Le guide de la dépression
Publié le 20 novembre, 2024 par Marion Boisselière
La dépression est souvent mal comprise et parfois même stigmatisée. Pour certains, elle est perçue comme un signe de faiblesse. Le dépressif est alors jugé comme étant paresseux et manquant cruellement de volonté. Il peut aussi être vu comme une personne fragile se stressant et s’attristant pour peu de chose.
Or, la dépression est définie comme une maladie mentale reconnue qui peut toucher tout le monde, même les « plus forts ». En effet, différentes recherches médicales ont clairement établi que son origine n’est pas uniquement en lien avec la psychologie de la personne atteinte. Cette pathologie résulte en réalité de la combinaison de plusieurs facteurs qui peuvent être : une prédisposition génétique ou biologique conduisant à des dérèglements au niveau de la chimie du cerveau, le contexte environnemental et le profil psychologique de l’individu.
Le manque de connaissance et de compréhension des symptômes de l’état dépressif peut induire une image déformée, à la fois de la personne atteinte et de la maladie. Certains s’imaginent qu’être en dépression c’est seulement être triste et qu’il faut simplement « se ressaisir ». Même si l’on est, de nos jours, davantage informé quant à cette pathologie, beaucoup font un amalgame entre une déprime et une dépression.
Le syndrome dépressif peut se manifester par un nombre plus ou moins important de symptômes physiques et psychiques empêchant le fonctionnement normal de la personne. Il nécessite une prise en charge médicale et thérapeutique dans la grande majorité des cas. Il est important de faire établir un diagnostic précis, de savoir à quel type de dépression on a affaire, afin que le psychiatre puisse proposer un traitement adapté au patient et à sa situation spécifique.
Vous souhaitez en savoir davantage sur la dépression? Dans cet article « le guide de la dépression » vous trouverez l’essentiel de ce qu’il est bon de connaître au sujet des troubles dépressifs : les symptômes, les différents types et sous types de dépression, les différentes causes, les répercussions dans la vie quotidienne et les possibilités de traitements.
Dépression, c’est quoi ?
Il s’agit d’un trouble très répandu puisqu’il a été évalué qu’environ un tiers des Français traversera une dépression au cours de sa vie. En quelques mots, l’état dépressif se caractérise par un sentiment de tristesse profond et persistant, une perte durable d’intérêt et de plaisir pour les activités habituelles. Il s’y ajoute une fatigue constante malgré le repos, des troubles du sommeil et de l’appétit, une diminution des capacités cognitives, une baisse de l’estime de soi, un isolement social, une sensation de désespoir associé à des idées noires.
Les signes et symptômes de la dépression clinique
Les psychologues cliniciens différencient plusieurs types de dépression, et chacune peut s’exprimer de façon variable selon les patients et leur contexte de vie. Toutefois, on retrouve des caractéristiques relativement constantes, voici les symptômes de la dépression les plus souvent observés:
– une profonde tristesse qui apparaît dès le réveil jusqu’au coucher, et rien ne parvient à l’adoucir.
– une perte de sensibilité au plaisir (anhédonie) : le dépressif perd sa capacité à ressentir du plaisir, il se désintéresse des activités qu’il trouvait agréables auparavant.
– un épuisement (asthénie) : le dépressif ressent une fatigue générale, physique et psychique, qu’il ne parvient plus à réguler, même en dormant. Cela induit un ralentissement des pensées et des mouvements.
– des troubles du sommeil (hypersomnie ou insomnie) : le dépressif sujet à l’hypersomnie se couche et peine à se lever, il n’a qu’une seule envie, retourner se glisser sous sa couette à n’importe quelle heure de la journée. Le dépressif sujet à l’insomnie peine à s’endormir et a des réveils nocturnes. Des ruminations et des idées noires l’envahissent.
– des angoisses constantes : le dépressif est submergé de pensées angoissantes qu’il ressasse de façon obsessionnelle. Ses angoisses peuvent être destructrices et sont susceptibles d’être à l’origine de comportements autodestructeurs, voire d’un passage à l’acte suicidaire.
– l’isolement : le malade se replie jusqu’à l’isolement total. Les relations sociales deviennent pénibles : parler, écouter et faire bonne figure lui demande un gros effort, l’ennuie et le lasse.
– des troubles de l’appétit (hyperphagie ou anorexie).
– des difficultés cognitives : les capacités de mémoire, de concentration et d’attention sont nettement amoindries. Il devient moins performant dans ses activités habituelles.
– la procrastination : le dépressif devient apathique, il a tendance à repousser ce qu’il veut faire au lendemain. Il se traîne, la moindre chose à faire lui demande un gros effort, comme se lever, se laver, s’habiller, etc.
– un sentiment de culpabilité et une baisse d’estime de soi : le dépressif se sent mal d’être « comme ça », coupable de son comportement, il s’auto-dévalorise.
– un affaiblissement des sentiments affectifs : les sentiments du dépressif sont comme partiellement anesthésiés. Même s’il tente de faire des efforts, il ressent moins d’amour à l’égard de ceux qu’il aime, ses désirs sexuels pour son partenaire sont très diminués voire absents.
Lors de l’apparition de plusieurs signes, il est important de demander l’avis de votre médecin ou d’un psychiatre. Plus un état dépressif est pris en charge rapidement, moins il y aura d’impact dans votre vie et moins grands seront les risques de rechutes éventuels.
La dépression, ça concerne qui ?
La dépression est une maladie mentale qui peut toucher n’importe qui, sans distinction d’âge, de sexe, de race, d’origine ethnique, de classe sociale ou de situation personnelle. Elle est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes, néanmoins les hommes sont également susceptibles d’en souffrir un jour ou l’autre.
La dépression peut survenir à n’importe quelle période de la vie d’un individu, de l’enfance (dépression infantile) à la vieillesse (dépression de la personne âgée). Elle peut se développer dans un contexte à priori « négatif », tels la perte d’un emploi, une rupture sentimentale, le décès d’un être cher, la maladie, etc. Dans ce genre de situation, on parlera de dépression réactionnelle. En outre, elle peut aussi survenir suite à un événement de vie à priori « positif », comme c’est le cas avec la dépression post partum.
Les facteurs de risque prédisposant à développer une dépression sont multiples. Plusieurs éléments entrent en ligne de compte : les antécédents familiaux, la génétique, la biologie du cerveau, les expériences de vie ressenties comme traumatisantes, la psychologie et la personnalité, les conditions de vie avec les capacités à gérer le stress, l’usage de certaines substances nocives, certains effets secondaires de traitements médicaux.
