Peut-on observer de la boulimie chez les personnes atteintes d’Alzheimer ?

Publié le 13 novembre, 2025 par Marion Boisselière

La relation entre maladie d’Alzheimer et troubles du comportement alimentaire soulève des questions complexes qui préoccupent de nombreuses familles confrontées à cette double problématique. Bien que la boulimie classique soit principalement diagnostiquée chez les adolescents et jeunes adultes, l’évolution de la maladie d’Alzheimer peut générer des comportements alimentaires perturbés qui ressemblent superficiellement aux symptômes boulimiques. Cette similitude apparente masque toutefois des mécanismes neurobiologiques fondamentalement différents qui nécessitent une compréhension approfondie pour une prise en charge adaptée. Les perturbations alimentaires chez les patients Alzheimer peuvent avoir des conséquences importantes sur leur santé, similaires à celles observées dans d’autres troubles alimentaires, mais avec des spécificités liées au processus dégénératif cérébral. Explorer cette intersection entre neurologie et troubles alimentaires permet de mieux comprendre ces comportements déroutants et d’adapter l’accompagnement des patients et de leurs familles.

Quel est le lien entre Alzheimer et la boulimie ?

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La relation entre maladie d’Alzheimer et comportements pseudo-boulimiques est complexe et ne constitue pas techniquement une vraie boulimie au sens psychiatrique du terme, mais plutôt une manifestation des lésions cérébrales caractéristiques de cette pathologie neurodégénérative.

La maladie d’Alzheimer affecte progressivement plusieurs régions cérébrales impliquées dans le contrôle alimentaire et la régulation des comportements. L’hypothalamus, centre de contrôle de l’appétit et de la satiété, subit des modifications structurelles qui perturbent les signaux neurochimiques normaux. Ces altérations peuvent provoquer une dysrégulation des sensations de faim et de satiété, conduisant à des épisodes d’hyperphagie qui peuvent évoquer les crises boulimiques.

Les lobes frontaux, responsables du contrôle inhibiteur et de la planification comportementale, sont également touchés précocement dans la maladie d’Alzheimer. Cette atteinte compromet la capacité du patient à réguler ses impulsions alimentaires et à maintenir des habitudes alimentaires socialement appropriées. La désinhibition qui en résulte peut se manifester par une consommation alimentaire excessive, rapide et parfois compulsive.

Le système limbique, impliqué dans les émotions et la mémoire, subit également des lésions importantes. Ces altérations peuvent générer de l’anxiété, de l’agitation ou de la confusion qui trouvent parfois leur apaisement temporaire dans l’acte alimentaire, créant une forme de conditionnement comportemental.

Contrairement à la boulimie classique, ces comportements pseudo-boulimiques chez les patients Alzheimer ne s’accompagnent généralement pas de préoccupations concernant le poids ou l’image corporelle, ni de comportements compensatoires conscients. Ils résultent davantage d’une perte progressive du contrôle neurologique des fonctions alimentaires que d’un trouble psychiatrique primaire.

Il est important de distinguer ces manifestations des véritables troubles boulimiques qui peuvent parfois coexister chez des patients ayant développé la maladie d’Alzheimer après avoir souffert de troubles alimentaires dans leur jeunesse. Dans ce cas particulier, l’évolution cognitive peut modifier l’expression clinique du trouble préexistant.

Les troubles alimentaires liés à la démence

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La maladie d’Alzheimer et les autres formes de démence génèrent un large spectre de perturbations alimentaires qui évoluent généralement selon la progression de la maladie et les régions cérébrales affectées.

Hyperphagie et perte de contrôle : L’hyperphagie constitue l’une des manifestations les plus fréquentes, touchant environ 30 à 40% des patients à un moment de leur évolution. Elle se caractérise par une augmentation significative des quantités ingérées, une accélération du rythme alimentaire et parfois une perte totale des signaux de satiété. Les patients peuvent manger de façon continue tant que la nourriture reste accessible, sans reconnaissance de leurs besoins physiologiques réels.

