COMMENT BIEN CHOISIR SON SUBSTITUT NICOTINIQUE ?
Publié le 30 août, 2024 par Marion Boisselière
Vous avez sûrement entendu parler de l’efficacité des substituts nicotiniques dans le traitement de la dépendance à la cigarette.
Aujourd’hui, ces produits existent en plusieurs formes et sont disponibles à la pharmacie avec ou sans ordonnance. Du patch au spray buccal, cet article vous propose un large catalogue des substituts nicotiniques. Et vous oriente dans le choix du produit qui vous conviendrait.
Qu’est-ce qu’un substitut nicotinique ?
Les substituts nicotiniques sont des substances médicamenteuses à base de nicotine « thérapeutique. » Ils sont prescrits dans le sevrage tabagique afin d’adoucir les syndromes de manque liés à l’arrêt du tabac et freiner l’addiction.
C’est dans les années 1970 que le chimiste suédois Ove Fernö développe les substituts nicotiniques.
Il part sur le principe selon lequel la nicotine est la substance responsable de l’addiction au tabac et non le tabac
lui-même.
Cette thèse sera révélée plus tard par les scientifiques. Dans les faits, lorsqu’un fumeur absorbe la fumée de cigarette,
il inhale la nicotine qui va produire par la suite de la dopamine.
Ce neuromédiateur agit sur le système nerveux en influençant sur le comportement.
Le fumeur est alors placé dans un état d’euphorie et la dépendance s’installe lorsqu’un fumeur est toujours animé par la recherche de cette sensation provoquée par la cigarette .
Le système nerveux commencera alors à s’y habituer et réclamera sans cesse la nicotine.
Les substituts nicotiniques en tant que produit succédané à la nicotine présentent leurs utilités en facilitant le sevrage tabagique. En plus d’approvisionner le futur non-fumeur en faible taux de nicotine et de manière régulière.
Ils aident le cerveau à se désaccoutumer de la nicotine.
Les premiers substituts nicotiniques étaient des gommes et destinés aux sous-mariniers suédois, car ces derniers ne supportaient pas de s’abstenir de fumer dans
les sous-marins.
Comment bien choisir son substitut nicotinique ?
Comment bien choisir son substitut nicotinique ?
On ne s’étonne pas du fait que les substituts nicotiniques ou TNS (traitement nicotinique de substitution) soient fortement recommandés ces dernières années. Leur efficacité ne peut plus être mise en doute quand on prend en compte le taux d’abstinence des anciens fumeurs ayant été sous un TNS par rapport aux fumeurs sous d’autres traitements. En effet, 18 % d’utilisateurs de substitut nicotinique s’abstiennent de la cigarette après un an de sevrage contre 10 % des non-utilisateurs.
Chaque fumeur a un rapport singulier avec la cigarette. C’est pourquoi un fumeur peut être plus ou moins sensible à la nicotine. S’arrêter brusquement de fumer n’est pas chose facile, les substituts nicotiniques facilitent le sevrage tabagique, il convient préalablement de faire le choix parmi les 5 substituts nicotiniques existants.
Patch à la nicotine
Le patch ou timbre de nicotine est un timbre qui diffuse la nicotine dans l’organisme par la peau. C’est le substitut nicotinique le plus prisé car il peut être porté jusqu’à 24 heures. Il suffit juste de choisir le bon dosage (7 mg / 14 mg / 21 mg sur 24 heures et 15 mg / 10 mg / 5 mg sur 16 heures) et d’appliquer le patch sur une partie du corps (généralement le bras). Ainsi, le patient reçoit une dose de nicotine de façon régulière et suffisante pour ne pas sentir les syndromes de manque.
- Mode d’emploi : Il est indispensable de lire attentivement la notice et suivre scrupuleusement les consignes. Le patch doit être posé chaque matin. Il est important d’alterner quotidiennement la partie du corps où s’applique le patch. Avant de le placer, pensez à nettoyer le site d’application, la peau ne doit pas être irritée, ni trop grasse et encore moins avoir la présence de poils sinon le patch risque de se décoller.
- L’effet du patch peut se ressentir au bout de trente minutes et s’accentue pendant la journée. Il est possible de passer la nuit avec un patch de 24 heures si l’intervalle de temps entre le réveil et l’envie de cigarette est inférieur à 30 minutes.
Certaines personnes peuvent rencontrer des cas d’allergie avec la colle du patch si la situation se présente, pensez à changer de marque. Après l’utilisation d’un patch, il est impératif de le retirer ensuite le plier et le jeter hors de la portée des enfants.
- Posologie : appliquer un patch à la nicotine sous la plante du pied peut parfois être plus bénéfique.
- Avantage : les patchs diffusent des doses fixes et constantes de nicotine au corps sans que vous effectuez le moindre effort. Simples et pratiques, ils donnent une facilité d’utilisation aux patients. Il est possible d’associer un autre substitut au patch si le patient réclame davantage de nicotine.
