Faut-il laisser dormir un dépressif ?

« Repose-toi », « bouge-toi », « dors, ça te fera du bien », « active-toi, ça ira mieux »…

Face à la dépression, les personnes dépressives vont recevoir moults conseils et injonctions de la part d’un entourage souvent inquiet, qui proposera des solutions dans un esprit de bienveillance afin de sortir de la dépression.

Ces proches donneront donc divers avis en espérant encourager, apaiser, remotiver la personne traversant cet épisode dépressif. Toutefois, les conseils prodigués n’auront pas forcément un côté aidant.

Il peut être déstabilisant, voire culpabilisant pour une personne souffrant de troubles dépressifs, d’accueillir de tels propos alors que l’état de santé actuel prend le dessus sur la volonté de faire mieux. Le repos n’est pas toujours réparateur, et il n’est pas forcément simple de trouver l’énergie nécessaire pour avoir une activité physique.

Alors en cas de dépression, est-il recommandé de dormir ou au contraire de remobiliser son énergie ?

Il faut savoir qu’il n’est pas rare de ressentir de la fatigue, de façon ponctuelle. Cette fatigue peut même s’installer sur plusieurs jours. Selon la situation, une bonne nuit de sommeil, une journée off, une période de vacances suffiront à recharger le corps et l’esprit.

Lorsque cette fatigue s’intensifie, perdure, et n’est pas soulagée par le repos, il convient d’être vigilant et de consulter le médecin traitant pour en rechercher la cause, en particulier si d’autres symptômes s’y associent.

Quand est-ce que la fatigue n’est pas liée à une dépression ?

Parfois, il est possible de ressentir le fameux « coup de mou », cette période où l’énergie n’est pas à son maximum, et où l’on a une sensation de somnolence, une concentration amoindrie, une baisse de motivation. Pas de panique, cela peut être très passager.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet état :

• Une nuit particulièrement courte, agitée, un coucher tardif ;
• Une activité particulièrement intense, un surmenage, que ce soit physique ou mental ;
• Une alimentation insuffisamment équilibrée ;
• Une consommation d’alcool ou de médicaments ;
• Le manque d’activité physique.

La fatigue peut être également liée à une maladie, autre que la dépression. En fonction de son importance, de sa durée, et si d’autres symptômes surviennent, il est recommandé de prendre rendez-vous avec le médecin traitant qui saura établir un diagnostic.

Troubles de l’humeur, perte de centre d’intérêt : des signes qui alertent

Lorsque la fatigue est profonde, durable, que le repos n’apporte aucune amélioration, il est nécessaire d’observer les autres troubles associés. Ceux-ci peuvent être les signes d’une dépression. Voici les symptômes de la dépression :

• Troubles du sommeil : les personnes rencontrent des difficultés d’endormissement, une insomnie, le réveil devient difficile ;
• Une tristesse intense, un changement d’humeur, des idées noires, des pleurs fréquents ;
• Un soudain isolement social, un manque de motivation, une perte de plaisir en ce qui concerne les activités habituellement agréables ;
• Des troubles de l’appétit ;
• De l’anxiété, des troubles de la concentration.

Plusieurs de ces signes cumulés et persistants doivent amener à consulter le médecin, qui pourra prescrire le traitement adapté et apporter des conseils pertinents.

La dégradation du sommeil : un symptôme de la dépression

Lorsqu’une personne traverse un état dépressif, cela aura des conséquences sur la qualité du sommeil. La personne pourra donc rencontrer des difficultés d’endormissement, un sommeil agité qui ne permettra pas de régénérer l’organisme.

Il est évident que l’altération du sommeil induit un état de fatigue durable, avec d’inévitables répercussions sur le moral, sur la capacité à réfléchir, agir, s’investir dans les activités du quotidien. Dans un tel cas, les personnes dépressives peuvent avoir tendance à rester au lit, pour tenter de trouver quelque repos, récupérer un peu de sommeil, ou tout simplement parce qu’elles n’ont plus la force, physique et mentale, de faire autre chose.

De manière générale, et plus particulièrement lorsque l’on traverse un passage dépressif, une bonne hygiène de vie permet de récupérer et entretenir la santé du corps et la santé mentale. Cela passe par une alimentation équilibrée, mais également par un sommeil de qualité, une activité physique adaptée. Pratiquer des méthodes de gestion du stress est un plus.

Faire de la méditation ou de la relaxation

La pratique de la méditation et/ou de la relaxation, apporte de nombreux bienfaits. Il existe différentes méthodes, mais les effets sur le corps et l’esprit sont bénéfiques, cela permet la régénération, un ressourcement. Ces pratiques apportent une meilleure conscience de soi, permettent la gestion du stress, une stimulation du cerveau et entraînent une diminution des pensées négatives.

La relaxation favorise aussi la détente du corps et crée des conditions favorables pour un sommeil réparateur.