Troubles du comportement alimentaire social : Les patients perdent progressivement les codes sociaux liés à l’alimentation : ils peuvent manger avec les mains, mélanger des aliments inappropriés, ou consommer de la nourriture destinée à d’autres. Ces comportements reflètent la dégradation des fonctions exécutives et de la mémoire procédurale.

Modifications des préférences gustatives : La maladie d’Alzheimer peut provoquer des changements importants dans les préférences alimentaires. Certains patients développent

une attirance excessive pour les aliments sucrés, d’autres perdent complètement l’intérêt pour des aliments qu’ils appréciaient auparavant. Ces modifications résultent des altérations des récepteurs gustatifs et des centres cérébraux du plaisir.

Troubles de la déglutition et fausses routes : L’évolution de la maladie affecte les mécanismes de déglutition, créant des risques de fausses routes et d’infections pulmonaires. Ces troubles peuvent paradoxalement coexister avec des épisodes d’hyperphagie, complexifiant considérablement la prise en charge nutritionnelle.

Refus alimentaire et anorexie : À l’inverse de l’hyperphagie, certains patients développent un refus alimentaire progressif, oubliant de manger ou perdant l’intérêt pour la nourriture. Cette anorexie secondaire peut conduire à une dénutrition sévère et nécessite une surveillance nutritionnelle étroite.

Pica et comportements alimentaires déviants : Certains patients peuvent développer des comportements de pica (ingestion d’objets non alimentaires) ou consommer des substances inappropriées. Ces comportements reflètent la perte progressive de la capacité à distinguer ce qui est comestible de ce qui ne l’est pas.

Ces troubles alimentaires évoluent généralement par phases, s’aggravant avec la progression de la maladie et nécessitant une adaptation constante des stratégies de prise en charge nutritionnelle et comportementale.

Pourquoi certains patients développent des comportements boulimiques ?

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Plusieurs mécanismes neurobiologiques et psychosociaux expliquent l’émergence de comportements pseudo-boulimiques chez certains patients atteints de la maladie d’Alzheimer, bien que ces manifestations diffèrent fondamentalement de la boulimie psychiatrique classique.

Dysfonctionnement hypothalamique : L’hypothalamus, centre de régulation de l’appétit, contient des neurones spécialisés qui produisent des neuropeptides régulant la faim et la satiété. Dans la maladie d’Alzheimer, l’accumulation de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements neurofibrillaires perturbe ces circuits neurologiques. La perte progressive des neurones à neuropeptide Y (stimulant l’appétit) et des neurones à POMC (suppresseur d’appétit) crée un déséquilibre qui peut conduire à une hyperphagie incontrôlée.

Altération des circuits de récompense : Le système dopaminergique, impliqué dans les circuits de récompense et de plaisir, subit également des modifications dans la maladie d’Alzheimer. Ces altérations peuvent conduire à une recherche compulsive de stimulation par l’alimentation, particulièrement vers les aliments riches en sucre et en graisse qui activent plus intensément ces circuits défaillants.

Désinhibition comportementale : Les lésions du cortex préfrontal, responsable du contrôle inhibiteur, libèrent les comportements impulsifs normalement réprimés. Cette désinhibition peut se manifester par une incapacité à s’arrêter de manger une fois le processus alimentaire initié, créant des épisodes qui évoquent les crises boulimiques.

Troubles mnésiques et désorientation temporelle : L’altération de la mémoire à court terme peut conduire les patients à oublier qu’ils viennent de manger, les poussant à rechercher de nouveau de la nourriture. Cette confusion temporelle peut créer des cycles alimentaires répétés qui mimiquent superficiellement les comportements boulimiques.

