Que faire en cas de burn out ?
Que faire en cas de burn out ? Il faut agir au plus vite : consulter un médecin ou psychiatre, se mettre en congé, se reposer pour prendre du recul, accepter de l’aide (famille, amis, etc.), se relaxer (méditation, sport, etc.), faire une psychothérapie, avoir recours à des méthodes de soins alternatives. Le burn out est une expérience traumatique, un bon accompagnement est primordial pour se libérer de ce traumatisme et se reconstruire.
Selon une enquête récente, on constate ces dernières années une forte augmentation des cas de burn out dit « sévère ». A ce jour, le syndrome d’épuisement professionnel concerne 2,55 millions de salariés français. Ces chiffres n’incluent pas les autres formes de burn out (burn out parental, burn out des aidants, etc.). Sachant que ce syndrome peut conduire à une « dépression d’épuisement » s’il n’est pas traité à temps : soyez vigilant et réactif dès les prémices du burn out.
Burn out, c’est quoi ?
Le burn out (littéralement : effondrement, chute) émerge dans un contexte « émotionnellement exigeant ». C’est un syndrome d’épuisement d’ordre émotionnel, physique et psychique. Il se manifeste après une phase de « burn in » (littéralement : sur-sollicitation, surchauffe).
La personne en burn out subit une sur-sollicitation multiforme et prolongée sur les plans émotionnel, physique et psychique, sans parvenir à se détendre et à se reposer. Elle se met alors progressivement à porter un regard de plus en plus désabusé et négatif sur sa situation « émotionnellement exigeante». Elle ne parvient plus à prendre du recul et son équilibre en pâtit. Au fur et à mesure que la fatigue et la souffrance s’installent, l’investissement de la personne s’effondre. A terme, le burn out donne le sentiment d’être dans une impasse, sans aucune marge de manœuvre : il peut alors conduire à la dépression (dite « dépression d’épuisement« ) s’il n’est pas traité à temps.
Comprendre comment le burn out s’installe ?
L’exposition prolongée dans le contexte source du burn out entretient une sur-sollicitation pour la personne. Cette surcharge est liée à des facteurs externes (les attentes et les besoins du travail, de la famille, etc.) et à des facteurs personnels propres à l’individu (ses valeurs, son engagement, son sens du devoir, etc.). Lors de cette phase de « burn in », la personne ne parvient pas à se réguler, ce qui engendre un stress chronique associé en découle, ce qui conduit à un syndrome d’épuisement.
Ce syndrome d’épuisement provoque des symptômes physiologiques, cognitifs, émotionnels et comportementaux. Lorsque ces symptômes persistent dans le temps, ils induisent une forte anxiété et peuvent aboutir à des accidents : accident du travail, malmenage, maltraitance, violence, comportement auto-destructeur, addiction, etc. Ils peuvent également aboutir à des troubles pathologiques, à la dépression, etc.
Quels sont les signes et symptômes du burn out
Selon les études portées sur ce sujet, lorsqu’un burn out s’installe, il y a plusieurs signes annonciateurs à savoir repérer. L’ensemble de ces signes sont autant d’indicateurs d’alerte possible pouvant laisser présager qu’une personne est sur le point de basculer dans un syndrome d’épuisement.
– des signes physiques : un manque d’énergie, des troubles du sommeil, une fatigue chronique, des tensions musculaires, une incapacité à se sentir reposé.
– des signes d’ordre cognitif : une concentration diminuée, un manque de disponibilité mentale, une incapacité à gérer plusieurs tâches, une difficulté à prendre des décisions, des erreurs et des oublis.
– des signes d’ordre émotionnel : un sentiment de peur, des tensions nerveuses, une irritabilité exacerbée, de la tristesse, une baisse de moral, une baisse de motivation, un sentiment d’incompétence, une auto-dévalorisation grandissante sur ce qu’il fait et ce qu’il est, un désinvestissement ou désengagement inhabituel.
– des signes comportementaux : un repli sur soi, l’ isolement, une froideur, de l’agressivité, voire de la violence ou maltraitance, une conduite addictive naissante ou renforcée (tabac, alcool, stupéfiants, médication, etc.).
