Comment aider un alcoolique dans le déni ?
Publié le 26 août, 2024 par Marion Boisselière
La personne alcoolique se réfugie souvent dans le déni pour faire face à son incapacité. Inconsciemment, il a tendance à nier son addiction et à dissimuler la réalité de sa consommation.
Comment aider un alcoolique dans le déni ? Est-ce possible ? En effet, c’est possible, mais cela ne passe pas par l’explication des méfaits de l’alcool sur la santé. Au fond de lui, un consommateur excessif est tout à fait conscient qu’il ne fait que mettre sa vie en danger.
Hormis le risque de renforcer son sentiment d’impuissance et de culpabilité, on risque de lui insinuer – sans le vouloir – qu’il est « stupide ». Voici donc les bonnes méthodes pour faire sortir un alcoolique de son déni.
Comprendre les mécanismes de défense pour savoir comment aider un alcoolique dans le déni
Qu’est-ce que le déni ?
Le déni est un concept théorisé par Sigmund Freud. Il s’agit d’un mécanisme, d’une réaction inconsciente de défense qui fait que le concerné ne voit plus la présence d’une réalité. Cela est en partie dû au stress et au danger ressentis par la conscience face à une situation ou à un état d’esprit.
C’est un processus qui commence par un évitement et un refus, mais finit par un refoulement inconscient. L’inconscient de la personne alcoolique n’accepte plus de percevoir la réalité et ne la tolère plus. Et, naturellement, tout ce qui est intolérable est rejeté par les mécanismes de défense psychologique.
La psychanalyse décrit le déni comme étant un acteur majeur dans les mécanismes des différentes dépendances, mais aussi dans les situations impliquant des tabous.
L’alcoolodépendant tient à préserver une certaine tranquillité momentanée et souhaite, pour ainsi dire, ne rien savoir. Ce qui, avec le temps, devient de plus en plus destructeur. Il a besoin de tout, mais ne demande rien : c’est en effet le critère principal du déni.
Le concerné fait alors tout son effort pour annuler un aspect qui ne fait qu’altérer son état plus ou moins paisible.
Ressentant la menace d’une insatisfaction qui risque de créer un conflit avec lui-même ou avec les personnes qui l’entourent :
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Quels sont les effets du déni à court et à long terme ?
À court terme, l’un des effets les plus connus du déni est la stagnation : l’incapacité d’avancer et de trouver des solutions. La personne concernée n’est pas en mesure d’initier des actions de changements pour contrer des réalités problématiques. Elle est de plus en plus distante et se replie sur elle-même. L’alcool devient tout ce qui compte pour elle. Face à cela, l’entourage a moins de chance de convaincre l’alcoolique de se faire soigner. Toutefois, cela n’est pas impossible. Heureusement, le déni ne peut perdurer indéfiniment et la réalité finit tôt ou tard par s’imposer :
Quand cela arrive avant que la personne n’ait pu arriver à l’acceptation de sa dépendance, les conséquences peuvent être très négatives. À long terme, de graves troubles mentaux risquent de s’installer et, en parallèle de l’alcoolisme, les séquelles peuvent donner naissance à des pensées suicidaires.
Comment aider un alcoolique dans le déni ?
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Changement d’attitude
Changement d’attitude
Oui, le déni d’une dépendance à l’alcool est une situation compliquée. Or, le plus grave est le déni éprouvé par les aidants quant aux raisons qui poussent le concerné à boire.
Quelquefois, c’est cette attitude qui initie le mécanisme de défense chez l’alcoolodépendant. On ne le comprend pas, on ne reconnaît pas ses souffrances, on banalise sa raison de boire.
Ces facteurs combinés l’amènent à nier son addiction. Mais alors, comment aider un alcoolique qui ne veut pas se soigner ?
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La première étape est de privilégier la chaleur humaine plutôt que de se fier complètement à l’empathie. En effet, bien qu’elle soit appréciée, l’empathie n’est pas uniquement ce dont un alcoolique a besoin. Cette notion est à prendre avec des pincettes, car il est très facile de basculer dans une auto-projection : le proche du dépendant s’imprègne de ses propres expériences en s’imaginant à sa place, et interprète à tort ses raisons d’abuser de la boisson. Cela fausse l’image perçue des souffrances qui l’ont amené à être dépendant. Se fier plutôt à la chaleur humaine est l’art d’être distinct sans être distant. En vérité, c’est la preuve que toutes les actions sont menées pour lui ainsi que pour son bien et non pour nous-mêmes. Ce changement d’attitude permet d’acquérir l’écoute active qui met le concerné en sécurité. Il ose ainsi enfin accéder à lui-même et mettre fin au déni.
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Ramener le malade alcoolique à sa raison
Ramener le malade alcoolique à sa raison
Précisons qu’il faut amener le concerné à sa propre raison, pas à celle du proche. Les bonnes raisons de ne pas boire ne sont plus reconnues par un alcoolique, il a ses propres raisons qui ont fondé son besoin de boire. Pour l’aider à accepter son addiction, à ne plus être dans le déni, il convient de localiser et de valider cette fameuse raison qui le conduit à banaliser cette alcoolodépendance. Valider, c’est valoriser le concerné, c’est ressentir ses peines. Cela impose une attitude délicate qu’il comprend instantanément : intonation, gestes et mimiques constituant 93 % de l’information envoyée. Sans même y penser, la personne commence à se remettre en question puisqu’elle a validé la présence bienveillante de son proche.La communication non-verbale est ce qui assure et garantit l’effet du message et des mots dits.
Les mécanismes de défense impliqués dans le syndrome du déni n’y résistent pas. Il suffit d’adopter les bons réflexes.
En conclusion
Nul ne prend plaisir à ignorer la réalité. Le déni est un mécanisme qui se veut rassurant aux yeux d’une personne alcoolique.
Pour lui, il ne fait que se protéger et protéger son entourage. Rendre la réalité plus tolérable serait son refuge. Un refuge qu’il n’est pas bon d’attaquer, mais qu’il faut accepter, et accéder après permission du dépendant. Enfin, le valider et le reconnaître, pour le légitimer.
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