COQUELICOT DROGUE / PAVOT SOMNIFÈRE , C’EST QUOI ?

Publié le 4 septembre, 2024 par Marion Boisselière

On croit souvent que les coquelicots sont une drogue mais on se trompe. Les coquelicots ne sont pas dangereux et ne peuvent pas servir de drogue, cependant leur ressemblance avec le pavot est source de confusion. Le pavot somnifère (Papaver somniferum) aussi appelé “pavot à opium” et “pavot des jardins” font partie de la famille des Papaveraceae originaire d’Europe méridionale et d’Afrique du Nord. Le pavot somnifère contient énormément de concentration d’alcaloïdes opiacés, comme par exemple de la codéine et la morphine. Cette plante est généralement un atout en cuisine, de par les graines de pavot, mais c’est une excellente solution naturelle pour fabriquer des médicaments ou de la drogue. La France,considère qu’un grand nombre de paille de pavot ou un traitement cherchant à concentrer ses alcaloïdes sont considérés comme des drogues illicites.


Qu’est ce que la drogue coquelicot / Pavot somnifère ?

Le pavot somnifère est utilisé par l’industrie pharmaceutique pour la fabrication de morphine et d’opioïdes semi-synthétiques et dans certains pays d’Asie, la plante sert à fabriquer de l’opium dans les laboratoires clandestins synthétisants de l’héroïne. Le pavot, qui agit sur le système nerveux central, est donc au centre de certains milieux de trafic de drogue. Il faut noter par ailleurs qu’il existe deux sortes de pavot somnifère : le Papaver somniferum album, connu comme “pavot blanc” ou “pavot à opium”, principalement cultivé pour en extraire le latex qui sert ensuite de base à la fabrication d’opium et d’héroïne. Le second pavot est le “pavot noir” ou “pavot bleu”, officiellement nommé papaver somniferum nigrum. C’est ce pavot qui est cultivé pour les laboratoires pharmaceutiques.

Les graines de pavot quant à elles, qui sont utilisés dans de nombreuses recettes, ne rencontrent en général pas de risque de contenir des opioïdes, mais il arrive qu’elles soient contaminées par des insectes ou lors de la récolte lorsque des résidus contenant des alcaloïdes opioïdes entrent en contact avec les graines.

 


Qui consomme de la drogue coquelicot ?

En tant que drogue, le pavot est consommé sous forme d’opium, d’infusion de capsules séchées ou de rachacha, une décoction de capsules de pavot séchées et concassées dans de l’eau. La drogue coquelicot est consommée par les personnes adeptes des opiacés, en particulier les jeunes de 15 à 25 ans .Cette drogue ne se sniff pas et il ne faut pas faire d’injection intraveineuse à cause de trop grands risques d’infection. Il est consommé par les toxicomanes mais également par des personnes, adulte comme adolescent, qui pensent que cette drogue sera moins dangereuse que d’autres et qui sous-estime les risques auxquels ils s’exposent. D’autres personnes en consomment également pour ses vertus thérapeuthiques et pour calmer les douleurs. Enfin, le pavot peut également être utilisé comme somnifère.

 


Combien de temps dure la sensation ?

Le temps d’action du pavot varie selon le mode de consommation. Pour une préparation orale, les effets du pavot peuvent mettre quelques heures avant d’apparaître et disparaissent entre 8 et 24 heures, parfois plus (cela dépend du métabolisme des consommateurs et des doses prises). Si le pavot est fumé, les effets se font ressentir immédiatement et durent quelques heures. Les symptômes de sevrage, difficile à supporter pour certaines personnes, peuvent également apparaître dès 48 heures après une prise.

 


La drogue peut-elle créer une addiction ou une forme de dépendance ?

Contrairement aux autres opioïdes, la consommation de pavot comme drogue n’entraîne pas forcément une addiction. Cependant si la drogue est consommée régulièrement, un utilisateur peut développer une tolérance à ses effets. Il ressentira donc un besoin constant de consommer des doses de plus en plus importantes afin de pouvoir à nouveau ressentir les effets qu’il avait ressentis lors de la première prise. Ainsi, comme avec toute drogue, il est préférable de ne jamais commencer à en consommer pour éviter toute addiction ou dépendance.

 


Les risques et dangers

La consommation de pavot en tant que drogue peut s’avérer très dangereuse. Tout d’abord, la morphine présente dans la plante peut causer des problèmes de respiration et peut entraîner un état de santé grave. Si la drogue est ingérée oralement, les effets peuvent mettre du temps à se faire ressentir et ainsi empêcher une intervention médicale avant qu’il ne soit trop tard. Le surdosage peut par ailleurs facilement arrivé car il est difficile de contrôler la concentration de substances d’une plante à l’autre. A cause de son effet somnolent, le pavot est également à proscrire avant de conduire,  un consommateur pourrait facilement s’endormir au volant et avoir un accident.

 De plus, et c’est un risque auquel on ne pense pas immédiatement,  il est tout à fait possible qu’un utilisateur confonde le pavot somnifère avec le pavot d’Orient. Les deux plantes se ressemblent beaucoup mais le pavot d’Orient est riche en thébaïne, utilisée pour la synthèse d’opioïdes synthétiques, et il peut provoquer des convulsions mortelles. Notons également qu’il ne faut pas combiner le pavot avec certains médicaments (les benzodiazépines et autres dépresseurs notamment) et avec certains alcools. Il faut donc toujours se renseigner avant de prendre quelque chose d’autre.

 

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Comment faire un sevrage ?

Pour se sevrer de la consommation de drogues à base de pavot, il est préférable de réduire progressivement les doses pour pouvoir réduire les symptômes de sevrage. En effet, ceux-ci peuvent durer entre cinq à dix jours lors d’un arrêt brutal, et en général, il faut entre vingt jours et un mois pour retrouver son état normal. Maux de tête, larmoiement, vertige, tremblement et constipation, agitation, transpiration, vomissement sont les effets les plus souvent ressentis. Et comme arrêter tout seul n’est pas facile, il est important d’être suivi médicalement lors du sevrage, par son médecin traitant ou d’autres professionnels de santé et d’être entouré par ses proches. Il ne faut pas hésiter non plus à demander un suivi psychologique.

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