Il est parfois difficile d’identifier la cause des symptômes, car certains signes observés peuvent être confondus avec d’autres choses : le stress au travail, l’addiction au travail (workaholisme), la fatigue chronique ou la dépression. En cas de suspicion de burn out, il est recommandé de consulter un médecin afin d’y voir plus clair, de poser un diagnostic, pour pouvoir se soigner.
Le syndrome d’épuisement professionnel
Le burn out professionnel ou syndrome d’épuisement professionnel peut apparaître pour différentes raisons. Plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte : le travail en soi, les relations socio-professionnelles (hiérarchie, collègues, clients), et l’environnement professionnel.
Épuisement professionnel : les principales causes du burn out
Parmi les principales causes pouvant générer un syndrome d’épuisement professionnel, il y a :
– des exigences professionnelles élevées : une charge de travail excessive sur le plan physique et mental, également sur l’aspect qualitatif et / ou sur l’aspect quantitatif, des attentes démesurées concernant l’organisation (sur les contraintes, le rythme et les deadlines), etc.
– une qualité de travail empêchée : un manque de lisibilité, des briefs flous, des objectifs contradictoires, tout en laissant la personne « se débrouiller ». Il peut s’ajouter aussi un manque de contrôle sur son travail, un manque de moyen, un manque d’autonomie, etc.
– une absence de reconnaissance : un manque de soutien de la part de la direction, un manque de considération pour les tâches effectuées, une sous-évaluation des compétences de la personne, une mauvaise communication interne
– des difficultés émotionnelles liées au relationnel avec les clients, les collègues et / ou les supérieurs : des conflits, des rapports de force, l’absence de respect, des comportements blessants ou humiliants, de l’isolement ou de l’exclusion, des violences psychologiques, du harcèlement, etc.
– un sentiment d’insécurité : la peur de perdre son poste ou son emploi, l’incertitude d’avoir des contrats précaires, le stress concernant des retard de versement de salaires ou des dates de congés incertaines, etc.
– un déséquilibre notable entre l’investissement dans la vie professionnelle et la vie personnelle
Le rapport que la personne a vis-à-vis de son travail se dégrade. Plus le temps passe, plus la personne s’épuise psychologiquement et émotionnellement, et moins elle sera capable de faire face à ses conditions de travail anxiogènes. On peut y voir comme un processus d’érosion : à force, la personne ressent une fatigue extrême, elle ne parvient plus à gérer son stress, et finit par s’effondrer : c’est le burn out.
La progression du burn out professionnel
Première étape
La personne ressent un épuisement émotionnel, psychique et physique qui est induit par une exposition continue à des conditions de travail « oppressantes », voire « opprimantes ». A ce niveau là, le travailleur se sent largement surchargé et ne parvient plus à se reposer. Les temps de délassement habituels, comme les week-end et les vacances, ne lui suffisent plus pour se reposer, se recharger, se ressourcer. Par conséquent, la personne s’épuise de plus en plus et ressent une fatigue extrême et chronique.
Deuxième étape
En réaction à l’épuisement, la personne se laisse aller ce qui suscite un désengagement professionnel. Son attitude change et devient négative, elle peut se montrer dure ou détachée vis-à-vis de son travail et dans ses relations professionnelles. Il peut émerger un sentiment de « non sens » ou de « non utilité » sur ses tâches, jusqu’à parfois en devenir « cynique ». Cette réaction peut être identifiée comme un moyen d’auto-préservation afin de répondre à cette sur-sollicitation ressentie par la personne.
Enfin, la personne perd toute forme d’accomplissement personnel dans son travail. Cela se matérialise par une auto-dévalorisation, un sentiment d’inefficacité, une conviction de ne pas être à la hauteur malgré tous ses efforts. Les relations sociales liées au travail sont insupportables et anxiogènes, angoissantes. La personne ne voit plus aucune issue et se sent dans une impasse.