Les différents types de dépression
Il existe plusieurs types de dépression, chacune ayant des particularités spécifiques. Malgré l’ensemble des informations que vous pourriez avoir recensées sur internet lors de vos recherches, il est vraiment essentiel de demander l’avis d’un médecin ou d’un psychiatre afin de poser un diagnostic précis. Un professionnel de la santé mentale sera habilité à détecter vos troubles dépressifs si vous en avez, à en mesurer le degré d’intensité et à vous suggérer un traitement personnalisé en adéquation avec votre situation.
La dépression maniaco dépressive (ou troubles bipolaires)
La dépression maniaco dépressive se manifeste par des fluctuations extrêmes de l’humeur. Le bipolaire oscille entre des épisodes dépressifs et des épisodes maniaques ou hypomaniaques. Les signes caractéristiques de la manie sont l’exaltation, l’hyperactivité, l’euphorie, les pensées rapides, la logorrhée, les insomnies. Les phases peuvent durer des semaines ou des mois. La bipolarité présente plusieurs degrés d’intensité. Dans le cas du trouble bipolaire de type I, le patient a des manies fortes pouvant être associées à des symptômes psychotiques. Chez le patient atteint de trouble bipolaire de type II, les phases de manie sont moins fortes (« petites manies », hypomanie) et sans manifestations psychotiques.
La forme la plus dangereuse du trouble bipolaire est l’état mixte. Il peut se manifester de deux façons : soit par une alternance accélérée des phases maniaques et dépressives (quelques heures, quelques jours), soit par une concomitance des symptômes dépressifs et maniaques. Le fait que les symptômes dépressifs et maniaques soient simultanés ou presque représente un grand risque de passage à l’acte suicidaire. En effet, avoir en même temps les idées noires intenses de la dépression et la désinhibition du passage à l’acte causée par la manie, favorise les tentatives de suicide.
La maniaco dépression nécessite un accompagnement psychiatrique scrupuleux et régulier, un traitement médicamenteux (régulateurs d’humeur, antidépresseurs le plus souvent) et un accompagnement en psychothérapie.
La dépression saisonnière (ou trouble affectif saisonnier)
La dépression saisonnière se produit à la même époque chaque année. Il existe deux sous-types : la dépression hivernale et la dépression estivale. Le trouble saisonnier hivernal est lié au manque d’exposition à la lumière naturelle, ce qui dérègle les rythmes circadiens du patient (sommeil, appétit, humeur). Ce sous-type concerne environ 10 % des Français. Les traitements varient selon les cas et le degré d’intensité des symptômes dépressifs. Il existe un traitement spécifique pour ce type de dépression consistant à réaliser des séances quotidiennes de luminothérapie avec un appareil prévu à cet effet.
Beaucoup moins connu car beaucoup moins répandu, le trouble saisonnier estival est lié aux fortes chaleurs et l’humidité, il génère une forte agitation et une perte de poids significative.
La dépression post partum
La dépression post-partum est un trouble de l’humeur qui peut affecter certaines femmes après l’accouchement. Elle se caractérise par l’apparition chez la mère de sentiments de tristesse profonde, d’anxiété, d’épuisement et d’une difficulté à accomplir les tâches quotidiennes et à s’occuper de son bébé comme elle le voudrait. Cet état dépressif se manifeste généralement pendant une période de quelques semaines après l’accouchement, il est également susceptible de perdurer jusqu’à un an après la naissance. C’est une forme sévère de ce qu’on appelle le « baby blues », avec des symptômes plus intenses et persistants.
La dépression chronique (ou dysthymie)
Les symptômes dépressifs sont moins sévères que dans une dépression « classique ». En revanche, la dépression chronique s’étale sur un minimum de deux années, elle persiste dans le temps. Dans ce type de dépression, il y a une alternance entre des périodes de « meilleure humeur » et des périodes dépressives. Les « bonnes périodes » ne durent généralement pas plus de quelques semaines. Ce sentiment d’aller mieux par période puis de « redescendre » peut être déstabilisant pour le malade et pour son entourage, cela peut être décourageant pour celui qui en souffre. Lorsqu’il n’y a pas de diagnostic posé, il est possible que les symptômes de la dépression chronique soient minimisés, et réduits à la perception d’une déprime passagère.
La dépression réactionnelle
La dépression réactionnelle est un trouble qui survient en réaction à un événement de vie stressant. L’événement ou le changement de vie est perçu et ressenti de façon très douloureuse émotionnellement. Contrairement aux autres formes de dépression, le déclencheur de cet état dépressif est immédiatement identifié car directement lié à un événement précis.
Ce facteur environnemental peut être : le décès d’un proche, la maladie, une rupture sentimentale, la perte d’un emploi, une mutation professionnelle, etc. La venue de tels événements ne provoque pas d’état dépressif chez tout le monde, d’autres éléments entrent en ligne de compte : la psychologie de la personne, ses expériences passées, sa sensibilité, son éventuelle prédisposition génétique.
En général, outre les prescriptions médicamenteuses, le traitement repose sur une psychothérapie de soutien pour aider la personne à s’adapter ou à surmonter l’événement ou la situation stressante.
La dépression mélancolique
a dépression mélancolique est une forme clinique caractérisée par des symptômes sévères. Les personnes atteintes éprouvent une tristesse et une humeur dépressive particulièrement intense, avec une absence totale de plaisir dans toutes les activités. On observe une perte de poids importante, des troubles du sommeil sévères (insomnie ou hypersomnie), une apathie et un ralentissement général des capacités physiques et psychiques, un sentiment de culpabilité excessif qui ne se justifie pas. La dépression mélancolique est souvent plus difficile à traiter que les autres formes cliniques. Une hospitalisation est généralement nécessaire en raison du risque de passage à l’acte suicidaire. Un traitement médicamenteux est indispensable, combiné à une psychothérapie. Il peut y être associé une électroconvulsivothérapie (ECT, anciennement dite électrochoc).
La dépression souriante
Lorsqu’une personne est atteinte de dépression souriante, elle peut sembler aller bien extérieurement, maintenir une apparence de bonheur et continuer à réussir dans son travail et ses relations tout en cachant ses symptômes de dépression, comme la tristesse, l’anxiété, la fatigue ou le désintérêt. La personne traverse une période de lutte interne dans le silence à l’abri des regards. Cette forme de dépression peut être particulièrement dangereuse car elle est souvent non détectée, ce qui retarde la prise en charge et le traitement.
Les troubles anxio-dépressifs
Les troubles anxio-dépressifs mêlent à la fois des symptômes d’anxiété et de dépression intenses. Ces symptômes incluent généralement une tristesse persistante, une perte d’intérêt pour les activités quotidiennes, des sentiments d’inquiétude incontrôlés, des peurs excessives et parfois irrationnelles, des perturbations du sommeil et des troubles cognitifs. Ces déséquilibres anxio-dépressifs sont très perturbants dans la vie quotidienne, ils requièrent souvent un traitement médicamenteux combiné à une psychothérapie afin d’améliorer la qualité de vie du malade.