Anxiété et agitation : La maladie d’Alzheimer génère souvent de l’anxiété et de l’agitation, particulièrement dans les phases d’évolution modérée. L’alimentation peut devenir un mécanisme d’apaisement pour ces états émotionnels perturbés, créant un conditionnement comportemental où la nourriture devient associée au soulagement de l’anxiété.

Perturbations circadiennes : Les troubles du rythme circadien (horloge interne du corps humain), fréquents dans la maladie d’Alzheimer, perturbent la régulation normale des cycles faim-satiété. Cette désynchronisation peut conduire à des prises alimentaires inappropriées en quantité et en timing.

Facteurs environnementaux : L’environnement institutionnel ou familial peut involontairement favoriser ces comportements. La disponibilité constante de nourriture, l’absence de structure des repas, ou au contraire des restrictions trop rigides peuvent déclencher des comportements compensatoires d’hyperphagie.

Il est crucial de comprendre que ces comportements ne résultent pas d’une volonté consciente du patient mais bien de modifications neurobiologiques pathologiques qui échappent à son contrôle.

Conséquences sur la santé des patients Alzheimer

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Les comportements pseudo-boulimiques chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer génèrent des complications spécifiques qui s’ajoutent aux défis déjà considérables de la prise en charge de cette pathologie neurodégénérative.

Complications métaboliques : L’hyperphagie peut conduire à une prise de poids importante et au développement d’un diabète de type 2, particulièrement préoccupant chez des patients déjà fragiles. L’hyperglycémie chronique peut aggraver les lésions cérébrales et accélérer la progression cognitive. Inversement, les variations pondérales importantes fragilisent davantage l’état général et compliquent les soins quotidiens.

Troubles digestifs : L’ingestion rapide et excessive de nourriture provoque fréquemment des troubles digestifs : reflux gastro-œsophagien, constipation, douleurs abdominales. Ces symptômes, difficiles à exprimer par les patients en raison de leurs troubles cognitifs, peuvent générer de l’agitation et compliquer le diagnostic différentiel avec d’autres causes d’inconfort.

Risques de fausses routes : L’alimentation rapide et désorganisée augmente considérablement le risque de fausses routes, particulièrement dangereux chez des patients dont les réflexes de déglutition peuvent être altérés. Ces accidents peuvent conduire à des pneumopathies d’inhalation potentiellement mortelles.

Impact sur l’autonomie : Les troubles alimentaires accélèrent la perte d’autonomie et compliquent le maintien à domicile. Les aidants familiaux se trouvent dépassés par la gestion de ces comportements imprévisibles, nécessitant souvent une surveillance constante lors des repas.

Complications sociales : Les comportements alimentaires déviants créent des difficultés lors des repas familiaux ou en collectivité, pouvant conduire à l’isolement social du patient et de sa famille. Cette marginalisation aggrave les troubles comportementaux et accélère le déclin cognitif.

Dénutrition paradoxale : Malgré l’hyperphagie apparente, certains patients peuvent développer des carences nutritionnelles spécifiques si leur alimentation se concentre sur des aliments peu nutritifs ou si les épisodes d’hyperphagie alternent avec des périodes de refus alimentaire.

Impact sur la progression cognitive : Les déséquilibres nutritionnels et métaboliques peuvent accélérer la progression de la maladie d’Alzheimer en aggravant l’inflammation cérébrale et le stress oxydatif, créant un cercle vicieux délétère.

Comment accompagner un proche concerné ?

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L’accompagnement d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer présentant des troubles alimentaires pseudo-boulimiques nécessite une approche multidisciplinaire adaptée aux spécificités de cette double problématique.

Aménagement de l’environnement : La modification de l’environnement alimentaire constitue la première intervention. Limiter l’accès libre à la nourriture tout en évitant la frustration, structurer les horaires de repas, créer un environnement calme et apaisant lors des prises alimentaires. L’utilisation de vaisselle adaptée et la suppression des distracteurs (télévision, bruit) favorisent une alimentation plus contrôlée.