Comment prévenir d’un burn out professionnel
Il est préférable de prévenir le burn out plutôt que de devoir le traiter une fois qu’il s’est installé. Voici quelques mesures préventives que vous pouvez prendre :
Établir un équilibre travail – vie
Pour prévenir le burn out, il est essentiel d’établir un équilibre sain entre le travail et la vie personnelle. Fixez des limites claires en définissant des heures de travail régulières et en vous accordant des temps de repos et de détente. Faites de votre mieux pour séparer votre vie professionnelle de votre vie personnelle et accordez-vous du temps pour vos loisirs, vos passions et vos relations.
Prendre soin de sa santé physique
Une bonne santé physique est également essentielle pour prévenir le burn out. Assurez-vous de vous nourrir correctement, de faire de l’exercice régulièrement et de dormir suffisamment. Prenez des pauses régulières pendant la journée de travail pour vous reposer et vous ressourcer.
Gérer le stress au quotidien
Le stress est souvent un facteur déclencheur du burn out. Apprenez à gérer votre stress au quotidien en utilisant des techniques de relaxation, telles que la méditation, le yoga ou la respiration profonde. Identifiez également les activités qui vous permettent de vous détendre et de vous ressourcer, que ce soit la lecture, la musique ou les promenades en plein air.
Que faire en cas de burn out ?
Chaque situation et contexte de burn out, quel qu’il soit, a ses particularités. Parallèlement chaque personne a ses richesses et sa singularité.
Voici un processus de libération avec des solutions pour se reconstruire suite à un burn out, afin de pouvoir reprendre le cours de sa vie.
Consulter un médecin : médecin traitant, médecine du travail, psychiatre
Tout d’abord, il est essentiel de consulter votre médecin traitant afin de pouvoir exprimer ce que vous vivez et ce que vous ressentez. Par ailleurs, prendre rendez-vous avec la médecine du travail peut être d’une grande aide puisqu’elle allie médecine et réglementation légale du travail. A ce stade, il est important d’avoir les connaissances de vos droits et la reconnaissance de votre état.
Il est possible et conseillé de consulter un psychiatre si une prescription médicamenteuse s’avère nécessaire (antidépresseurs, anxiolytiques). Le psychiatre est plus à même de jauger et décider du protocole pharmacologique approprié. Vous pouvez consulter en cabinet privé (partiellement remboursé par la sécurité sociale) ou en hôpital (prise en charge complète).
Se mettre en congé – Obtenir un arrêt de travail
Il est nécessaire d’obtenir un congé et de se mettre en arrêt maladie. Il ne faut pas hésiter : prendre un arrêt maladie n’est pas un signe de faiblesse, c’est accepter la situation et se donner les moyens de mettre des choses en place pour aller mieux.
Se reposer : une question de survie pour remédier à cet épuisement
Pour faire face à la fatigue chronique et l’accumulation de stress, il est primordial de se reposer : c’est un besoin vital. Le repos est nécessaire pour avoir un bon équilibre psycho-émotionnel, une bonne santé mentale. Plus vous résistez face à cet épuisement émotionnel, physique et psychique, plus vous risquez un accident du travail, une perte de contrôle, etc.
Afin de vous reposer, acceptez de l’aide (famille, amis, etc.), déléguez sans culpabiliser : ce n’est qu’une période. Vos proches préférons prendre de leur temps pour vous aider maintenant, plutôt que de vous voir basculer dans une dépression sévère et durable.
Se relaxer
Trouvez ou retrouvez des activités qui vous font du bien afin de vous détendre et vous relaxer. Désencombrez-vous de tout ce stress ingurgité ces derniers temps, et réinsérez des moments plaisirs dans votre vie pour calmer votre esprit. Faites des activités seul(e) ou accompagné(e), des activités physiques, créatives, méditatives, ou encore des ballades, des lectures, de la cuisine, etc. Ces activités vont permettre à votre organisme la sécrétion d’hormones de bien-être, comme la dopamine (hormone du plaisir) et la sérotonine (hormone du bonheur).