Causes et facteurs à risque d’un trouble dépressif
Les causes de la dépression sont multifactorielles. Plusieurs éléments sont à prendre en considération : la biologie, la génétique, la psychologie et les événements de la vie.
Selon la forme clinique de l’état dépressif, il faut présenter et cumuler une fragilité dans ces différentes dimensions pour déclarer un trouble dépressif : une fragilité biologique ou génétique, une personnalité fragile et des événements de vie importants et perturbants émotionnellement.
Comprendre les interactions entre biologie, psychologie et environnement
Ces trois dimensions sont reliées, il y a des interactions permanentes entre elles, et ce depuis notre naissance.
La vie psychique d’un individu émane de son cerveau. Le psychisme est déterminé par le fonctionnement de cellules présentes dans notre cerveau, les neurones, qui grâce à leur code ADN en sont les chefs d’orchestre. Donc la biochimie de notre cerveau et nos gènes agissent sur notre psychologie.
Notre psychologie a une incidence sur nos comportements : on parle de cognitions. En effet, les comportements humains sont déterminés par des cognitions (contenus de pensées) qui surgissent de manière automatique. Nos cognitions se sont forgées au cours de notre éducation reçue et au fil de nos expériences. Lorsqu’une situation se présente à nous, nos pensées apprises et intégrées dans les profondeurs de notre psychisme (nos cognitions) déclenchent nos comportements et nos réactions émotionnelles de façon automatique. Lorsqu’une personne est atteinte de troubles psychiques, elle a des distorsions cognitives, ses pensées face à une situation sont altérées, voire faussées et non adaptées à la réalité, ce qui peut provoquer des vécus émotionnels pathologiques et des comportements pathologiques.
Nos comportements ont une action sur notre environnement. Et bien sûr, notre environnement (les apprentissages, l’éducation, l’environnement affectif, etc.) agit sur nos comportements et sur notre psychisme, c’est ce qu’on appelle le processus de neuroplasticité.
Certains facteurs environnementaux (mode de vie, hygiène de vie) peuvent influencer notre activité génétique et avoir un impact sur notre santé et nos comportements : c’est ce qu’on appelle l’épigénétique (modification chimique de l’ADN).
Prédispositions génétiques et (ou) héréditairest
Des études montrent qu’il existe une prédisposition génétique à la dépression. Il n’y a pas un gène spécifique porteur de la transmission de l’état dépressif. Ce serait un ensemble de gènes qui seraient responsables, plus précisément la forme d’une partie de certains gènes.
Les parents transmettent à leur enfant 50 % de leurs gènes. Si les deux parents biologiques ont développé un syndrome dépressif durant leur existence, les probabilités que leur enfant fasse une dépression au cours de sa vie sont plus importantes. Si cela concerne seulement l’un des parents, les probabilités sont moindres.
Il faut bien comprendre que si les parents peuvent transmettre à leur enfant une prédisposition génétique au trouble dépressif, ce n’est en aucun cas une fatalité : le déclenchement éventuel de la dépression dépendra des potentielles interactions avec d’autres facteurs. Des études estiment le risque de transmission de la dépression à 30 %.
On peut apporter une nuance concernant les antécédents héréditaires. L’hérédité présente deux aspects : la transmission génétiques d’une part, et la transmission des modèles de comportements familiaux entre parents et enfants. Ainsi, un facteur de risque est présent dans le cas de parents n’ayant aucune vulnérabilité génétique à la dépression possiblement transmissible à leur descendance, mais qui auraient développé un état dépressif durant leur vie commune avec leurs enfants.
Troubles de l’humeur : les facteurs biologiques
Faisons un petit point pour comprendre les fonctionnements et incidences biologiques sur l’humeur. Le système ADN est présent dans chaque cellule de notre corps et orchestre le développement et le fonctionnement d’un individu. Une petite partie des cellules du cerveau (les neurones) est impliquée dans la régulation de l’humeur et du moral de la personne. Les neurones se connectent entre eux à l’aide de molécules chimiques.
L’ADN des neurones impliqués dans la régulation de l’humeur se situent dans le système limbique. L’ADN de ces neurones commande la fabrication de molécules chimiques (monoamines) jouant des rôles essentiels dans la régulation du moral.
Ces monoamines sont au nombre de trois : la dopamine (hormone du plaisir immédiat), la noradrénaline (hormone du stress) et la sérotonine (l’hormone du bonheur).
Pour simplifier, notre moral dépend de l’action conjuguée de ces molécules monoamines et d’une multitude d’autres molécules qui les entourent.
Dans le cas de maladies dépressives, ce centre de commande de molécules chimiques devient fragile et instable, qu’il y ait une vulnérabilité génétique ou non. Il ne parvient plus à donner des ordres de commande « parfaits » aux molécules monoamines et celles qui l’entourent. Ainsi, l’ADN de ces neurones « chef d’orchestre » ne remplissent plus leur fonction parfaitement, ce qui cause un déséquilibre dans la production des molécules responsables de la régulation du moral : cela provoque un dérèglement de l’humeur.
Si vous pensez présenter des symptômes dépressifs, il vous est vivement recommandé de consulter un médecin ou psychiatre rapidement, afin de faire évaluer les possibilités de traitement face à votre forme clinique de dépression. Certains médicaments permettent la stimulation de sécrétion de sérotonine et de dopamine, d’autres ralentissent ou limitent les effets de la noradrénaline.
Les facteurs environnementaux et psychologiques
La dimension psychologique, c’est la personnalité de l’individu. C’est plus précisément sa capacité à « faire face » aux stress. Depuis la naissance, chacun fait face à des expériences stressantes qu’il intègre psychiquement et développe des réponses émotionnelles : des réactions, des actions, des pensées. Cette combinaison « facteur de stress – intégration psychique – réponse émotionnelle » influence et conditionne la personne : cela constitue sa personnalité, son psychisme. A partir de là, il peut notamment mettre en place des mécanismes de défenses.
Ces capacités à « faire face » amortissent ou amplifient l’impact des événements de vie sur l’individu. Notons que le fait d’avoir vécu une enfance difficile ne présage pas de devenir un adulte fragile psychiquement. Et qu’a contrario, une enfance tranquille n’assure pas d’être un adulte solide sur le plan psychique.