Favoriser une meilleure qualité de sommeil

Il est vraiment essentiel chez les personnes dépressives d’avoir des nuits de sommeil permettant de récupérer en profondeur, des nuits qui restaurent efficacement l’énergie. Lorsque les difficultés surviennent, que la dépression s’installe, il n’est pas simple de bien dormir. Se préparer à l’endormissement devient l’étape nécessaire.

Plusieurs éléments vont favoriser un meilleur sommeil :

• bien aérer la chambre, quotidiennement ;
• éviter l’usage des écrans, télé, téléphone, au moins une heure avant de se coucher ;
• prendre l’air quotidiennement, profiter de la lumière naturelle ;
• se coucher à heures fixes ;
• réduire les excitants, café, alcool ;
• avoir une activité physique régulière, en évitant les efforts intenses et l’excitation le soir. On évite le sport deux heures avant de dormir !

Pratiquer une activité physique

L’activité physique est indispensable au bien-être. Elle a des effets bienfaisants sur l’intégralité de l’être, corps, et esprit. Bien sûr, il ne s’agit pas de faire des efforts insurmontables ou de rechercher la performance. L’activité doit s’adapter à la personne, à ses capacités physiques, à son état mental. En effet, le manque de motivation n’incite pas à de longues et intenses séances sportives, il est compliqué de trouver cette envie de bouger.

Dans le cas d’une dépression, on peut simplement choisir la marche, de préférence en pleine nature, mais cela peut aussi être du yoga par exemple.

Cette activité physique est un remède utile contre la dépression, elle apporte des bénéfices considérables :

• Cela augmente l’énergie ;
• Cela réduit le stress, et la rumination de pensées ;
• Cela aide à prévenir les maladies, notamment les risques cardiovasculaires, AVC, hypertension ;
• Cela favorise le sommeil.

Et si cela peut aider, l’entourage peut devenir la source idéale d’encouragement et de motivation, en accompagnant la personne, à plusieurs, cela peut procurer davantage de plaisir et de stimulation !

Lors d’une période de dépression, il est important d’être entouré, soutenu, d’avoir un cercle familial, amical, solide. Cela donne la possibilité de prendre conscience des problèmes que l’on rencontre, et de les surmonter peut-être plus facilement.

À côté de cela, un suivi thérapeutique est indispensable. Le médecin pourra prescrire le traitement adéquat, et orienter les patients vers un psychologue si nécessaire. Il est tout aussi possible de se diriger vers des méthodes alternatives qui assureront un accompagnement vers un mieux-être, en douceur.

Au cours d’un épisode dépressif, l’important n’est pas de dormir plus, mais de bien dormir. Ce sommeil doit vraiment permettre au corps de se régénérer, il doit pouvoir réparer la fatigue. Il est donc essentiel de maintenir les liens sociaux dans la journée, de profiter de la lumière du soleil quotidiennement, et de s’assurer de garder une activité physique régulière. Ne pas bouger accentue la fatigue.

Bien sûr, être accompagné pendant cet épisode sera une aide supplémentaire que l’on s’accorde, et qu’il est bienvenu de saisir.

Pourquoi la dépression fatigue ?

Le sommeil est généralement perturbé pendant une phase dépressive. Le sommeil perd de sa qualité régénératrice et la fatigue s’installe. Le manque de motivation et d’activité physique amplifient cette sensation de fatigue. 

Beaucoup dormir est-il bénéfique ?

Trop dormir aurait des effets négatifs sur la santé, tant physique que mentale. Dormir plus de 10 heures pourrait même augmenter l’état d’anxiété. En fonction des besoins de chacun, l’idéal est de dormir entre 6 et 9 heures. La qualité du sommeil est à privilégier.

Qu’est-ce qui peut perturber le sommeil chez la personne dépressive ?

Le stress, l’anxiété, sont des facteurs possibles d’un sommeil perturbés. Ruminer des pensées en boucle va retarder l’endormissement, le stress pourra rendre le sommeil plus léger. Le manque d’exercice physique peut également provoquer des altérations du sommeil. Il existe bien sûr d’autres causes, comme une mauvaise literie, le bruit, l’usage d’écrans avant de se coucher…

Les somnifères peuvent-ils traiter les troubles du sommeil en cas de dépression ?

Le traitement de la dépression est bien spécifique et la médication ne sera pas celle utilisée pour des troubles du sommeil. Il est donc important de consulter le médecin et suivre ses préconisations, et de privilégier une approche non médicamenteuse concernant le sommeil.

Quelles solutions non médicamenteuses favorisent le sommeil ?

De simples mesures d’hygiène de vie peuvent suffire à améliorer le sommeil : un coucher à heures fixes, la pratique d’une activité physique en journée, un bain chaud 1 à 2 heures avant de se mettre au lit, éviter les écrans avant le coucher, éviter de manger trop lourd. Si nécessaire, la pratique de méthodes de relaxation, de respiration, constitue une aide considérable.