’hostilité et les troubles du sommeil. C’est donc un véritable problème, qui peut arriver à toute personne en période de sevrage. Il est donc important de savoir reconnaître les signes et de pouvoir soigner cette dépression pour ne pas qu’elle s’installe et pour pouvoir se sevrer du cannabis avec le moins de difficultés possible.
Le sevrage cannabique, déclencheur de troubles dépressifs
Se sevrer du cannabis (ou de toutes autres drogues), ce n’est jamais facile. Et l’un des problèmes particulièrement difficile à surmonter lors du sevrage cannabique, et qui n’est pas forcément connu, c’est le déclenchement de troubles dépressifs.
Ce symptôme d’humeur dépressive peut arriver dès le premier jour de sevrage, avec un maximum d’intensité entre le deuxième et le sixième. Il a tendance à diminuer en fin de deuxième semaine, mais il peut s’éterniser chez certaines personnes. Il est donc toujours important de le soigner.
Ces troubles dépressifs peuvent venir de plusieurs facteurs : tout d’abord, la perte du sentiment de bien-être que provoque la consommation de cannabis. Si la consommation était régulière, le corps et l’esprit se sont habitués à se sentir détendus et maintenant que cette sensation disparaît, le corps se sent perdu.
Le sentiment de dépression peut aussi venir des symptômes physiques ressentis pendant le sevrage et difficiles à supporter pour certaines personnes : douleur abdominale, hypersudation (transpiration excessive), frissons, fièvre, tremblements et maux de tête. Ces désagréments entraînent naturellement un sentiment de mal-être et peuvent même faire naître un sentiment d’anxiété.
Enfin, le “craving” en lui-même (envie irrépressible de consommer la substance dont on est en train de se sevrer) peut également provoquer la dépression (en particulier chez les femmes) et cette dépression peut s’installer durablement, et perdurer lorsque le sevrage est complet, si elle n’est pas prise en charge par des professionnels de santé.
En plus d’une dépression qui dure, l’autre risque de ces symptômes dépressifs, c’est de voir la personne en sevrage retomber dans l’addiction. Il faut donc briser ce cercle vicieux pour pouvoir se sevrer dans les meilleures conditions.
Pouvoir se soigner
Pour pouvoir se soigner de ces troubles dépressifs liés au sevrage cannabique, il existe plusieurs solutions.
Tout d’abord, il est particulièrement important d’être entouré de ses proches et de savoir qu’on peut compter sur eux. Si l’humeur dépressive reste supportable, voir ses amis et s’occuper l’esprit en pratiquant des activités physiques, créatives ou simplement amusantes, peut parfois suffire à faire passer le symptôme. Cependant, si le problème est plus important, il faut pouvoir s’adresser à des professionnels.
Il ne faut pas négliger les solutions apportées par la médecine : pour commencer, il faut privilégier un suivi psychologique, auprès de son médecin généraliste et d’un psychologue. Ce suivi permettra aux professionnels de santé de savoir ce dont le patient a véritablement besoin. Par exemple, il est possible que les médecins dirigent le patient vers un traitement par antidépresseurs. Dans ce cas, ce sera également leur rôle de vérifier l’efficacité ou non de ce traitement et de faire en sorte qu’aucune accoutumance ne se développe.
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Si l’on ne souhaite pas s’adresser à son médecin généraliste, il existe également des traitements thérapeutiques à suivre dans des centres de soins spécialisés contre les addictions (CSAPA = Centre de soin d’accompagnement de prévention en addictologie). Ces structures sont créées spécialement pour aider les personnes atteintes de ce genre de troubles, il ne faut donc pas hésiter à les contacter. Elles trouveront les solutions adaptées à chaque situation et ne porteront aucun jugement.
Enfin, si les troubles dépressifs deviennent trop importants (par exemple, en cas de pensées ou actes suicidaires), il y a la possibilité de se faire hospitaliser. L’hospitalisation dure au maximum quelques semaines et n’est qu’une solution immédiate – il faudra ensuite passer par les structures évoquées précédemment pour pouvoir se remettre complètement d’aplomb.
Le sevrage cannabique est une épreuve difficile à surmonter lorsqu’on veut pouvoir arrêter la consommation de cette drogue psychotrope. La dépression, ou les humeurs dépressives, sont des symptômes qu’il n’est pas rare de rencontrer dans une telle situation. Il est donc important de pouvoir reconnaître le problème et de se diriger vers les personnes les plus à même d’aider à les soigner. Les solutions pour sortir de cette situation existent, il ne faut donc pas hésiter à demander de l’aide.
Les questions les plus fréquentes
Comment reconnaître les signes ?
Une personne atteinte de dépression ou de signes dépressifs causés par le sevrage du cannabis doit pouvoir être soignée. Cependant, il faut tout d’abord être en mesure de reconnaître les signes en question.
Les principaux symptômes sont une irritabilité nouvelle, par exemple, être agacé en permanence sans savoir véritablement pourquoi, une certaine nervosité, c’est-à-dire se sentir impatient, agité et excité, une diminution de l’appétit, une grande anxiété et beaucoup de stress. Enfin, une humeur dépressive inhabituelle, l’envie de ne rien faire, une sensation de tristesse constante et une baisse d’estime de soi sont également des sensations souvent ressenties. Les idées suicidaires sont quant à elles des signes d’alerte qu’il ne faut absolument pas ignorer et il ne faut pas hésiter à contacter le numéro national de prévention du suicide (3114).
Physiquement, il n’est pas rare de ressentir des difficultés d’endormissement, de subir des insomnies, d’avoir des nausées et des palpitations et une sensation d’oppression dans la poitrine ou encore des difficultés de concentration.
Il est possible que ces symptômes étaient déjà ressentis avant la consommation de cannabis, et qu’ils fassent leur retour dû à l’arrêt de la substance : c’est en effet un symptôme qui se retrouve plus fréquemment chez les personnes ayant connu des antécédents familiaux ou personnels de troubles dépressifs, et il arrive souvent que la consommation de cannabis commence en tant que tentative d’automédication de l’anxiété ou de la dépression. Toutefois, il est également très probable que ce soit le sevrage en lui-même qui cause ces soucis. Et, quelle que soit la raison, il est de toute façon très important de se faire soigner.
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