Bien qu’un être humain arrive au monde avec une personnalité de base déterminée par son terrain génétique, sa personnalité va subir des modifications au gré de son histoire et de ses expériences de vie. Ceci va conditionner en partie l’impact que peuvent avoir certains événements potentiellement traumatisants sur sa personnalité et sur son terrain génétique.
En fonction de sa capacité à « faire face », une personne sera plus ou moins susceptible de développer une dépression.
Conséquence et impact de la dépression clinique
La dépression clinique a un impact significatif sur le bien-être global d’une personne et cela peut avoir des répercussions sur de nombreux aspects de sa vie : sa santé physique, sa santé mentale et émotionnelle, ses relations sociales et familiales, ses performances professionnelles ou scolaires.
L’impact sur la santé mentale et la santé physique
Les troubles de l’appétit peuvent avoir des effets néfastes sur la santé globale. Le dépressif ne se nourrit plus correctement : souvent en quantité soit insuffisante soit excessive, l’alimentation n’est plus variée et nutritive. Ceci combiné avec les troubles du sommeil va affaiblir le système immunitaire.
L’état dépressif peut générer des douleurs chroniques comme les migraines, l’arthrite, les douleurs dorsales, la fibromyalgie, etc. Un état dépressif qui perdure peut accentuer sur le long terme des risques de maladies cardiaques ou des symptômes de maladies chroniques.
Le fonctionnement de la personne étant au ralenti, cela implique une baisse de vigilance de sa part, ce qui peut favoriser des accidents.
Il n’est pas rare que le dépressif soit tenté de consommer des substances nocives comme le tabac, l’alcool, ou autres substances illicites, ce qui génère d’autres méfaits sur l’organisme et peut installer une dépendance physique et psychologique.
La tristesse constante associée à une diminution d’énergie et à une baisse des capacités cognitives font naître un sentiment de culpabilité et de désespoir important et persistant. L’estime et l’image de soi sont vraiment mises à mal.
Le dépressif peut s’enferrer dans des idées noires, des pensées suicidaires, des comportements auto destructeurs (addictions, scarifications, tentatives de suicide).
Les conséquences sociales et économiques
Les symptômes de la dépression induisent une baisse des performances cognitives, intellectuelles et pratiques. Attention, concentration, mémoire, prise de décision en sont largement perturbées. Au final, cette baisse des capacités entraîne une perte de productivité et d’efficacité, ce qui peut conduire à des fautes professionnelles, de l’absentéisme, une perte d’emploi, un échec scolaire.
Le dépressif peut se retrouver en difficulté financière : perte d’emploi, oubli ou absence de dynamique pour régler ses factures et ses affaires administratives en cours, etc.
Les relations sociales et familiales du dépressif sont souvent mises à mal, car les symptômes décuplent les problèmes de communication, les tensions et conflits. L’isolement social peut être également induit par le dépressif lui-même car interagir avec les autres lui requiert beaucoup d’effort, il peut aller jusqu’à les rejeter, même son conjoint.
C’est également parfois l’entourage qui rejette la personne dépressive, par méconnaissance de la maladie, par incompréhension des conséquences des symptômes dépressifs, par déni de la maladie, par peur de ne pouvoir gérer cela, etc.
Dépression et rejet du conjoint
Il est important que le partenaire du conjoint atteint de dépression soit informé sur la maladie et ses symptômes. Ceci lui permettra d’être compréhensif, d’adapter ses attentes et de se protéger lui-même, afin de préserver la relation amoureuse.
Les symptômes de l’état dépressif de l’un des partenaires mettent le couple à rude épreuve. Le repli sur soi, les changements d’humeur, la baisse de libido et l’auto-dépréciation du dépressif, peuvent être mal interprétés par le partenaire, créant ainsi des tensions dans la relation.
Les traitements pharmacologiques prescrits soulagent souvent certains symptômes dépressifs, cependant les effets secondaires sont fréquents et ajoutent de la difficulté. La prise de poids, la somnolence, la baisse ou absence de libido, affectent l’estime de soi et le désir du patient. D’autre part, le dépressif est relativement coupé de ses émotions, il peut paraître distant et insensible. Tout ceci peut être très difficile à vivre pour son conjoint qui peut se sentir rejeté physiquement et émotionnellement, même s’il n’en est rien.
Certains conjoints peuvent se comporter de manière « rejetante » face à leur partenaire dépressif. Ils peuvent être dans l’incompréhension ou le déni de la maladie, faire des remarques maladroites et culpabilisantes, se montrer insensibles ou blessants.
Certains se montrent soutenant et compréhensifs, mais peuvent finir par s’épuiser sur la durée et mal vivre cette responsabilité (d’autant plus si la dépression est sévère).
Enfin, c’est parfois le patient dépressif qui peut rejeter son partenaire, par honte, ou parce qu’il peut se sentir indigne d’amour, ou parce qu’il ne veut pas être un « boulet » et infliger cela à son partenaire.
En somme, même si la dépression met le couple à rude épreuve, à l’issue de la maladie, la relation peut être renforcée grâce à une bonne compréhension, une bonne communication et un soutien régulier.
Troubles dépressifs et suicide
La dépression est une maladie grave qui peut parfois mener à des pensées suicidaires ou à des tentatives de suicide. Dans certains cas, les individus peuvent se sentir si désespérés et sans espoir qu’ils peuvent penser que la seule issue pour mettre un terme à leur souffrance est de mettre fin à leur vie.
Les pensées suicidaires du dépressif peuvent être récurrentes, elles peuvent varier en gravité, allant des pensées passagères à des plans détaillés pour leur propre mort.
Il existe différents facteurs de risque lorsqu’il y a : des antécédents familiaux de suicide, un historique personnel de tentative de suicide, des problèmes d’addiction à des substances, des problèmes de santé mentale non traités, ou encore lorsque la personne doit faire face à des événements traumatiques et hyper stressants.
Il y a des signes qui doivent vous alerter quant au risque de passage à l’acte suicidaire. Il faut s’inquiéter lorsque la personne exprime son désir de mourir, son sentiment d’impuissance, son sentiment de ne pas avoir de raison de vivre. Soyez très vigilants lorsqu’elle semble rechercher des moyen de se tuer, lorsqu’elle agit de manière anxieuse ou agitée, avec des fluctuations d’humeur extrêmes, lorsqu’elle s’isole davantage, etc.
Le numéro national de prévention du suicide est le 3114 est disponible 24h/24 et 7j/7. Vous pouvez également contacter SOS Amitié au 09 72 39 40 50.
Diagnostic et prise en charge des troubles dépressifs
Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour se libérer d’une dépression. Chaque cas est singulier et chaque forme clinique a ses particularités. Il est essentiel de consulter le corps médical pour se faire aider et y voir plus clair : poser un diagnostic et avoir des traitements et conseils appropriés à votre situation.