Réparer le trauma du burn out avec un accompagnement thérapeutique
Suivez une psychothérapie et/ou faites un accompagnement thérapeutique. Cela vous aidera à prendre du recul, à comprendre ce qu’il s’est passé, à vous reconstruire et à reconstituer une image identitaire. Concernant le syndrome d’épuisement professionnel, le parcours d’accompagnement peut également vous préparer à la réintégration professionnelle.
Vous pouvez aussi avoir recours aux méthodes alternatives reconnues pour leur bienfaits face aux traumatismes et leurs séquelles : hypnose, sophrologie, PNL.
Dans ce cadre, les praticiens en Activation du Changement proposent des accompagnements personnalisés pour se sortir du burn out, de la dépression, de l’addiction, etc. La méthode en activation du changement s’appuie sur des techniques de reprogrammation mentale rapide, comme l’hypnose, la psychologie énergétique et émotionnelle. Pour plus de renseignements, contactez nous.
Dans le cas du burn out professionnel, le retour au travail
Le retour au travail après un burn out peut être un processus délicat. Voici quelques conseils pour vous aider à réussir cette transition :
– Réintégration progressive
Lorsque vous êtes prêt à reprendre le travail après un burn out, il est important de le faire de manière progressive. Commencez par des heures de travail réduites ou des tâches moins exigeantes, puis augmentez progressivement votre charge de travail. Écoutez votre corps et ne vous précipitez pas. La réintégration progressive vous permettra de vous ajuster progressivement et de reprendre confiance en vos capacités.
– Réévaluer ses priorités
Après un burn out, il est essentiel de réévaluer vos priorités. Identifiez ce qui est vraiment important pour vous et faites des choix qui favorisent votre bien-être et votre équilibre. Cela peut signifier déléguer certaines tâches, dire « non » à des responsabilités supplémentaires ou revoir vos objectifs professionnels. Écoutez vos besoins et faites des ajustements pour créer un environnement de travail plus sain et aligné avec vos valeurs.
– Maintenir une bonne santé mentale
Pour éviter de retomber dans un cycle d’épuisement, il est important de maintenir une bonne santé mentale. Prenez le temps de pratiquer l’auto-soin et l’auto-compassion au quotidien. Cela peut inclure des activités telles que la méditation, la relaxation, l’écriture, la socialisation avec des proches et la recherche d’activités qui vous apportent de la joie et du plaisir. Assurez-vous également de maintenir une bonne communication avec votre employeur et d’exprimer vos besoins et limites.
Le burn out est un traumatisme réel et sérieux, mais il est possible de s’en sortir et de retrouver un équilibre dans sa vie. En comprenant les signes avant-coureurs, en prenant des mesures préventives, en cherchant de l’aide professionnelle si nécessaire, en apportant des modifications à son environnement de travail et en réévaluant ses priorités, il est possible de se remettre d’un burn out et de prévenir sa récurrence. N’oubliez pas de prendre soin de vous-même et de rechercher l’équilibre entre travail et vie personnelle.
FAQs
Quels sont les signes avant-coureurs du burn out?
Les signes avant-coureurs du burn out incluent la fatigue chronique, la perte de motivation, les troubles du sommeil, les problèmes de concentration et les changements d’appétit.
Comment puis-je prévenir le burn out?
Pour prévenir le burn out, il est important de prendre soin de votre santé physique et mentale, de fixer des limites claires, de gérer votre stress et de rechercher un équilibre entre travail et vie personnelle.
Quand devrais-je demander de l’aide professionnelle pour mon burn out?
Si vous ressentez une détérioration de votre état de santé mentale, une incapacité à faire face au quotidien ou des pensées suicidaires, il est impératif de demander une aide professionnelle immédiatement.
Comment puis-je réintégrer le travail après un burn out?
La réintégration progressive est généralement recommandée. Commencez par des heures de travail réduites et augmentez progressivement votre charge de travail. Communiquez ouvertement avec votre employeur et collaborez sur un plan de retour adapté à vos besoins.
Combien de temps faut-il pour se remettre d’un burn out?
La durée de récupération varie d’une personne à l’autre. Cela peut prendre des semaines, voire des mois. Soyez patient avec vous-même et suivez les conseils d’un professionnel de la santé pour vous remettre complètement.
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