- Inconvénient: les patchs causent très souvent des éruptions cutanées, une irritabilité de la peau. Pensez donc à suivre scrupuleusement les indications.
Gomme à mâcher
Ce sont les premiers substituts nicotiniques qui ont vu le jour. Cette fois la nicotine est obtenue par la mastication de la gomme. Avoir la bouche occupée soulage à la fois le patient contre les symptômes du sevrage et fait passer rapidement l’envie de fumer.
Pour rendre agréable la mise en bouche, les gommes à mâcher sont disponibles en saveurs différentes (Orange, fraise, menthe etc.) Aussi ils existent en deux quantités de dosage 2 mg réservé au personnes souffrantes d’une légère dépendance et 4 mg destiné aux gros fumeurs.
- Mode d’emploi : pour accroître l’efficacité de la gomme, il faudrait la mâcher lentement 5 à 6 fois toutes les 2 minutes en la gardant contre la joue. Ce procédé permet à la nicotine de se propager dans l’organisme à travers la muqueuse buccale. Utilisez la gomme une fois que vous sentez l’envie de fumer, c’est-à-dire : gérer «coup par coup» ses tentations de fumer durant son sevrage tabagique.
- La durée moyenne d’utilisation d’une gomme à mâcher est de 30 minutes passé ce délai la gomme ne délivrera plus de nicotine. Pensez à avoir une quantité suffisante pour tenir vos journées et gérer au mieux vos envies de fumer. Évitez l’usage des gommes si vous portez des appareils dentaires.
- Posologie : le traitement par gomme à mâcher se fait traditionnellement en 2 phases. La première consiste à utiliser 8 à 12 gommes par jour. Elle dure environ 3 mois mais peut varier selon la pertinence de la dépendance du patient. Le fumeur rentre dans la deuxième phase quand son envie de fumer devient de moins en moins irrépressible. On réduit progressivement le nombre de gommes à mâcher jusqu’à atteindre 1 à 2 utilisation par jour.
- Avantage : l’usage de la gomme évite la prise de poids associée au processus de sevrage. La dose de nicotine contenue dans la gomme permet un soulagement rapide des symptômes du sevrage. Cela augmente les chances de réussite du traitement.
- Inconvénient : une mastication non appropriée de la gomme peut provoquer une irritation de la bouche, des brûlures d’estomac, des troubles digestifs et augmente la sécrétion salivaire. On peut noter également une augmentation de la fréquence cardiaque. Certaines personnes peuvent être victimes de trouble du sommeil.
Les comprimés de nicotine
Les comprimés de nicotine sont produits en plusieurs formes, comprimés ou pastilles à sucer et comprimés à dissoudre. Ces formes sont des alternatives à la gomme à mâcher et donnent plus de discrétion. Le fumeur a juste à sucer ou laisser fondre le comprimé sous la langue. Ainsi, la muqueuse buccale absorbe la nicotine et le diffuse dans le corps.
La dose de nicotine contenue dans les comprimés est de 1 à 2 mg pour les comprimés à sucer et de 2 mg pour ceux à dissoudre.
- Mode d’emploi : Placer et laisser fondre le comprimé sous la langue, ou simplement le sucer, il est interdit de le croquer et surtout de l’avaler. Le comprimé a sucer doit durer 30 minutes dans la bouche.
- En cas de goût désagréable adoptez la méthode park and chew (stoppez la succion et placez le comprimé entre la joue et la gencive puis recommencer jusqu’à atteindre les 30 minutes). Dès les premières minutes le fumeur peut ressentir son envie de fumer s’estomper. Évitez de manger 15 minutes avant, pendant et après l’utilisation d’un comprimé nicotinique.
- Posologie : Généralement, le nombre de prises de comprimés est estimé entre 8 et 12 par jour avec une marge tolérance (25 pour les faibles doses et 15 pour les doses fortes).
Il est formellement déconseillé d’en utiliser au-delà de cette marge. Si le patient n’arrive pas satisfaire ses besoins, il est possible d’associer aux comprimés d’autres substituts nicotiniques.
Par exemple : le patch.
- Avantage : pour un même dosage les comprimés fournissent 25 % de nicotine en plus que les gommes à mâcher. Ils peuvent diminuer voire supprimer les symptômes de manque.
- Inconvénient: les effets indésirables des comprimés sont limités et minimes. Néanmoins, on peut leur reprocher d’avoir un goût désagréable.
Inhalateur de nicotine
Un inhalateur de nicotine se présente sous forme de tube plastique semblable à une cigarette auquel on associe une capsule ou une cartouche.
Ce type de substitut nicotinique aide le patient-fumeur non seulement à atténuer les syndromes de sevrage et mais aussi facilite la transition comportementale à travers le geste de fumer.