Santé mentale : l’importance du diagnostic d’un professionnel
Compte tenu du grand nombre de types et sous-types de dépression et troubles mentaux, il est vraiment préférable de consulter un professionnel de la santé mentale. Vous pouvez consulter un psychiatre en cabinet ou en service hospitalier. Cette démarche est bénéfique car instructive. Elle est prise en charge par la sécurité sociale partiellement pour le privé, et totalement en milieu hospitalier.
Poser un diagnostic précis est essentiel pour pouvoir déterminer un plan de traitement adapté et efficace. Le psychiatre sera à même d’évaluer la forme clinique de votre trouble, le type de parcours d’accompagnement qui conviendrait le mieux, ainsi que la prescription pharmacologique.
Mieux comprendre « à quoi on a affaire » permet une meilleure compréhension de la maladie, de ses symptômes. Ceci est autant utile au patient qu’à ses proches, cela évite préjugés, stigmatisations, confusions et limite les maladresses de l’entourage, la culpabilité pour le patient.
Le fait de mettre en place un accompagnement psychiatrique régulier renseigne avec plus de précision l’évolution de la maladie : les progrès, les régressions, les nouveautés observées au niveau des symptômes. En effet, le traitement médicamenteux est évolutif en fonction des symptômes, de leur degré d’intensité, de l’accoutumance, de comment le malade supporte les effets secondaires s’il y en a, etc. : autant d’informations que le psychiatre évalue au cours de ses séances d’accompagnement.
Lorsque le traitement est adapté, le patient se sent mieux, il voit ses symptômes atténués, il parvient à mieux fonctionner au quotidien. Il est nécessaire de parfois changer de molécule ou son dosage de façon progressive.
Dans certains cas, un diagnostic précoce peut aider à prévenir l’aggravation des symptômes. La rémission de la dépression peut intervenir plus rapidement dans le temps, et les risques de rechutes potentielles seraient moindres.
Comment se passe un diagnostic en psychiatrie
Procéder à un diagnostic en santé mentale peut s’avérer complexe. Il repose généralement sur une combinaison d’évaluations cliniques. Plusieurs entretiens détaillés avec le patient sont nécessaires. Parfois le psychiatre peut décider de faire passer des tests psychologiques ou neuropsychologiques.
Notons que les manifestations des troubles mentaux peuvent varier considérablement d’un patient à l’autre. Il y a parfois des essais de traitement pour vérifier une hypothèse de diagnostic, il y a aussi des erreurs. C’est pourquoi il est judicieux de persévérer dans l’accompagnement avec son médecin, afin d’ajuster le traitement, voire même le diagnostic.
Une dépression réactionnelle peut à priori se diagnostiquer plus facilement et plus rapidement qu’un épisode dépressif dans le cadre d’un trouble bipolaire. En ce qui concerne la bipolarité, il est impossible de diagnostiquer avec certitude le trouble bipolaire tant qu’un épisode maniaque ou hypomaniaque n’a pas eu lieu. Il est important qu’il y ait une bonne alliance entre le patient et son psychiatre, il est nécessaire de se sentir le plus en confiance possible.
Dépression et psychothérapie
La psychothérapie a une influence sur le psychisme du patient, sur ses interactions relationnelles et son environnement, ceci va modifier sa biologie.
Durant une psychothérapie, il se crée une authentique relation entre le thérapeute et le patient, on parle d’alliance. Cette relation permet de mettre en œuvre un ensemble de choses caractérisant les modalités relationnelles du patient avec son entourage habituel.
Il existe différentes sortes de psychothérapies, chacune ayant des vertus singulières et parfois complémentaires : la psychothérapie de soutien, la psychothérapie cognitive et comportementale, la psychothérapie analytique, etc.
Une psychothérapie de soutien
La psychothérapie de soutien est pratiquée par un psychothérapeute, un psychiatre, un psychologue clinicien, ou un psychanalyste. L’objectif, comme son nom l’indique, est de soutenir le patient sur la durée de sa maladie. Il est recommandé de démarrer le parcours d’accompagnement de soutien le plus tôt possible. C’est un sas sécurisé et sécurisant où le patient a une liberté de parole, il est écouté et peut exprimer encore et encore l’ensemble de ses souffrances et les émotions qui le traversent.
Cette psychothérapie a plusieurs objectifs. Elle encourage le patient à cheminer dans l’acceptation de sa maladie sans culpabilité. Elle l’aide à faire le tri dans ses différents vécus. Elle permet de faire la part des choses entre ses pensées et comportements liés à sa pathologie et ceux liés à sa personnalité profonde. Elle contribue à amortir les sentiments de désespoir et les phases de découragement. Dans les cas les phases dépressives les plus sévères, elle aide le patient à verbaliser ses idées noires et à exprimer ses pensées suicidaires.
Un parcours d’accompagnement comportementale et cognitive
Nos comportements sont déterminés par des cognitions (des contenus de pensées) surgissant de manière automatique. Nos cognitions se sont construites durant notre enfance via l’éducation que nous avons reçue et nos expériences. Ces contenus de pensées appris et intégrés dans les profondeurs de notre psychisme déclenchent de façon automatique nos réactions émotionnelles et nos comportements face à toute situation qui se présente.
Une personne atteinte de dépression manifeste certaines distorsions cognitives, autrement dit, ses pensées face à des situations sont faussées, pas conformes avec la réalité. Cela peut être des pensées concernant ce qui a trait aux sentiments négatifs, par exemple : une mauvaise estime de soi, le défaitisme, le désespoir, les colères, la tristesse, l’anxiété, les peurs (du jugements, de l’échec, du rejet, les pensées obsessionnelles, etc.). Ces distorsions cognitives sont d’autant plus palpables et à vif durant une dépression : c’est pourquoi elles provoquent des vécus émotionnels et des comportements à la fois douloureux et pathologiques.
L’objectif d’une psychothérapie en TCC est de « désapprendre » et réajuster ces cognitions distordues, afin d’introduire et d’apprendre des pensées alternatives justes et cohérentes. Et au final, pour pouvoir abandonner les vécus émotionnels et les comportements douloureux et pathologiques.
Le thérapeute en TCC détecte au cours des séances d’accompagnement les mécanismes cognitifs du patient dépressif et l’aide à voir ses pensées et ses comportements sous un autre angle. Ceci va permettre au patient de se libérer de son mal-être vis-à-vis de lui-même et dans ses relations sociales.
Un parcours d’accompagnement d’inspiration analytique
Dans un parcours d’accompagnement d’inspiration analytique, le patient fait un travail dans les profondeurs de son inconscient.
