Cannabis et parkinson
Publié le 25 septembre, 2024 par Marion Boisselière
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative incurable : elle détruit progressivement les neurones à dopamine dans la substance noire du cerveau, ce qui crée un déficit et perturbe les réseaux neuronaux associés.
Lorsque plus de 50% de ces neurones sont détruits, les symptômes physiques apparaissent : ralentissement de la coordination des mouvements (akinésie), tremblements des bras et mains au repos, rigidité excessive des muscles (hypertonie). Ces symptômes sont accompagnés de troubles cognitifs et psychotiques, troubles du sommeil, dépression, anxiété, problèmes d’équilibre, constipation… Aujourd’hui certains patients atteints de ces maux utilisent le cannabis pour se soulager. Les études scientifiques se posent des questions sur l’efficacité réelle ou non d’un traitement par cannabis.
Le cannabis pour soigner Parkinson ? Des études contradictoires
Aujourd’hui, il n’existe pas de traitement contre la maladie de Parkinson. Seules une bonne hygiène de vie, une alimentation équilibrée et une activité physique modérée et régulière peuvent aider à rendre la maladie supportable.
Cependant, depuis quelques années, certains patients ont décidé de se tourner vers la consommation de cannabis. Les professionnels de santé se sont donc penchés sur la question.
Les recherches scientifiques sur les possibles effets du cannabis pour traiter la maladie de Parkinson ont commencé dans les années 1970, mais à l’heure actuelle elles restent encore peu nombreuses et n’apportent pas de réponse fiable.
Les scientifiques doivent en effet faire face au caractère illégal du cannabis, rendant ainsi les études compliquées car ils doivent remplacer la drogue par un placebo
Le cannabis pour traiter les symptômes non-moteurs
En fait, les études se penchent plutôt sur l’aide que pourrait apporter le cannabis pour atténuer les symptômes non-moteurs liés à la maladie : les troubles du sommeil, la dépression et la douleur.
Le cannabis pourrait aider à combattre l’insomnie. Grâce à son effet somnolent bien connu, la substance pourrait aider les patients atteints de Parkinson à faire des nuits complètes et à pouvoir se rendormir en cas de réveil nocturne – une chose qui leur est parfois très difficile à faire. Un effet anti-apoptose aurait également été observé : la maladie de Parkinson se manifeste par une régulation anormale du processus d’apoptose des neurones dopaminergiques, les cannabinoïdes pourrait donc servir de traitement en compensant la perte de neurones par la stimulation de ceux qui restent pour qu’ils produits de la dopamine. Enfin, le cannabis pourrait aider les patients grâce à ses facultés d’anti-dépresseur et d’anti-douleur. Toutefois, en cas de traitement à base de cannabis, les médecins recommandent, dans les pays où c’est légal, l’utilisation de tisanes ou d’huile de cannabis, plutôt que de le fumer.
Et il faut noter qu’un médecin ne proposerait un traitement à base de cannabis qu’après avoir évalué méthodiquement le rapport bénéfice/risque, car il ne faut pas oublier que la consommation de cannabis présente des risques d’effets secondaires tels que les hallucinations, la psychose cannabique ou encore l’hypotension orthostatique (baisse excessive de la pression artérielle en position debout).
Le CBD, une piste à creuser
Le cannabidiol (CBD), molécule non psychotrope du chanvre, légal en France, pourrait aujourd’hui être la piste à privilégier lorsqu’on cherche à soulager la maladie de Parkinson. La consommation de CBD est en effet plus sécuritaire que la consommation de cannabis et ses effets secondaires sont rares.
Lorsqu’il s’agit de la maladie de Parkinson, plusieurs études suggèrent que le CBD pourrait aider à atténuer les symptômes de rigidité musculaire, de tremblements et les perturbations de coordination des mouvements, ainsi que ralentir la destruction des neurones. Le CBD pourrait agir sur le processus inflammatoire en ralentissant la détérioration des cellules et en favorisant leur renouvellement. Le CBD est également particulièrement reconnu pour ses propriétés relaxantes, il pourrait donc aider à diminuer les troubles psychiques tels que l’anxiété et la dépression, qui touche près de 50% des malades atteints de Parkinson, et aider à dormir. Dans ce cas, une infusion de CBD avant de se coucher pourrait être une solution. Pour ce qui est des douleurs musculaires, les baumes de CBD ou de l’huile de massage mélangée à de l’huile de CBD, peuvent avoir un effet décontractant et anti-inflammatoire.
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En savoir plus En savoir plusL’aide thérapeutique du CBD peut donc être une piste à explorer pour aider à mieux supporter la maladie de Parkinson.
Il est bien sûr important de consulter son médecin traitant avant toute tentative d’automédication : il saura conseiller les patients sur les dosages recommandés et pourra suivre l’évolution du traitement et observer les bénéfices ou non de la consommation de CBD.
Il est clair que le cannabis ne guérit pas la maladie de Parkinson. Toutefois, aujourd’hui certaines études scientifiques, qui restent à creuser, suggèrent que le cannabidiol (CBD) pourrait agir sur les symptômes, notamment les symptômes non-moteurs, et ainsi aider à rendre la maladie plus supportable, sur le plan physique comme psychologique. Il est cependant important de se référer à des professionnels de santé avant de prendre quoi que ce soit.
Pour ce qui est du THC, autre molécule du cannabis, aujourd’hui les études ne permettent pas de déterminer s’il peut être utilisé pour soulager la maladie de Parkinson sans que le patient n’encourt de risques importants.
Les questions les plus fréquentes
Quelle est l’espérance de vie d’une personne atteinte de la maladie de Parkinson ?
L’espérance de vie des personnes atteintes de cette maladie est de 13-14 ans en moyenne.
Qu’est-ce que le Sativex ?
Le sativex est un médicament composé de thc et cbd , autorisé en France pour les malades de la sclérose en plaque mais aussi pour la maladie de Parkinson.
Quel est le mode d’administration du cbd ?
Le mode d’administration du cbd est sublingual avec une à deux fois par jour , on pose une à deux gouttes sur la langue.
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