- Mode d’emploi : Il faut aspirer par le bout du tube la dose de nicotine contenue dans la cartouche. La nicotine parvient à l’organisme par l’inhalation de microgouttelette de nicotine. Le poumon n’est pas concerné par l’absorption. Elle se fait au niveau de la muqueuse buccale pour atteindre la circulation sanguine.
- Les cartouches peuvent contenir 5 à 10 mg de nicotine. Il faut les changer après 5 ou 6 utilisations. Inhaler une cartouche de 10 mg correspond à la consommation de 4 cigarettes. L’apport en nicotine est suffisant pour combler les besoins d’un patient.
- Posologie : Le sevrage débute avec une indication de 12 cartouches par jour. Le nombre de cartouches diminue graduellement au fur et à mesure, tout le long du traitement.
- Avantage : ce traitement est très utile quand le geste de fumer est important pour le patient-fumeur.
- Inconvénient : l’inhalateur peut être la cause de certains effets nocifs tels que les céphalées, les nausées, les vertiges.
La nicotine en spray buccal
Le spray buccal est un flacon à pompe à diffuser dans la bouche à l’aide du spray.
On obtient de la nicotine par pulvérisation. Il est indiqué pour les cas de sevrage immédiat de tabac.
Par rapport aux substituts nicotiniques tels que le comprimé ou la gomme, le spray favorise une absorption rapide de la nicotine par la muqueuse buccale.
- Mode d’emploi : pulvérisez le spray dans la bouche. Chaque pulvérisation délivre 1 mg de nicotine. Quand vous pulvérisez, faites attention à ne pas inhaler la nicotine, vous éviterez ainsi le contact entre le produit et vos voies respiratoires. Aussi, il faut éviter d’avaler la nicotine délivrée par le spray cela réduit son efficacité. Il ne faut ni boire ni manger au cours d’une pulvérisation buccale. Il est strictement interdit de fumer pendant un traitement par spray buccal.
- Posologie : Un flacon de spray contient 150 doses de nicotine. Le nombre de pulvérisations maximum est de 4 par heure. Toutefois, il ne faut pas excéder 2 pulvérisations par prise et 64 par tranche de 24 heures. Le traitement par spray buccal dure 6 mois maximum. Il est déconseillé d’aller au-delà de ce délai.
- Avantage : les sprays soulagent rapidement les syndromes de sevrage. Ils optimisent les chances d’arrêter la cigarette. Ils contiennent un goût frais et agréable.
- Inconvénient: l’irritation de la bouche et de la gorge
Les précautions à prendre
Même si les substituts nicotiniques sont considérés comme des traitements moins risqués, il faut quand même prendre certaines dispositions. Sachez que des dangers des substituts nicotiniques peuvent survenir s’ils sont mal utilisés. C’est pourquoi il faut lire attentivement les notices et suivre les conseils de votre médecin ou pharmacien. Enfin, avant d‘arrêter la prise d’un substitut nicotinique, il faut également consulter son médecin traitant.
En cas de grossesse
La consommation de cigarettes est fortement déconseillée durant la grossesse, afin de protéger la mère et le fœtus.
Pour se donner les chances d’aller à terme de la grossesse, les substituts nicotiniques peuvent être autorisés pour les femmes enceintes sous réserve médicale.
Après l’accord du médecin, il faudra faire un choix de substituts nicotiniques en période de grossesse.
Comment se faire rembourser l’achat des substituts nicotiniques ?
Pour se faire rembourser l’achat des substituts nicotiniques, il faut tout d’abord consulter la liste des substituts nicotiniques remboursable par l’Assurance Maladie.
Le substitut doit être prescrit par un médecin ou un autre professionnel de la santé. Il faut que l’ordonnance fasse mention uniquement de substitut nicotinique (ne pas inscrire d’autre médicament sur la même ordonnance).
Les questions fréquentes
Les questions fréquentes
Comment savoir quel substitut nicotinique me convient le mieux ?
Comment savoir quel substitut nicotinique me convient le mieux ?
Il existe plusieurs formes de substituts nicotiniques.
Pour savoir lequel vous conviendrait, il est important de demander conseil à un médecin.
Ce dernier pourra évaluer votre attente et vous prescrire le produit qui vous correspond.
Est-ce qu’un substitut nicotinique remplace une dépendance par une autre ?
Le risque de dépendance aux substituts nicotiniques est faible voire inexistant.
En effet, le taux de nicotine contenu dans les substituts nicotiniques est largement faible par rapport à la nicotine que l’on peut inhaler dans la pratique du tabagisme actif.
Les substituts nicotiniques contiennent-ils des effets secondaires ?
Les effets secondaires sont très peu présents dans le traitement nicotinique de substitution.
Ces effets indésirables surviennent parfois par une mauvaise utilisation du substitut.
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