Notre psychisme est principalement déterminé par l’inconscient. L’objectif du thérapeute est de permettre au patient de mieux comprendre pourquoi il intègre telle situation de telle manière, pourquoi il a telles pensées et telles réactions dans telles circonstances. Ce travail analytique aide le patient à trouver les clés de son histoire personnelle pour se libérer de certains schémas.
Le psychothérapeute aide son patient à faire des liens entre le présent et le passé, pour comprendre et analyser comment telle situation du présent réactive tel état émotionnel et fait écho à tels événements passés de son histoire. Ces prises de conscience participent à des modifications sur le psychisme et sur les comportements du patient.
Ce n’est pas exactement un psychanalyste « traditionnelle » où le patient est allongé sur un divan et « vide son sac » tandis que le psy ne s’exprime pas ou « peu ». Dans un parcours d’accompagnement d’inspiration analytique, le patient est assis en face à face et le thérapeute intervient (ce sont des psychologues ou des psychiatres généralement).
Les groupes de paroles pour les dépressifs
Il existe des groupes de paroles pour les dépressifs qui peuvent être animés par des psychologues ou par des bénévoles dans des associations. Selon votre situation et vos préférences, vous pouvez en trouver en présentiel ou en visio.
Certains patients apprécient ce soutien qui atténue le sentiment de solitude. C’est un temps de parole pour partager leur vécu, leurs ressentis avec d’autres personnes qui traversent la même maladie qu’eux.
Dépression et médication
Les médicaments proposés dans les cas de dépression agissent sur la biologie du cerveau, ce qui, par conséquent, a une influence sur le psychisme. Votre médecin ou psychiatre peut vous suggérer différents traitements médicamenteux suivant l’appréciation qu’il va faire de votre situation, en fonction de vos symptômes dépressifs et de leur intensité, et dans quelle mesure cela impacte votre fonctionnement au quotidien. Il existe plusieurs types de médicaments, certains régulent les troubles de l’humeur, d’autres les angoisses, le sommeil, les TOC (trouble obsessionnel compulsif), etc.
Dépression et traitements pharmacologiques : pourquoi ?
L’objectif du traitement pharmacologique est de diminuer en intensité et en durée les épisodes dépressifs, pour obtenir un état de stabilité du malade. Le but est que sa dépression ne s’aggrave pas et qu’il bénéficie d’une meilleure qualité de vie en attendant sa rémission, ceci pour préserver ou favoriser sa santé, sa vie affective et son insertion socioprofessionnelle. C’est aussi une sorte de béquille le temps d’avancer en psychothérapie, et d’avoir ainsi une certaine stabilité pour travailler sur ses cognitions, son inconscient… pour modifier ses ressentis émotionnels et ses comportements, afin qu’ils ne soient plus aussi douloureux et pathologiques.
Il est important que le médecin surveille régulièrement le traitement médicamenteux de son patient, qu’il puisse évaluer la tolérance et l’efficacité, et obtenir un juste équilibre entre les bénéfices et les effets secondaires éprouvés par le malade. Chaque patient réagit différemment et ses symptômes évoluent au cours de sa maladie, il faut alors ajuster le choix des molécules, la posologie, la dose.
Le plus souvent, le patient peut se sentir très ralenti et fatigué par le traitement. Dans d’autres cas, les médicaments peuvent ne produire aucun effet ou encore aggraver les symptômes de la pathologie (par exemple : décupler les angoisses et les pensées obsessionnelles, renforcer les insomnies, etc.).
Plusieurs catégories de médicaments sont utilisées pour traiter la dépression : les antidépresseurs, les régulateurs d’humeur, les anxiolytiques, etc. Lorsque les médicaments n’ont pas les effets escomptés sur le patient, le psychiatre peut suggérer de pratiquer des ECT (électro-convulso-thérapie) ou électrochocs.
Les antidépresseurs
Il existe plusieurs catégories d’antidépresseurs provoquant des actions particulières sur le cerveau, à savoir :
– Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) : le Prozac (fluoxétine), le Zoloft (sertraline), le Celexa (citalopram), le Deroxat (paroxétine), etc. Ils permettent d’augmenter la sécrétion de la sérotonine dans le cerveau. Ces antidépresseurs sont censés réguler l’humeur, améliorer l’énergie, l’appétit et le sommeil.
– Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (IRSN) : l’Effexor (venlafaxine) et le Cymbalta (duloxétine). Comme la catégorie l’indique, ils permettent d’augmenter la sécrétion de la sérotonine et de la noradrénaline (appelée également norépinéphrine). Ces médicaments sont censés améliorer l’humeur, la concentration et l’énergie.
– Les antidépresseurs tricycliques (ATC) : l’Amitriptyline, la Nortriptyline, etc. Ils augmentent les sécrétions de sérotonine et de noradrénaline (norépinéphrine). Ils bloquent l’action de l’acétylcholine, qui est un neurotransmetteur impliqué dans de nombreuses fonctions corporelles, y compris le mouvement musculaire, le rythme cardiaque, la digestion, la mémoire et l’apprentissage. En raison de ce blocage de l’acétylcholine, ces médicaments ont davantage d’effets secondaires que ceux cités précédemment, ils sont donc utilisés lorsque les autres traitements n’ont pas fonctionné.
– Les Inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) : la Nardil (phénelzine), la Parnate (tranylcypromine), etc. Les IMAO bloquent l’enzyme cérébrale la monoamine oxydase (MAO). Ces médicaments empêchent la MAO de dégrader la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. L’interaction des IMAO avec d’autres médicaments et avec certains aliments peut être dangereuse, c’est pourquoi ils ne sont utilisés qu’ en dernier recours.
– Les antidépresseurs atypiques : comme leur nom l’indique, leur fonctionnement est différent des autres antidépresseurs mentionnés ci-dessus. Ils sont prescrits généralement lorsque les autres molécules n’ont pas donné satisfaction. Le Wellbutrin (bupropion) est un inhibiteur sélectif de la recapture de la dopamine et de la noradrénaline : ceci augmente la quantité de ces deux neurotransmetteurs dans le cerveau et peut ainsi améliorer l’humeur, l’énergie et la concentration. Le Remeron (mirtazapine) bloque certains types de récepteurs de la sérotonine, de la noradrénaline et de l’histamine, ce qui peut favoriser le sommeil. Le Desyrel (trazodone) augmente la quantité de sérotonine et a un effet sédatif, elle est préconisée pour traiter l’insomnie. Etc.
Dans les cas de dépressions hivernales, le médecin peut prescrire des agonistes synthétiques de la mélatonine (c’est-à-dire des substances médicamenteuses produisant des effets identiques à ceux de la mélatonine naturellement sécrétée par l’organisme). Ils peuvent permettre d’améliorer la régulation des rythmes circadiens (sommeil, appétit).