Surveillance nutritionnelle : Un suivi régulier par un diététicien spécialisé en gériatrie permet d’adapter les apports nutritionnels aux besoins spécifiques du patient tout en gérant les comportements perturbés. La surveillance du poids, de l’hydratation et des paramètres biologiques guide les ajustements nutritionnels nécessaires.

Approche comportementale : L’identification des déclencheurs des épisodes d’hyperphagie (anxiété, ennui, douleur) permet de mettre en place des stratégies alternatives. Les activités occupationnelles, la musicothérapie, les exercices de relaxation peuvent détourner l’attention de l’alimentation compulsive.

Formation des aidants : L’éducation des familles et des soignants sur les mécanismes neurobiologiques de ces troubles réduit l’incompréhension et la culpabilité. Des techniques spécifiques de gestion des repas, de communication adaptée et de gestion de crise doivent être enseignées.

Prise en charge médicamenteuse : Dans certains cas, un traitement médicamenteux peut

être envisagé pour réduire l’agitation ou l’anxiété sous-jacente. Cependant, ces traitements doivent être utilisés avec précaution chez des patients fragiles et en complément des approches non pharmacologiques.

Support psychologique des proches : il est réellement essentiel. Un accompagnement avec Oser le Changement peut se révéler très bénéfique pour les familles confrontées à cette situation complexe et souvent délétère. Cette approche psychothérapeutique spécifique et personnalisée permet de travailler sur les émotions et les déclencheurs de stress que génère la prise en charge d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer. En soutenant ainsi les aidants, cet accompagnement ciblé leur apporte une meilleure compréhension de l’origine de leurs propres difficultés et les conduit à développer des stratégies d’adaptation plus efficaces et moins douloureuses.

Coordination des soins : La mise en place d’une équipe pluridisciplinaire coordonnée (médecin gériatre, neuropsychologue, diététicien, orthophoniste, kinésithérapeute) optimise la prise en charge globale et permet d’ajuster les interventions selon l’évolution de la maladie.

Anticipation et planification : L’évolution prévisible de la maladie d’Alzheimer nécessite une planification anticipée des soins, incluant les directives anticipées concernant l’alimentation et l’hydratation dans les phases terminales.

Bienveillance et patience sont de mise pour accompagner au mieux le patient. Il est essentiel de garder à l’esprit en toutes circonstances que les comportements du malade échappent à son contrôle conscient et constituent une manifestation de sa maladie et non pas un choix délibéré.

FAQ

  1. La boulimie chez les patients Alzheimer est-elle la même que chez les jeunes ? Non, les comportements pseudo-boulimiques chez les patients Alzheimer résultent de lésions cérébrales et non de troubles psychiatriques primaires. Ils ne s’accompagnent pas de préoccupations corporelles ni de comportements compensatoires conscients, contrairement à la boulimie classique.
  2. Ces troubles alimentaires peuvent-ils être traités médicalement ? Partiellement. Certains médicaments peuvent réduire l’agitation ou l’anxiété sous-jacente, mais le traitement repose principalement sur des approches non pharmacologiques : aménagement environnemental, structuration des repas, techniques comportementales et accompagnement des aidants.
  3. Ces comportements s’aggravent-ils avec l’évolution de la maladie ? Généralement oui, mais de façon imprévisible. Les troubles alimentaires peuvent évoluer vers différentes formes (hyperphagie, anorexie, troubles de la déglutition) selon les régions cérébrales affectées. Une adaptation constante de la prise en charge est nécessaire.
  4. Existe-t-il des approches alternatives pour accompagner les familles ? Oui, des méthodes comme l’ANC (Approche Neurocognitive et Comportementale) proposée par Oser le Changement peuvent aider les aidants familiaux à mieux comprendre et gérer leurs émotions face à ces comportements déroutants. Cette approche permet de développer des stratégies d’adaptation personnalisées et de réduire l’épuisement des accompagnants.