La psychose cannabique

 

Publié le 1 décembre, 2024 par Marion Boisselière

Le cannabis est une drogue psychoactive extraite du chanvre. Présent sous diverses formes (fleurs et feuilles séchées, haschisch…), le cannabis est utilisé pour ses effets thérapeutiques et récréatifs.

 

Les effets du cannabis varient d’une personne à une autre, et en fonction de la quantité consommée mais cette drogue peut provoquer des bouffées délirantes. Ces bouffées délirantes sont appelées “pharmacopsychoses” et sont causées par la prise de produits hallucinogènes (comme le LSD). Lorsqu’elles sont causées par le cannabis, ce syndrome est appelé psychose cannabique (cannabic psychosis). A cause de ce phénomène, de nombreuses études scientifiques se sont penchées sur les liens qui unissent le cannabis et les troubles psychiques.

Quels sont les risques liés à la consommation de cannabis ?

Le cannabis bénéficie d’une image de drogue “douce”, presque inoffensive, dans la société. Une drogue qui permet de se détendre et qui n’aurait pas d’effet dangereux et irréversible sur le corps et l’esprit. Cependant, les choses sont loin d’être aussi simple : les dangers liés à la consommation de cannabis existent et ils ne doivent pas être ignorés. Des études scientifiques ont en effet observé qu’une utilisation constante de cannabis peut provoquer un déclin neuropsychologique : le cannabis diminuerait les capacités intellectuelles et les facultés liées à la mémoire. La consommation, même occasionnelle, de cannabis perturbe les perceptions sensorielles (auditives et visuelles) et altère le comportement et les capacités de jugement.

 

Quelquefois, le cannabis peut également provoquer des troubles anxieux, des attaques de paniques (tremblement, vomissement, confusion) et des troubles dépressifs (surtout chez les femmes).

 

La plupart du temps, ces symptômes ne durent qu’entre deux et dix heures, mais il arrive qu’ils durent bien plus longtemps et qu’ils dégénèrent en psychose : délire, pensées désorganisées, modification de l’humeur, pulsion violente…

La durée et la gravité des symptômes divergent selon les personnes et dépendent de la voie de consommation (vapoté, fumé, ingéré), de la fréquence de consommation, de l’âge, de la consommation d’autres drogues et médicaments et des troubles physiques ou psychiatriques qui peuvent toucher le consommateur. La gravité des effets dépend également de la richesse ou non de la concentration de delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) dans le produit consommé : en effet, plus le taux de THC est important, plus le risque de psychose cannabique augmente. En général, les symptômes de cette psychose cannabique durent un minimum de deux jours et peuvent s’étendre à plusieurs semaines. Ils peuvent apparaître jusqu’à deux semaines après une consommation à très haute teneur en THC.

 

La proximité de la psychose cannabique et de la schizophrénie

Les symptômes de la psychose cannabique ressemblent de près à ceux de la schizophrénie : impression que notre entourage est différent et étrange, difficultés de concentration, de réflexion et de communication, perte de contact avec la réalité. Ces psychoses peuvent prendre la forme de délires (convictions fortes qui sont fausses, peur d’être la cible d’une conspiration), d’hallucinations (par exemple, entendre des voix), une allure maniaque (être troublé par une idée fixe) ou dissociative (trouble de la mémoire, conscience et identité). On observe par ailleurs que la consommation de cannabis est plus importante chez les schizophrènes que parmi le reste de la population et qu’elle aggrave la symptomatologie psychotique, augmente les risques de violences et favorise les rechutes ainsi que la résistance aux traitements antipsychotiques.

 

Ainsi, cette proximité pose question et des débats sont nés quant à la responsabilité du cannabis dans le développement de la schizophrénie. Toutefois, à l’heure actuelle, les études scientifiques jugent que la consommation de cannabis seule n’est pas suffisante pour déclencher la schizophrénie. Il faudrait en fait une combinaison de plusieurs facteurs, tels que l’usage de cannabis avant l’âge de 15 ans et d’importants risques génétiques et environnementaux (notamment l’environnement familial et des traumatismes connus durant l’enfance) de développement de schizophrénie. Les personnes souffrant de troubles anxieux ou de troubles de l’humeur auraient également un risque plus élevé de développer une schizophrénie à cause du cannabis.

Comment soigner cette “psychose cannabique” ?

Tout d’abord, le meilleur moyen d’éviter de s’exposer aux risques de psychose cannabique, c’est de ne pas consommer cette drogue, surtout lorsqu’on est jeune. En effet, les troubles se retrouvent particulièrement parmi les personnes qui consomment du cannabis depuis leur adolescence. Les psychoses cannabiques peuvent également atteindre les fumeurs occasionnels si le taux de THC consommé est trop élevé. Par ailleurs, certains effets sont irréversibles : l’arrêt de la prise de drogue ne restaure pas complètement les fonctions neuropsychiques endommagées par le cannabis. Il vaut donc mieux se tenir éloigner de cette drogue. Enfin, pour se soigner, il est important de consulter des professionnels de santé en cas de psychose cannabique.

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Il n’est pas rare que le syndrome nécessite une hospitalisation lors de son apparition, mais si ce n’est pas le cas, il faut tout de même consulter son médecin traitant. Un suivi médical et psychiatrique permettra d’aider le patient à aller mieux et pourra prévenir l’apparition de troubles schizophréniques. De plus, il n’est pas impossible que la psychose qu’on croit causé par le cannabis soit en fait le signe que l’utilisateur est déjà atteint d’un trouble mental, tel que la schizophrénie, la mégalomanie ou des troubles bipolaires aigus et qu’il l’ignorait. Notons également que certains spécialistes défendent que le CBD (cannabidiol), principal composant du cannabis au côté du THC, pourrait aider à traiter les symptômes de psychose : il pourrait avoir un effet modérateur sur les altérations de l’activité cérébrale, et ainsi réduire les anomalies cérébrales des personnes atteintes de psychose. Toutefois, à l’heure actuelle, il ne s’agit que d’une piste qui n’a pas encore été totalement explorée.

Ainsi, contrairement à ce que l’on peut croire, la consommation de cannabis n’est pas toujours inoffensive. Elle peut entraîner une psychose cannabique, dangereuse pour la santé physique et mentale des utilisateurs, et peut avoir des liens avec des troubles mentaux plus graves, telle que la schizophrénie. Cette psychose cannabique doit être traitée au plus vite, afin que les symptômes ne reviennent pas mais aussi pour que le patient diminue les risques de développer une schizophrénie. Tout consommateur de cannabis expérimentant ces symptômes doit donc prendre le problème au sérieux et consulter un professionnel de santé.

Les questions les plus fréquentes

Quelle catégorie est le plus touchée par la psychose cannabique ?

Ce sont les 15-24 ans et en particuliers les garçons qui sont le plus touchés par la psychose cannabique .

 

Le cannabis augmente-il les effets de la psychose ?

La réponse est oui. Le cannabis renforce l’état psychotique en le rendant plus difficile à contrôler on n’arrive plus à se contrôler .

 

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