Dans les cas de dépression bipolaire, les psychiatres choisissent généralement d’éviter la prise d’antidépresseurs, car ils sont rarement bénéfiques. Dans la grande majorité des cas, ils sont inutiles ou même dangereux. En effet, ils peuvent déclencher chez certains patients une phase maniaque ou hypomaniaque, voire un « état mixte ».
Les régulateurs d’humeur ou thymorégulateurs
Il existe trois types de molécules régulateurs de l’humeur : le lithium (en première ligne), les antiépileptiques et les antipsychotiques atypiques. Le psychiatre peut décider d’en prescrire en fonction de la forme clinique de la maladie, des antécédents personnels et familiaux, etc.
Ces médicaments pouvant générer des effets secondaires dangereux, il est nécessaire de faire des prises de sang régulières afin de vérifier s’il n’y a pas de répercussions négatives sur d’autres organes et d’autres systèmes (thyroïde, reins, pancréas, système sanguin, système digestif, etc.).
Par ailleurs, notons que la prise de ces médicaments peut avoir un impact négatif dans les relations sociales et conjugales, car elle coupe ou amortit les émotions du patient, et elle diminue la libido. Ceci résulte du fait que l’action pharmacologique de ces molécules ne peut pas s’exercer uniquement sur les émotions négatives (tristesse, désespoir, anxiété, angoisses). Elle touche et atténue l’ensemble des émotions ressenties, positives comme négatives, ainsi que la capacité au désir.
Troubles dépressifs : autres médicaments
Pour mieux gérer anxiété angoisses et troubles du sommeil, des anxiolytiques de la classe des benzodiazépines peuvent être prescrits, par exemple : du Valium (diazépam), du Xanax (alprazolam), de l’Ativan (lorazépam), etc. Ces médicaments ralentissent l’activité du système nerveux, ce qui produit un effet calmant. Les benzodiazépines sont efficaces mais peuvent entraîner une dépendance. De ce fait, la durée du traitement doit être la plus brève possible. La durée de prescription ne doit pas excéder 12 semaines. La diminution des doses doit être progressive.
Notons que pour un traitement sur une plus longue durée, il existe des anxiolytiques de la classe des antidépresseurs (ISRS et IRSN), et que certains types de médicaments antihistaminiques et bêta-bloquants peuvent permettre la gestion de l’anxiété.
Des médicaments de la classe des neuroleptiques peuvent être prescrits pour la maniaco dépression (trouble bipolaire) car ils réduisent l’activité des neurotransmetteurs du cerveau.
Électro-convulsivo-thérapie : solution pour les troubles de l’humeur
Certains patients ne répondent pas au traitement médicamenteux. Alors en cas de dépression(s) résistante(s), le psychiatre peut suggérer de pratiquer des ECT ou électrochocs.
La médecine a constaté un lien étroit entre l’épilepsie et le trouble de l’humeur, même si on ne sait pas exactement ni pourquoi ni comment cela fonctionne.
Pratiqué sous anesthésie générale, l’ECT consiste à provoquer une crise d’épilepsie chez le patient en envoyant un courant électrique d’intensité variable sur son crâne. Cette crise d’épilepsie agit sur les neurotransmetteurs du cerveau, elle apaise la dépression et calme l’agitation. Notons que cela apaise également les épisodes de manies du trouble bipolaire.
Cette méthode peut générer des pertes de mémoire sur la période où les ECT ont été réalisées.
Mode et hygiène de vie pour favoriser la rémission
Favoriser une bonne hygiène de vie et éventuellement changer certains éléments dans son mode de vie permet à la fois d’atténuer les symptômes de la dépression de façon naturelle, mais également de prévenir d’une rechute dépressive potentielle.
Une bonne hygiène de vie facilite la stabilité de l’humeur
Avoir une bonne hygiène de vie permet de favoriser un équilibre émotionnel avec une régulation des humeurs, une bonne énergie et un épanouissement. Une mauvaise hygiène de vie fragilise le patient dépressif et accentue certains symptômes.
Mettez toutes les chances de votre côté (établissez des rituels, respectez des horaires raisonnables) pour avoir un sommeil réparateur et régulier. Veillez à avoir de bonnes règles hygiéno-diététiques. Composez-vous des repas variés avec une bonne qualité nutritionnelle, et prenez-les à des horaires réguliers (ne sautez pas de repas). Évitez les excitants (thé, café) et ne consommez pas de substances toxiques (alcool, drogues). Préférez la pratique d’activités relaxantes ou méditatives. Ne vous isolez pas, pratiquez des activités socialisantes et une activité physique régulière.
Remettre en question son mode de vie : pourquoi pas ?
Vous pouvez voir la dépression comme un état de crise dans votre existence, un signal d’alarme vous indiquant qu’il faut changer certaines choses, que vous ne pouvez plus continuer comme ça.
La dépression peut être une période « propice » aux réflexions personnelles, lorsque vous êtes en train de « remonter la pente », ou lorsque vous êtes stabilisé. La psychothérapie peut vous être d’une grande aide pour vous accompagner dans vos réflexions. Il est désormais fort possible que vous ayez compris, en partie ou en totalité, comment vous en êtes arrivé là : à faire une dépression.
Vous pouvez avoir conscientisé que certains éléments de votre vie (des contextes, des conditions ou même des personnes) ont un impact nuisible ou néfaste sur votre équilibre psycho-émotionnel. C’est sans doute le moment de changer certaines choses : votre travail ou ses modalités, votre situation sentimentale, vos fréquentations, vos comportements, etc.
Reprogrammation mentale : une « mise à jour » pour réparer les traumas
Nos comportements, nos pensées et nos réactions émotionnelles sont induits par notre psychisme, lui-même construit via notre ADN, notre biologie cérébrale, notre éducation, nos expériences de vie. On peut voir la dépression, le burn out ou les comportements addictifs comme le fruit d’un mal-être profond et souvent lointain, comme un signe émergé et visible d’une souffrance immergée qui nous est parfois imperceptible.
Dans la plupart des cas, la survenue de ces troubles intervient lorsque le « background » de l’individu comporte des vécus émotionnels ressentis comme particulièrement douloureux. Ils sont souvent répétitifs et remontent à la petite enfance. Lorsque l’on fait une dépression, c’est souvent que les événements ou situations du présent ont réactivé ces vécus passés souffrants associés à des réactions émotionnelles et cognitives (pensées et comportements automatisés) négatives. La dépression est donc souvent la matérialisation de plusieurs traumatismes passés.
A l’heure actuelle, plusieurs solutions s’offrent à nous pour réparer les traumas :
– Des psychothérapies variées (certaines mentionnées précédemment)
– Diverses méthodes alternatives : principalement la psycho-énergétique qui est issue de la médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), et dont les bienfaits sont reconnus.
– Différentes techniques de reprogrammation mentale, telles que l’hypnose, la sophrologie, … Rappelons que ces techniques ont été mises au point par des psychiatres et qu’elles ont fait leur preuve auprès de nombreux patients. Elles sont bénéfiques notamment pour les patients atteints de troubles dépressifs, de troubles alimentaires, de troubles addictifs, de stress post-traumatique (agression, burn out, accident, rupture difficile, etc…). Elles sont également particulièrement efficaces pour les patients sujets à l’anxiété, aux angoisses ou aux phobies. Elles sont aussi utilisées en psychiatrie pour atténuer les symptômes des patients psychotiques.
La reprogrammation mentale, qu’est-ce que c’est ?
La reprogrammation mentale est une « rééducation mentale », en d’autres termes c’est la kiné de l’esprit ! Elle permet de réparer et de rééduquer notre psychisme. Lorsque l’on souffre, on « boite » psychiquement et cela peut induire des états dépressifs et faire adopter des comportements négatifs (comportements addictifs, troubles alimentaires, d’autodestruction, d’auto-sabotage, d’échec programmé).
Cette rééducation mentale permet de retrouver de l’apaisement psychique malgré les traumas traversés. Elle permet d’intégrer un changement de perception, et donc de mettre en place de nouvelles cognitions plus équilibrées (pensées, réactions émotionnelles, comportements). Finalement, après cette rééducation on ne « boite » plus psychiquement.
La méthode de reprogrammation mentale Oser le Changement
Les techniques de reprogrammation mentale ont chacune leur intérêt, qu’elles soient issues de la psychologie émotionnelle, de la psychologie énergétique ou de l’hypnose.
La méthode en activation du changement a été mise au point par Marion Boisselière en 2013. Elle a conçu sa méthode après des années de recherches et de formations à divers techniques, puis elle a fait une sélection des plus probantes. Peu après, elle a fondé les Cabinets Oser le Changement pour accompagner des personnes souffrant d’un trouble et pour former des praticiens en Activation du changement. Le cabinet est spécialisé pour traiter tous types de souffrance, dont l’origine est bien souvent en lien avec un trouble de l’attachement et avec des traumatismes initiaux vécus durant la petite enfance auxquels s’ajoutent ceux intervenus ultérieurement faisant résonance avec ceux de l’enfance). Nos praticiens en Activation du Changement ont l’habitude d’accompagner des personnes atteintes de troubles dépressifs, de troubles addictifs ou alimentaires, de stress post-traumatique (SPT), de troubles anxieux et phobiques, etc. Les techniques de reprogrammation mentale sont particulièrement efficaces dans ce type de cas.
La méthode en activation du changement comprend un ensemble de 7 techniques de thérapie brève pour faire face à ces problématiques. Ce panel permet :
– une approche globale holistique, intégrant l’émotionnel, le cognitif et le physique.
– de s’engager dans un processus de libération durable.
– au praticien en Activation du Changement d’adapter ses protocoles d’accompagnement au cas par cas, car chaque individu a sa richesse et ses particularités.
La « rééducation mentale » Oser le Changement se fait sur plusieurs séances d’accompagnement, chacune composée d’un temps de parole et d’un temps de pratique. La durée et l’objectif de l’accompagnement sont définis ensemble lors de la première séance d’évaluation.
Ce parcours thérapeutique Oser le Changement est un travail d’assainissement sur les souvenirs traumatiques et les souffrances qu’ils infligent. Ce sont ces traumas qui induisent un mal-être psychique et un déséquilibre émotionnel, entraînant à leur tour des troubles du comportement et de l’humeur. Assainir la perception de ces vécus douloureux permet un apaisement en profondeur et durable : c’est nécessaire pour adopter un nouveau comportement et éviter les rechutes et la réapparition du trouble.
Avoir confiance dans les bienfaits de la reprogrammation mentale
Pourquoi et comment cela marche ? Comprenons d’abord comment le psychisme humain se forge.
Certains vécus de la petite enfance ont généré des blessures douloureuses, créant ainsi des schémas, des croyances limitantes, des traumatismes. L’être humain s’engrange depuis sa naissance un certain nombre d’informations qui vont influencer sur ce qu’il est, ce qu’il ressent, sur ses comportements. Cette base d’information prend sa source dans l’éducation reçue, les liens et situations relationnels vécus, les expériences et interactions sociales. En comparaison avec un ordinateur, ce serait l’équivalent du « code source » de notre « logiciel interne ».
L’ensemble de ces expériences douloureuses crée des « bugs » plus ou moins importants selon les individus. On pourrait qualifier nos petites névroses de petits « bugs », notre fonctionnement est gérable, la finalité d’épanouissement est accessible. Et on pourrait qualifier de gros « bugs » les troubles du comportement ou comportements pathologiques, et dans ce cas on souffre profondément, on ne parvient pas à fonctionner de façon adaptée, on rame, on survit mais on n’avance pas…
A l’aide d’un accompagnement en reprogrammation mentale, les gros « bugs » de vos fonctionnements sont supprimés au fil des séances : comme un nouveau programme en cours d’installation. A l’issue du parcours d’accompagnement, la perception de vos vécus traumatiques devient allégée et même indolore. Vos émotions vis-à-vis du passé et vos émotions du quotidien deviennent plus justes, adéquates, adaptées et proportionnées. Par conséquent, un équilibre émotionnel s’installe et vos comportements évoluent, ils deviennent sains pour vous et pour les autres : vous êtes une nouvelle version de vous-même, plus sereine et plus saine.
La dépression est une maladie mentale reconnue générant des symptômes physiques et psychologiques. Son origine dépend de plusieurs facteurs et ses répercussions sur la vie de la personne qui en est atteinte sont multiples. Il existe plusieurs types de troubles dépressifs et plusieurs modalités de traitements de la dépression : l’aide médicamenteuse, l’aide psychothérapeutique, les aides alternatives comme les techniques de reprogrammation mentale mises au point par des psychiatres. Le volet prévention est également important à considérer avec des conseils précis relatifs aux modes et hygiène de vie à mettre en place pour prévenir la maladie, favoriser la rémission, éviter les rechutes.
La dépression est un enjeu important de santé publique : l’information est capitale afin de permettre au plus grand nombre de reconnaître les symptômes de la maladie et d’en augmenter ainsi la prise en charge tant au niveau quantitatif que qualitatif
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